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Histoire de KODAK : 1 – Les débuts

Posté par Patrice Guerin le 8 février 2013

Histoire de KODAK : 1 - Les débuts dans Brevets et inventeurs kodak-51-135x150

En avril 1880, George EASTMAN (voir PORTRAITS), loue le troisième étage d’un petit bâtiment de la state Street à Rochester et commence à fabriquer des plaques sèches destinées à la vente. « L’idée m’est petit à petit venue à l’esprit », dira-t-il plus tard, « de rendre l’appareil photo aussi pratique que le stylo. » Ses premières expériences ont pour objectif de mettre au point un support photographique plus léger et plus flexible que le verre. En 1883, il transfert ses bureaux dans un immeuble de quatre étages au 343 State street, aujourd’hui encore le siège social de cette entreprise multinationale.

kodak-42-111x150 dans Brevets et inventeurs  Les locaux vers 1890 – Document G.V.

1884 – Création de “Eastman Dry Plate and Film Co”

En 1884, George EASTMAN fonde “Eastman Dry Plate and Film Co”, société au capital de 200 000 $ qui comptait 14 actionnaires.

1888 – Commercialisation du premier appareil photo KODAK

George EASTMAN dépose la marque “KODAK” : « J’ai inventé ce nom moi-même. La lettre « K » a toujours été l’une de mes préférées… ». Il veut un mot simple, frappant et prononçable dans toutes les langues.

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Son fameux slogan « You press the button, we do the rest » (Vous appuyez sur le bouton, nous nous chargeons du reste) marque la naissance de la photographie pour tous. Il décrit parfaitement le positionnement de KODAK : fabriquer des appareils simples d’utilisation permettant de commercialiser “en masse” de la pellicule et les services qui vont avec : développement, tirage, etc.

1889 – Invention de la pellicule souple

Après 3 ans de recherches, avec l’aide du chimiste H.M. REICHENBACH, George EASTMAN met au point une pellicule photographique révolutionnaire, composée d’un support en celluloïd* sensibilisé par une émulsion argentique « aussi transparente que le verre et suffisamment souple pour en faire un rouleau ». Ce film, découpé en bandes de 35mm, permet à Thomas EDISON (voir PORTRAITS) de mettre au point, en 1891, le “Kinetographe”, caméra pouvant enregistrer instantanément plusieurs photographies successives sur une pellicule photographique. Cinq ans plus tard, en 1896, EASTMAN-KODAK produit 100 000 appareils et plus de 70 kms de film souple.
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* Le celluloïd (nitrate de cellulose plastifié par du camphre) fut inventé en 1869 par John Wesley HYATT (1837-1920) , un imprimeur du New-Jersey qui cherchait une matière synthétique pour fabriquer… des boules de billard ! Cette matière – malheureusement extrêmement inflammable – pouvait être facilement utilisée dans des moulages ou pour la préparation de peintures et de vernis. Elle fut introduite en France vers 1875 sous l’impulsion de la Compagnie Française de Celluloïd située à Stains.
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kodak-44-150x90  Les premiers bâtiments à Rochester Park – Document G.V.

1891 : installation à Rochester Park

Tout en gardant les locaux de State street, la fabrication de films et de papier photographique est transférée dans quatre nouveaux immeubles construit à Rochester Park « Etablis dans un parc de 7 hectares, les bâtiments, qui pour la plupart n’ont qu’un seul étage, sont construits en briques avec garnitures en pierre de taille de couleur sombre. Le bâtiment principal, dominé par une monstrueuse cheminée, mesure 16 mètres de large par 63 mètres de long. Il contient les machines motrices et les ateliers de construction. »

L’année suivante la société devient la “Eastman Kodak Company”.

kodak-45-150x61  Usine KODAK à Harrow (GB)

La même année KODAK installe une première usine de fabrication en dehors du territoire américain. Elle se situe à Harrow, près de Londres en Angleterre. « A Harrow on revoit les mystérieuses chambres noires de Rochester. Un grand nombre d’ouvriers fabriquent des centaines de bobines de pellicules tous les jours. Il y a aussi un atelier immense où sont fabriqués en grande quantité les papiers au bromure et au chlorure ».

kodak-46a-150x104  Le “Palais de cristal”– Document G.V.  kodak-46b-150x104

1893 : Construction d’un immeuble de 6 étages, rue State à Rochester

Cet immeuble est perpendiculaire au premier. Il est destiné à la fabrication des boîtiers et appareils photos à pellicules en bobine. « Ce nouveau bâtiment mesure 20 mètres de large, 48 mètres de long et a une hauteur de 6 étages. 224 fenêtres donnent une lumière parfaite dans tout le bâtiment, y compris les soubassements ». 100 000 appareils photos et 70 kms de films sont fabriqués dès 1896.

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1899 : KODAK rachète les droits d’exploitation du papier “Velox”

En 1891, un chimiste américain d’origine belge, installé aux Etats-Unis en 1889 invente le papier “Velox”. Il s’agit de Leo BAEKELAND (1863-1944) qui laissera par la suite son nom à la “Bakélite”, mise au point en 1907. Ce papier photographique a la particularité de pouvoir être exposé à la lumière artificielle, alors que jusque là on ne pouvait utiliser que la lumière solaire, ce qui facilite grandement le travail de laboratoire. Il connaît un tel succès qu’EASTMAN-KODAK entreprend d’en acquérir les droits. En 1899, le jeune chimiste belge souscrit à la proposition de l’industriel et lui vend son invention pour une somme phénoménale à l’époque (il s’agirait de 750 000 $ à 1 000 000 $). Néanmoins, ce contrat de vente présente l’inconvénient d’exiger de BAEKELAND qu’il renonce, pendant vingt ans, à commercialiser toute invention dans le domaine de la photographie.

kodak-48-99x150  Catalogue français N°2 – Janvier 1894 – Document G.V.

1900 : développement international.

KODAK est présent dans de nombreux pays. En Europe la firme possède une usine à Harrow et des bureaux à Londres au 115 Oxford Street et à Paris au 4 place Vendôme.  En 1901 la “Eastman Kodak Company of New Jersey”, est fondée. C’est la société mère de toutes les entreprises KODAK. En 1907 l’entreprise compte plus de 5 000 employés dans le monde.

EASTMAN est un fervent défenseur de la publicité. Il est convaincu de son pouvoir, à la fois pour l’entreprise et vers le public. La société participe aux plus grandes expositions mondiales.

kodak-49a-150x97  kodak-49b-150x97  Rare vue aérienne du parc EASTMAN-KODAK en 1910, tirée sur papier “Velox”. Au verso on peut lire : Exposition Eastman Kodak Company Rochester. Exposition industrielle 1910.

« Les employés se souviennent de lui sur le toit de l’usine, libérant ses cerfs-volants, parfois emportés par de brusques rafales….. Son intérêt pour les débuts de la photographie aérienne était important. C’est ainsi qu’il fit, vers 1909, des vues aériennes « officielles » de Kodak Park. Elles ont clairement été identifiées comme étant des photos “kite” (cerf-volant). Eastman s’est rendu compte que ces applications pour Kodak iraient bien au-delà que de simples vues pour cartes postales de son usine. »
Source : “George Eastman : A Biography” par Elizabeth Brayer 2006.

kodak-50-150x150Premier logo KODAK, vers 1907

1908 – Commercialisation du premier film ininflammable

KODAK produit et commercialise la première pellicule sans danger en utilisant un support d’acétate de cellulose plutôt que le support de nitrate de cellulose très inflammable. La firme ouvre une usine en Australie. Le nombre d’employés dans le monde dépasse les 5000.

kodak-16-150x91  Eastman KODAK building la nuit « la plus haute tour de Rochester”

1914 – Construction de la tour KODAK

Dans le prolongement des bâtiments précédents, KODAK construit un immeuble de bureaux de 16 étages sur son emplacement du 343 rue State, à Rochester. Trois étages supplémentaires seront ajoutés en 1930.

C’est à cette époque que l’entreprise KODAK commercialise sa première lanterne de projection.

Voir : Histoire de KODAK : 2 – Les principaux projecteurs de diapositives

Dans les années 1920 KODAK détient un monopole quasi complet de l’industrie photographique aux Etats-Unis.

Pour plus d’informations cliquer ici

 

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Histoire de KODAK : 2 – Les principaux projecteurs de diapositives

Posté par Patrice Guerin le 3 février 2013

Histoire de KODAK : 2 – Les principaux projecteurs de diapositives dans Lanternes projection kodak-20-150x115Eastman Lantern Slide Plates

L’entreprise KODAK a déjà trente ans et une notoriété mondiale dans la vente de pellicules et d’appareils photographiques lorsqu’elle commercialise sa première lanterne de projection.

Voir : Histoire de KODAK : 1 – Les débuts

kodak-21-106x150 dans Projecteurs petit format  kodak-22-103x150  1913 – Commercialisation de la première lanterne de projection KODAK

KODAK présente dans son catalogue de 1914 sa première lanterne d’agrandissement, identifiée ainsi “Kodioption manufactured by Eastman Kodak C° Rochester N.Y.” Celle-ci provient cependant de l’entreprise  BAUSCH & LOMB C°, située elle aussi à Rochester.

Voir : Le KODIOPTICON, première lanterne de projection Kodak

kodak-23a-106x150  1923 : Apparition du cinéma amateur 16mm

Poursuivant son implantation dans le cinéma, KODAK commercialise le film inversible 16 mm sur un support d’acétate de cellulose sans danger, associé à la première caméra 16 mm CINE-KODAK et du projecteur KODASCOPE.

kodak-24a-105x150  kodak-24b-105x150  1927 : En France, fusion de KODAK et de PATHE

KODAK compte plus de 20 000 employés à travers le monde. En France, les sociétés KODAK et PATHE se regroupent pour donner naissance à la marque KODAK-PATHE. Deux ans plus tard, cette société commercialise sa première pellicule conçue pour la réalisation de films sonores.

kodak-25-150x60  1934 : création de KODAK A.G. en Allemagne

Cette nouvelle société présente son premier appareil photo 35mm de précision sous le nom de KODAK RETINA ainsi qu’un projecteur de diapositives au corps circulaire RETINA PROJEKTOR.

Voir : Les projecteurs KODAK : RETINA et KODASLIDE model A

kodak-26-150x96  1935 : KODAK invente la pellicule couleur Kodachrome

A l’origine, ce film est proposé au format 16 mm pour la réalisation cinématographique. Le format 35 mm pour diapositives suivra en 1936. Ce film avait une sensibilité de 10 ASA et son développement chez KODAK nécessitait 18 opérations successives pour une durée de 26 minutes. Les principes fondamentaux du Kodachrome dureront jusque dans les années 1970.

En 1939 la firme crée le service READY-MOUNT pour le Kodachrome 35 mm. Ces montures en carton permettent de projeter les diapositives dès leur retour d’un laboratoire de traitement KODAK.

kodak-27-103x150  1937 : KODAK commercialise le projecteur de diapositives KODASLIDE.

Il s’agit d’un modèle au corps carré, dans lequel les diapositives sont chargées une à une par le dessus.

Voir : Les projecteurs KODAK : RETINA et KODASLIDE model A

1946 : KODAK commercialise le film EKTACHROME.

Il s’agit du premier film couleur KODAK pouvant être traité par des laboratoires indépendants grâce à l’utilisation de nouveaux concentrés chimiques.

kodak-29-100x150  1953 : commercialisation en France du projecteur KODAK Junior.

Il s’agit du premier projecteur KODAK fabriqué et commercialisé en France. Il est accompagné d’une visionneuse Junior et sera suivi des projecteurs Senior 1 et 2.

kodak-30-150x102  1958 : premier projecteur de diapositives entièrement automatique KODAK.

Il s’agit du KODAK CAVALCADE, premier projecteur de la marque  muni d’un magasin droit de 40 vues et d’une minuterie permettant un fonctionnement automatique.

kodak-31-100x150  kodak-32-101x150  1961 : invention du projecteur Carousel

Il s’agit du premier KODAK CAROUSEL équipé d’un magasin circulaire pouvant contenir 80 diapositives : « Révolutionnaire ».

kodak-33-150x150  1964 : commercialisation du fameux projecteur Carousel S

Trois ans après le Carousel américain apparaît le fameux Carousel S, en fonte grise, fabriqué en Allemagne, qui est à l’origine d’une longue série de projecteurs professionnels.

A cette époque KODAK compte près de 100 000 employés.

kodak-34-150x1501980 – KODAK fête son 100e anniversaire.

Les ventes de la société dépassent la barre des dix milliards de dollars et la firme internationale est au sommet de son activité, avec un maximum de 145 300 employés en 1988.

En 1984 KODAK fait son entrée sur le marché de la vidéo avec la série de vidéos 8 mm “KODAVISION 2000”. C’est l’une des premières fois que l’entreprise est en retard par rapport à ses principaux concurrents :
-       1972 commercialisation du “VCR” par PHILIPS ;
-       1976 mise au point du format “VHS” par JVC ;
-       1981 invention du premier appareil photo numérique, le ”Mavica“ par SONY.
Les années 80 marques la fin de l’ère argentique et des projecteurs de diapositives. De plus KODAK doit faire face à une intense concurrence de la part des fabricants asiatiques, notamment de FUJI-film.

kodak-35-150x1382004 – KODAK arrête la production du projecteur Ektagraphic.

En vingt ans l’entreprise a perdu plus de 80% de son personnel. Le projecteur “Ektagraphic”, apparu en 1967, est l’évolution à destination du grand public de la série “Carousel S”. La fabrication de ces appareils se termine définitivement en 2004.

kodak-36-122x150  2012 KODAK dépose le bilan

Le 19 janvier 2012, KODAK dépose le bilan. L’entreprise et ses filiales américaines demandent à bénéficier de la protection du chapitre 11 de la loi sur les faillites. Ce dépôt de bilan représente l’aboutissement de deux décennies de licenciements et de dégraissage qui ont transformées celui qui était jadis le premier fabricant mondial de matériel photographique, en l’ombre de lui-même.

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Le KODIOPTICON, première lanterne de projection Kodak

Posté par Patrice Guerin le 14 janvier 2013

Le KODIOPTICON, première lanterne de projection Kodak dans Lanternes projection kodiopticon-01-150x116  kodiopticon-02-104x150 dans Lanternes projection

En 1913, la firme américaine KODAK, créée en 1884 par George EASTMAN (Voir PORTRAITS), commercialise son premier projecteur de vues fixes à l’usage des amateurs, dénommé KODIOPTICON.

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« Avec le KODIOPTICON, vous pouvez revivre des journées immortalisées par votre appareil photo Kodak, lors de soirées à la maison durant lesquelles vos amis peuvent profiter de ces bons moments avec vous. Pas seulement un ou deux qui suivent les pages de votre album Kodak pendant que vous racontez l’histoire de ces images représentant de bons moments, mais toute une maisonnée… le plus sera le mieux ! »

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Le KODIOPTICON est essentiellement constitué d’un corps de lanterne en métal sans cheminée haute (il est exclusivement prévu pour fonctionner à l’électricité) de petites dimensions (52x10x15cm) devant lequel se trouvent deux lentilles formant condensateur. Une cuve à eau est placée entre les deux lentilles afin d’absorber la chaleur de l’éclairage

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La source lumineuse standard est une ampoule électrique ordinaire Mazda de 60w, qui permet « à une distance de 10 mètres entre le projecteur et la feuille, de projeter des images sur environ 36 cm. Une image plus grande peut être obtenue en plaçant le KODIOPTICON plus loin, mais plus on augmente la distance moins l’éclairage est puissant. »

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Le projecteur peut être équipé d’une lampe à arc électrique associée à un rhéostat «  nécessaire afin de contrôler le courant et fournir un éclairage constant ». Celle-ci permet d’obtenir à 12 mètres, une image d’environ 1 mètre. Bien qu’assez compact, cette lampe à arc (signée B & L.O.Co – 6778)  est très perfectionnée et possède différentes molettes permettant de régler la hauteur, l’inclinaison et l’avancement individuel de chaque charbon.

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La partie avant du projecteur est composée d’un passe-vues de 12,5cm de haut permettant de projeter des images standards de 7,5x10cm. A l’avant de celui-ci se trouve un soufflet d’agrandissement et un objectif à tirage hélicoïdal (sur cet appareil, il porte la mention “Eastman Kodak Compagny” ainsi que le logo “Bausch & Lomb Optical Co”).

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Le KODIOPTICON, “Manufactured by Eastman Kodak Co” a beaucoup de ressemblances avec le projecteur BALOPTICON fabriqué par Bausch & Lomb à la même époque. On peut supposer que les deux appareils ont la même origine.

Voir : le projecteur Balopticon (à venir)

kodiopticon-10-300x200  fichier pdf Instructions Kodiopticon

Voir : Pieds et supports pour lanterne de projection

Le prix du KODIOPTICON complet est de 20$ avec l’ampoule et 29$ avec l’arc, incluant une solide caisse en bois qui peut servir de support de projection. « Le KODIOPTICON est la lanterne la plus simple et la plus efficace du marché pour les divertissements à domicile. » Ce projecteur permet de nouvelles perspectives de développement pour Kodak, d’une part en lui ouvrant les portes de la projection et d’autre part en lui offrant la possibilité de vendre un nouveau produit, le film “Velox”, équivalent au papier “Velox” déjà très utilisé à l’époque. « L’amateur qui a fait des tirages sur papier “Velox”, et d’ailleurs celui qui n’en a pas fait, ne doit pas avoir peur de faire des diapositives de projection “Velox“ pour ses soirées de divertissement avec le KODIOPTICON. Le film, coupé à la bonne taille, est traité exactement de la même manière que le papier “Velox”. »

kodiopticon-12-101x150  Voir : Histoire de KODAK : 1 – Les débuts

Par la suite KODAK commercialisera de nombreux autres projecteurs de diapositives, dont le fameux “Carousel S” créé en 1964.

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Spectacle d’ombres artistiques ou le théâtre chez soi

Posté par Patrice Guerin le 24 septembre 2012

Dans son catalogue de 1910, MAZO annonce que « Les ombres artistiques MAZO rappellent les ombres si universellement connues du célèbre cabaret montmartois “Le Chat Noir” ».

Voir : Le cabaret du Chat Noir

«  L’avenir le plus brillant est réservé aux projections d’ombres, qui sont infiniment plus artistiques que le cinématographe. Elles résultent de l’intime collaboration de la poésie, de la musique et de la peinture ». Jusqu’au début du XXe siècle les spectacles d’ombres sont très répandus, aussi bien dans les salles de spectacle que chez les particuliers, sans oublier diverses institutions, organismes ou écoles.

Voir : Pièce d’ombres “La Marche à l’Etoile” - Pièce d’ombres “Tournai” - Pièce d’ombres “Lourdes” - Les récréations lumineuses dans les GRANDES ECOLES au XIXe siècle

Spectacle d’ombres artistiques ou le théâtre chez soi dans Images projetees Ombres-01-300x165  Représentation d’une pièce d’ombres dans le grand salon d’une demeure bourgeoise.

Ce spectacle est présenté par des amateurs avec des moyens hétéroclites, mais assez complets, devant une assemblée d’une vingtaine de spectateurs composée à parts égales d’enfants  et d’adultes. L’écran peut aussi être placé dans l’embrasure d’une porte ouvrant sur deux pièces contigües dont l’une sert de “cabine de projection” tandis que l’autre devient “salle de spectacle” le temps de la représentation.

Ombres-02-212x300 dans Projections pour Spectacles

Les deux lanternes de projection sont dissemblables ; peut-être l’une d’elles est empruntée ou louée. La lanterne du haut permet d’utiliser simultanément des plaques horizontales et verticales. Elles reposent sur un support réglable adapté à la projection. Il permet de décaler les lanternes afin de ne pas gêner la manipulation des plaques.

Voir : Plaques animées et plaques à système pour projection - Projection de phénomènes météorologiques

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L’écran est composé d’un bâti démontable, joliment décoré d’étoffes décoratives qui lui donnent l’aspect d’un petit théâtre. Sur le fronton est inscrit le type de spectacle “Ombres Lumineuses” ainsi que le nom de MAZO, ce qui laisse supposer que l’ensemble a pu être loué ou acheté chez ce fabricant “d’appareils, d’accessoires et de vues pour la projection”.

Voir : Histoire de l’entreprise MAZO - Les collections de vues pour projection MAZO

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Le présentateur et son accompagnatrice au piano possèdent chacun une petite lampe de conférencier permettant de voir dans l’obscurité leurs texte et partition.

Voir : Lampe “Eclipse” pour conférencier - SIGNAL LAMP pour conférencier

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Enfin la pièce d’ombres représentée est “L’Aigle” qui est décrite dans le catalogue MAZO de 1910. « Grande épopée en douze tableaux, poème et musique de G. FRAGEROLLE, dessins de E. COURBOIN. 1° La grotte d’Ajaccio ; 2° Le siège de Toulon ; 3° Les pyramides ; 4° Passage du saint-Bernard ; 5° Le sacre ; 6° La Grande Armée ; 7° Moscou ; 7°b La ville en flammes ; 8° La retraite de Russie ; 9° Calles, Grenoble ; 10° Le dernier Carré ; 11° Le Bellérophon ; 11°b La terre de France ; 12° Saint-Hélène.
Prix du matériel comportant 22 décors et 11 grands défilés militaires : 180 frs.
Cette pièce a trait aux faits importants de l’épopée napoléonienne. Elle se compose uniquement de chants et dure 28 minutes. Ce sujet a eu 150 représentations consécutives au Logis de la Lune Rousse, à Paris. »

De nombreuses autres “Pièces à grand spectacle, défilés, vues, transformations et apparitions” existaient à l’époque.

Voir : Ombres chinoises et silhouettes - Projection d’ombres pour le centenaire de Polytechnique

 

 

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La maison d’instruments d’Optique et de Précision SOLEIL – DUBOSCQ – PELLIN

Posté par Patrice Guerin le 19 juillet 2012

La maison d’instruments d’Optique et de Précision SOLEIL – DUBOSCQ – PELLIN dans Lanternes projection Duboscq-31-97x150  Planche d’Optique provenant de l’Encyclopédie Diderot et D’Alembert publiée entre 1751 et 1772 (collection G.V.). Cette publication aida à développer l’esprit scientifique de nombreux savants.

Epoque SOLEIL 1819-1849

Duboscq-30-115x150 dans Lanternes projection  Tête de lettre de 1829. Collection G.V.

En 1819, l’ingénieur-opticien Jean-Baptiste-François SOLEIL (1798-1878) fonde la maison SOLEIL “Opticien du roi, passage Vivienne, grande galerie N°23 et sa manufacture rue des Poissonniers N°21, près de la barrière Poissonnière”. Il fabrique “toutes sortes d’instrumens d’optique et de mathématiques” dont “Chambres noires, Fantasmagorie, Lanternes magiques, etc”.

En 1825, il s’installe au 21 rue de l’Odéon à Paris VIe. L’entreprise est spécialisée dans la fabrication “d’instruments d’optique et de précision” destinés  aux plus grands savants de l’époque FRESNEL, ARAGO, FOUCAULT, BABINET, etc.

Parmi ses nombreuses inventions, on trouve l’héliostat de SILBERMANN (1843) mais aussi « un phare lenticulaire de premier ordre à éclypses, destiné pour Belle-Ile (Morbihan), d’après le système de feu monsieur A. FRESNEL » ou encore « une grande lentille annulaire, ou verre ardent, au moyen duquel on peut fondre et volatiliser sous le ballon différentes substances et même le platine » et encore « divers objets d’optique tels que baromètres, thermomètres, lunettes de campagne, lorgnettes jumelles, cassettes de mathématiques, etc ».

Duboscq-32-120x150  Il obtient de nombreuses récompenses aux expositions nationales de 1839 et 1841 et par la Société d’Encouragement en 1841 et 1847. Lors de sa succession en 1849, la maison est divisée en deux branches confiées l’une à Henri SOLEIL son fils, et l’autre à Jules DUBOSCQ, son gendre.

Duboscq-33-107x150  Henri SOLEIL “Elève et successeur de son père” est située au 21 rue de l’Odéon «  fondée en 1825 sur le même emplacement et n’ayant jamais eu de succursale ».

Comme activité, il indique “Opticien-Mécanicien pour les pièces en cuivre des phares de Fresnel” et effectue diverses réalisations dans ce domaine. En 1852, l’atelier SOLEIL est racheté par Louis SAUTTER (1825-1912) qui fabrique des lentilles de Fresnel pour les phares. Il fonde l’entreprise Sautter et Cie, puis Sautter-Lemonnier et Cie, puis Sautter-Harlé. « L’origine de l’Etablissement de MM. Sautter père et fils, Lemonnier et Cie remonte à l’année 1825, où il fut fondé par l’opticien SOLEIL, pour la construction des phares lenticulaires que venait d’inventer Augustin FRESNEL. Mais le développement de cette industrie ne commença réellement qu’à partir de 1852 où elle passa aux mains de M. Louis SAUTTER, dont le concours important et l’autorité reconnue en cette matière, contribuèrent à l’adoption de ce nouveau système d’éclairage par la plupart des nations maritimes ». Présentation faite à l’occasion de l’Exposition Universelle de 1889. Après 1881, Louis SAUTTER se consacre aux œuvres philanthropiques et religieuses.

Duboscq-34-129x150  Etablissements Sautter & Lemonnier 1889

Voir : Loupes, miroirs et prismes SOLEIL DUBOSCQ

Epoque DUBOSCQ 1849-1886

A partir de 1849, Jules DUBOSCQ (voir PORTRAITS) poursuit le développement de l’entreprise au 21 rue de l’Odéon “seule entrée au fond de la cour”. Il crée et construit, sous la direction des plus grands savants de l’époque : PASTEUR, JAMIN, DUPRE, FOUCAULT, BECQUEREL, etc. un grand nombre d’instruments d’optique et de précision employés dans les universités, les grandes écoles, les laboratoires scientifiques et industriels de France et de l’étranger. Durant cette période, les instruments sont marqués “Jules Duboscq”.

VOIR : Vues stéréoscopiques géométriques DUBOSCQ

Duboscq-35-97x150  Publicité Jules Duboscq 1885

Parmi toutes ses inventions, il construit de nombreux appareils destinés à la projection et à de nombreuses expériences d’optique. « Il se fait en ce moment une heureuse révolution dans le mode d’enseignement public des sciences. En Angleterre et en France, on a compris l’immense avantage qu’il y a à substituer aux figures tracées sur le tableau noir des représentations agrandies des êtres, des phénomènes de la nature, obtenues par les procédés de la lanterne magique. M. Duboscq est entré le premier dans cette voie ; il a compris la nécessité absolue de substituer des images parfaites obtenues par la photographie sur verre transparent aux peintures grossières et informes seules usitées jusque dans ces derniers temps » Source : Histoire de la découverte de la photographie par G. Potonniée, publications Montel 1925.

Duboscq-36-150x111  duboscq04.vignette  duboscq05.vignette

Il construit le régulateur électro-magnétique et l’héliostat de Léon FOUCAULT, ainsi que diverses lampes électrique et lanternes de projection.

Voir : Régulateur à arc électrique FOUCAULT DUBOSCQEclairages DUBOSCQ PELLINLanterne de projection DUBOSCQ

A partir des années 1850, ses appareils d’éclairage et de projection sont utilisés dans les théâtres pour éclairer tout ou partie de la scène et pour réaliser de surprenants effets spéciaux.

Voir : Les EFFETS SPECIAUX au théâtre durant le XIXe siècle

En 1870, durant le siège de Paris, ses appareils rendent de nombreux services aux assiégés.

Voir : Le siège de Paris en 1870

Au début du XXe siècle les lanternes de projection scientifique Jules DUBOSCQ sont encore présentent dans les cabinets de physique de très nombreuses écoles.

Voir : La lanterne magique dans les cabinets de physique

Duboscq-37-98x150 Publicité Pellin 1900

Epoque PELLIN 1886-1940

François Philibert PELLIN (voir PORTRAITS) entre chez Jules DUBOSCQ vers la fin des années 1870 et prend le contrôle de la Maison en 1886 lors du décès de son propriétaire. Il maintient la tradition de qualité pour de nombreux instruments comme ceux fabriqués pour FERY ou LE CHATELIER. En plus du magasin situé au 21 rue de l’Odéon à Paris VIe, il possède aussi des ateliers non loin de là, au 30 rue Monsieur Le Prince à Paris VIe.

Duboscq-38-150x119  Publicité Pellin 1906

Les sommaires de ses catalogues indiquent les très nombreuses spécialités de la Maison : Sources lumineuses – Appareils de projection – Photométrie – Interférences, Diffraction –Polarisation, double Réfraction – Réflexion, Réfraction, Vision – Spectroscopie – Appareils de Mesure – Polarimétrie, Saccharimétrie, Colorimétrie – Acoustique en Projection – Météorologie.

Voir : Autres lanternes de projection DUBOSCQ PELLINChalumeau oxhydrique DUBOSCQ PELLIN

Duboscq-39-114x150  Source BNF

Comme ses prédécesseurs, François Philibert PELLIN obtient de nombreuses récompenses, comme il le mentionne dans un courrier de 1912 : 4 médailles d’or dont Paris en 1889 ; diplômes d’honneur Anvers 1894, Amsterdam 1896 ; Grand Prix Paris 1900, Saint-Louis 1904, Liège 1905, Milan 1907, Londres 1908 ; Hors concours membre du jury Bruxelles 1897 et 1910 (vice-président) ; membre du jury de classe Milan 1911.

Son fils Félix (Marie Philibert) PELLIN (1877-1940) entre dans l’entreprise en 1900. Il est nommé directeur technique en 1901 et directeur général en 1903. Associé à son père en 1912, il poursuit l’activité de l’entreprise jusqu’en 1940, date à laquelle la Maison “Soleil-Duboscq-Pellin” fusionne avec la Maison Deleuil, fondée par Louis-Joseph DELEUIL en 1820.

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A la suite de ses prédécesseurs il obtient des grands prix à Saint-Louis 1904, Liège 1905, Milan 1906, Turin 1923, Gand 1925, Grenoble 1926, Madrid 1927, Athènes 1928, Liège 1930. Il est aussi hors concours et membre du jury à Londres 1908, Bruxelles 1910, Turin 1911, Gand 1913, Strasbourg 1919, Monaco 1921, Rio de Janeiro 1922, Strasbourg 1924, Arts Décoratifs 1925, Coloniale Paris 1931, etc.

Dans les années 30, les ateliers, magasins et bureaux sont situés au 59 avenue Jean Jaurès à Arcueil. Lors de l’Exposition Internationale de Liège en 1930, on peut lire « Anciens établissements Ph. et F. PELLIN, Félix PELLIN, ingénieur, successeur, 5 avenue d’Orléans Paris – Constructeur d’instruments d’optique et de précision pour les sciences et l’industrie ».

__________________

Chronologie des différentes appellations de la branche Duboscq :

Maison SOLEIL (1819 – 1849)
DUBOSCQ et SOLEIL (1849 – 1878)
J. et A. DUBOSCQ (1879 – 1880)
J. DUBOSCQ (1880- 1883)
Maison Jules DUBOSCQ et Ph. PELLIN (1883 – 1886)
Ph. PELLIN (1886 – 1900)
Etablissements PH. et F .PELLIN (1900 – 1911)

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Appareil de projection “Gros Modèle” MAZO

Posté par Patrice Guerin le 7 juillet 2012

Appareil de projection “Gros Modèle” MAZO dans Lanternes projection Mazo-grosse-01-97x150

Cette lanterne de projection “Gros modèle”  est présente dans les catalogues MAZO dès le début du XXe siècle. Elle est destinée aux professionnels « Spéciale pour les projections par transparence, elle peut aussi servir pour celles par réflexion ».

Voir : Histoire de l’entreprise MAZO

Mazo-grosse-02-127x150 dans Lanternes projection  Mazo-grosse-03-111x150Collection G.V.

Son corps en tôle russe pleine est monté sur un support en acajou verni et possède une porte en cuivre nickelé de chaque côté. Des regards munis de verres de couleur sont placés au centre de ces portes, à hauteur de la lumière, pour en faciliter le réglage. Elle est équipée d’un éclairage intensif soit par chalumeau oxhydrique, soit par arc électrique.

Mazo-grosse-04-114x150 Collection G.V.

Le dessus, revêtu d’une double enveloppe afin d’éviter toute déperdition de lumière, peut s’ouvrir en le basculant sur le côté et permet même l’utilisation d’un système d’éclairage à pétrole avec cheminée.

Mazo-grosse-05-150x116  Mazo-grosse-06-148x150  Mazo-grosse-07-150x123Collection G.V.

L’appareil “Gros modèle” est équipé d’un condensateur de 120mm de diamètre et d’un objectif de très grand diamètre (56mm) supporté par une monture en cuivre verni extrêmement solide.

Polyorama-09-97x150  Polyorama-08-129x150

Il existe une version double tout à fait semblable au modèle simple. Sa partie avant, entièrement en cuivre, est équipée d’un système de centrage rapide et précis qui permet de superposer parfaitement les deux images projetées.

Voir : Lanternes multiples ou POLYORAMAS

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Les projections lumineuses dans les églises

Posté par Patrice Guerin le 5 juin 2012

Les projections lumineuses dans les églises dans Lanternes magiques Eglise-01-150x131

Dans de nombreuses paroisses, les projections servent tout d’abord au catéchisme de Première Communion. Par la suite certaines prêtres les utilisent dans les églises afin d’illustrer la prêche durant le Carème « pour faire aimer les vérités de la religion, et cela vaut mieux que les contes de fées d’autrefois qui laissaient de si fortes et sottes impressions ».

En 1903, on peut assister à ces spectacles en plusieurs églises de Paris, notamment à Sainte-Elisabeth et à Sainte-Anne de la Maison-Blanche, où l’auditoire est surtout composé d’hommes, afin de leur apporter un appoint considérable à l’attrait des instructions du soir.

Eglise-02-150x102 dans Projections et Enseignement  Déposition de la Croix, de FRA-BARTOLOMEO, galerie Pitti à Florence.

Durant la messe dominicale, la toile est déroulée devant le cœur tandis que la lanterne, placée près de l’orgue, « envoie dans un faisceau lumineux des tableaux de maîtres ou des scènes qui se rapportent au sujet enseigné ». A Sainte-Elisabeth, le chanoine GERBIER  achève d’abord son sermon et montre ensuite des tableaux de 5 mètres de diamètre. A Sainte-Anne, l’abbé POULIN évoque au fur et à mesure les tableaux de 8 mètres de base, en les expliquant « des deux côtés, l’auditoire nombreux, populaire et intelligent, suit avec respect et intérêt ». A la fin du sermon, la toile s’abaisse facilement en se roulant pour que la messe puisse continuer normalement.

Source : “Le Pèlerin” n° 1369 du 29 mars 1903. Voir : Histoire de la Maison de la BONNE PRESSE

Déjà aux Etats-Unis à la fin des années 1870, on pouvait voir dans certains lieux de culte des pasteurs utiliser la lanterne magique pour intéresser leur auditoire.

Eglise-03-150x111 dans Projections pour Spectacles  Priere-01-150x150 Priere-02-150x150  Priere-03-150x150  Priere-04-150x150

Au Massachusetts, la lanterne magique remplace le livre de chants « Plus près de toi mon dieu, plus près de toi… ». Mars 1879.

Cependant, en 1912, La Vatican publie un décret interdisant les projections d’images fixes ou animées dans les églises, ce qui contraint la Maison de la Bonne Presse à modifier sa stratégie de production.

Voir : Séance de lanterne magique au Vatican, devant le Pape LEON XIII

 

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Lanterne “Universel” de la Maison de la BONNE PRESSE

Posté par Patrice Guerin le 23 mai 2012

Lanterne “Universel” de la Maison de la BONNE PRESSE dans Corps Opaques BonnePresse-31-150x106  Amphithéâtre du lycée le Likès à Quimper

« Notre enseignement a cessé depuis longtemps d’être livresque pour devenir de plus en plus concret en se servant de procédés démonstratifs, en particulier de la projection qui, en géographie, joue un rôle primordial ». Un représentant des agrégés d’histoire in BSPHG 1930 p. 203 (Bulletin de la Société des Professeurs d’Histoire-Géographie). Pour cela il fallait des appareils puissants, capables de projeter différents types de documents transparents et opaques, voir même de petits objets en volume.

BonnePresse-32-150x98 dans Lanternes projection   BonnePresse-33-150x126 dans Projections et Enseignement  Collection G.V.

En septembre 1924, la Maison de la BONNE PRESSE dépose un brevet  pour « un appareil de projection universel permettant de passer instantanément, par simple rotation des lampes d’éclairage… de la projection de tous les corps opaques à la projection de diapositives doubles dites “vues fondantes” et même à la projection des anaglyphes qui donnent une si saisissante impression de relief ».

Voir : Histoire de la Maison de la BONNE PRESSE

BonnePresse-34-150x141  BonnePresse-35-150x108“La Science et la Vie” N°96 – Juin 1925     BonnePresse 42 Pub 1930

L’appareil, dénommé “L’universel Bonne Presse”, fut présenté de manière détaillée dans le N°96 de “La Science et la Vie” de juin 1925. Il possède trois objectifs : celui qui est au centre permet de projeter des vues ou des corps opaques, tandis que les deux latéraux, qui sont orientables, servent à la projection de diapositives sur un seul écran, en complément, ou non, de l’objectif central. Les objectifs latéraux sont équipés d’un système à “œil de chat”, permettant la réalisation de très beaux effets de “fondus”.

Voir : Lanternes multiples ou POLYORAMAS

BonnePresse-36-150x102  BonnePresse-37-150x122  BonnePresse-38-150x114  BonnePresse-39-150x126  BonnePresse-40-100x150  Collection G.V.

La lanterne est équipée de deux grosses lampes à miroir « à incandescence  intensive (filament en atmosphère gazeuse) qui exigent une intensité de 4 ampères sous une tension de 110 volts ; ce sont donc des lampes d’environ 600 bougies (soit 400 W environ) ». Ces lampes sont montées sur des supports réglables à la fois verticalement et horizontalement. Elles peuvent être orientées vers l’avant ou vers l’arrière suivant que l’on projette des vues transparentes ou des corps opaques.

BonnePresse-41-150x137  En 1936, la Maison de la BONNE PRESSE présente à la Foire de Paris un appareil semblable avec cependant quelques différences telles que l’absence des cheminées.

Voir : Autres appareils à venir

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Les premières lanternes de projection de la BONNE PRESSE

Posté par Patrice Guerin le 7 mai 2012

Le service des projections de la Maison de la Bonne Presse est créé par Georges-Michel COISSAC (voir PORTRAITS) fin 1895, comme en témoigne les articles parus dans “Le Pélerin” du 17 novembre 1895 et du 23 février 1896 par exemple.

Voir : Histoire de la Maison de la BONNE PRESSE

Progressivement, la Maison de la Bonne Presse fabrique et commercialise un certain nombre de lanternes de projection répondant aux caractéristiques suivantes « volume et poids réduits – boîte à lumière simple en métal ne rouillant pas – chambre à air avec ventilation suffisante pour éviter l’échauffement – système optique donnant le maximum de luminosité ». Toutes ces lanternes – hormis la plus simple – sont livrées dans des coffrets en tôle fermant à clé avec poignée en cuir. Celle-ci peut servir de support de projection.

Les premières lanternes de projection de la BONNE PRESSE dans Lanternes projection BonnePresse-21-98x150  Les appareils proposés dans le catalogue de 1908 vont du modèle le plus simple à 25 fr 50 (sans éclairage) au modèle le plus perfectionné à 200 francs, sans compter les appareils doubles qui peuvent coûter jusqu’à 435 francs.

BonnePresse-22-150x107 dans Lanternes projection  Appareil de Famille N°1

Appareil bon marché équipé d’un condensateur de 103mm « pour la vulgarisation de la lanterne de projection… qui n’est pas construit en fer blanc verni comme le sont généralement les articles d’un prix aussi réduit, mais bien en tôle lustrée (aussi appelée tôle russe) forte et très solide ».

BonnePresse-23-150x107  Appareil de Famille N°2

Lanterne économique et très simple destinée aux patronages « sans aucun ornement et avec un objectif moins puissant permettant cependant de projeter une image de 2m50 ». Elle est équipée d’un condensateur de 110mm.

BonnePresse-24-150x100  Appareil des Ecoles modèle de luxe

Appareil en tôle russe ajourée avec un corps de grand format pouvant recevoir tous types d’éclairage. Elle est équipée d’un condensateur de 110mm et d’un objectif à crémaillère « en monture cuivre verni or ».

BonnePresse-25a-150x106  Appareil le ”Bayard” dont il existe différentes versions

Modèle le plus répandu et le plus appréciés des appareils de projection de la Bonne Presse. Il est constitué d’un corps en tôle russe avec porte sur les deux côtés surmonté d’une cheminée avec chapeau à frise, d’un objectif de type Petzval, avec fente pour verres teinteurs, en cuivre poli et verni sur socle mobile avec vis de réglage et d’un condensateur de 110mm. Poids 6 kg. Il permet de projeter des clichés de grandes dimensions, mais aussi divers instruments de démonstrations scientifiques.

Voir : article à venir

BonnePresse-26a-150x116  Appareil “Bonne Presse” N°1 recommandé aux conférenciers

C’est un appareil « élégant et solide, à corps riche… ». Il est constitué d’un corps en épaisse tôle russe avec porte sur les deux côtés et double porte arrière surmonté d’un dôme conique ajouré avec cheminée à frise. L’avant est entièrement en cuivre verni avec plaque et contre-plaque carrées et très épaisses à ressort permettant d’introduire divers passe-vues et accessoires scientifiques.

Il existe un modèle N°2 « plus grand et plus fort » que le précédent avec condensateur de 115mm pouvant être équipé d’un objectif télescopique à trois tirages.

BonnePresse-27-139x150  Appareil double “Bonne Presse” modèle français

Ce nouvel appareil sorti en 1908 est « construit par les soins de notre service des Projections ». Il est entièrement en tôle russe avec garnitures en cuivre. Tous les systèmes d’éclairage peuvent y être introduits sans aune crainte d’échauffement. Il est équipé de deux condensateurs de 110mm, d’objectifs 43x53mm à crémaillère, orientables. Le tout est montée sur un socle en acajou.

Voir : Lanternes multiples ou POLYORAMAS

BonnePresse-28-131x150Il existe un dispositif « pour vue fondantes » qui permet d’utiliser deux lanternes simples de type “Bayard” ou “Bonne Presse”. « Ce dispositif a été présenté au Congrès Général des Projections de 1906 et a été chaleureusement accueilli par les projectionnistes ».

BonnePresse-29-150x113  Appareil d’agrandissement N°2

En plus des lanternes de projection classique, la Maison de la Bonne Presse propose différentes lanternes d’agrandissement, destinées plus particulièrement au travail de laboratoire. Leur particularité est d’avoir un corps étanche ne laissant filtrer aucune lumière. La lanterne de cet appareil possède les mêmes caractéristiques que le “Bayard”. Elle est équipée d’un chariot en noyer verni et d’un soufflet en cuir et repose sur un socle en noyer ou acajou.

BonnePresse-07b-150x101  « Tous ces modèles sont exposés dans nos salles des ventes situées au n°22 cours de la Reine, où se trouve aussi une chambre noire et des laboratoires pour les essais de toutes sortes.” Source : Assomption.org

« De plus la Maison de la Bonne Presse se charge de la construction de tous genres d’appareils ayant rapport aux projections lumineuses ainsi que tous les appareils de physique, modèles spéciaux et accessoires demandés par les clients ». Dans les années 30 d’autres appareils verront le jour.

Voir : Lanterne “Universel” - Projecteur Filmostop

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Histoire de la Maison de la BONNE PRESSE

Posté par Patrice Guerin le 27 avril 2012

Histoire de la Maison de la BONNE PRESSE dans Lanternes projection BonnePresse-02-150x107   BonnePresse-01-150x102 dans Lanternes projection

La Maison de la Bonne Presse est créée en juillet 1873 sous l’impulsion du père Emmanuel d’ALZON (1810-1880) fondateur, en 1845, de la congrégation religieuse catholique des Augustins de l’Assomption, spécialisée dans l’organisation de pèlerinages. Le but de cette fondation est de « grouper dans une œuvre commune, un ensemble de journaux, de publications, de livres, d’écrits de toute nature, capables de servir à l’apostolat catholique » afin du faire face à la montée des républicains anticléricaux incarné par Jules FERRY (1832-1893), ministre de l’Instruction Public, puis président du Conseil en 1880 et 1883.

Voir : La Ligue de l’Enseignement et l’Education Populaire

BonnePresse-03b-150x136Le Pèlerin N°187 – 31 juillet 1880 – 4e année

Dès sa création, la Maison de la Bonne Presse édite “Le Pèlerin” puis, en 1880, la revue mensuelle “La Croix” qui devient un quotidien en 1883. “Le Pèlerin” du 22 juillet 1882 publie la lettre d’un certain DELAFOREST, curé de Saint Hilaire à Poitiers, qui fait remarquer que la nouvelle loi Ferry sur l’école laïque (18 mars 1882) va « obliger les paroisses à prendre en charge le catéchisme dès 8 ans et qu’elles ont besoin pour cela de s’appuyer sur des images… N’y a-t-il pas dans le personnel artistique du Pèlerin, quelqu’un de bonne volonté qui consentit à entreprendre une suite de grandes images à l’usage des catéchismes ? ».

BonnePresse-04-121x150  Le père Vincent de Paul BAILLY (1832-1912) est la grande figure des premières années de cette œuvre.

Pour plus d’informations cliquer ici

BonnePresse-05-150x102  Bâtiment rue François 1er en 1883

En quelques années il met en place une véritable entreprise qui deviendra près d’un siècle plus tard, en 1969, le groupe Bayard Presse. En 1882, il comprend avant beaucoup d’autres le rôle que va jouer l’image dans l’éducation et en édite par milliers. Lors du congrès de “La Croix” qui se déroule en septembre 1895, le comité de diffusion du Mans signale le succès d’une nouvelle méthode pour toucher le public potentiel du quotidien : les conférences avec projections lumineuses « 1200 personnes étaient venues à la soirée de recrutement de lecteurs, mais il est clair qu’elles avaient surtout été attirées par l’annonce de projections sur la Terre Sainte ». Certains prêtes utilisent même les projections lumineuses pour illustrer leur prêche.

Voir : Les projections lumineuses dans l’Eglise

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A la suite de cela, le père BAILLY charge Georges-Michel COISSAC (voir PORTRAITS) de mettre sur pied le service des projections au sein de la Maison de la Bonne Presse. En novembre de la même année, on peut lire dans “Le Pèlerin” que La Bonne Presse fait construire elle-même « une lampe à projections qui n’est rien moins qu’une petite merveille et dont les résultats dépassent de beaucoup ce que l’on avait atteint jusqu’ici ».

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En mars 1899 paraît à Lyon le premier numéro de “L’ange des projections lumineuses”, premier périodique catholique consacré aux projections lumineuses. La Maison de la Bonne presse édite, quant à elle en 1898, une petite revue “Les Conférenciers” qui propose, sous forme de fascicules, des conférences sur des sujets les plus divers écrites par des spécialistes. Le 1er janvier 1903 paraît “Le Fascinateur”, organe des récréations instructives de La Bonne Presse destiné à accompagner le développement des projections fixes puis cinématographiques. Michel COISSAC en sera le rédacteur en chef durant près de vingt ans.

bonnepresse-07a-150x143  Salle de vente des Projections

Sous l’impulsion de Michel COISSAC, le service des projections va se développer durant toute la première moitié du XXe siècle, en associant trois éléments complémentaires.

BonnePresse-17-106x150  BonnePresse-08-150x911 – La création d’une collection de vues dessinées ou photographiques sur de multiples sujets, la religion bien sûr, mais aussi sur l’histoire, les voyages et l’éducation.

Voir : La Pastorale de Noël

BonnePresse-09-150x942 – Le développement et la commercialisation d’appareils de projections fixes puis cinématographiques et tous les accessoires qui vont avec dont les différents systèmes d’éclairage inventé à l’époque.

Voir : Les premières lanternes de projection  -  Projecteur Filmostop - Lanterne “Universel”

 

BonnePresse-10-150x1123 -  L’édition de divers fascicules de conférences et publications dont il est le rédacteur en chef.

Voir : article à venir

BonnePresse-11-139x150  Paul FERON-VRAU

Le 1er avril 1900, Paul FERON-VRAU (1864-1955), héritier de Philibert VRAU et intime des Augustins, prend la direction de cette œuvre après l’avoir rachetée à ses propriétaires quinze mois avant le vote de la Loi sur les Associations qui dépouille les congrégations religieuses. Avec l’aide d’autres industriels du Nord, il fonde en 1904  la société de la Presse Régionale qui a pour objectif d’aider financièrement des journaux catholiques de province à se développer afin de s’opposer à la politique gouvernementale dans le contexte du “Bloc des gauches” et de la crise créée par la loi de séparation de 1905.

BonnePresse-12-150x150  BonnePresse-13-150x150 Pour voir le film de l’INA cliquer ici

Malgré la cession de la Maison de la Bonne Presse à une personne privée et sans tenir compte des preuves matérielles de cette vente, la justice donne tous droits au liquidateur des Assomptionnistes. Les immeubles et le matériel sont vendus en 1908 et rachetés par la société civile La Jeanne d’Arc. Le 23 décembre 1909, M. Paul FERON-VRAU rachète au cours d’une vente, le fonds de commerce, les marchandises et tous les titres de la Maison de la Bonne Presse.

BonnePresse-14-150x122  BonnePresse-15-150x122   BonnePresse-16-21x150  Collection G.V.

En 1927, la Maison de la Bonne Presse commence à diffuser sa collection d’images sur des petites bobines de films fixes « 50 images tiennent sur un film de 25 grammes si bien qu’une poche de soutane peut contenir 50 bobines ! »

Voir : Les débuts du Filmstrip ou Films en bande 35mm

bonnepresse-18-300x218  Action de la Maison de la Bonne Presse au capital de quatre millions de francs – 1929

Aujourd’hui la Maison de la Bonne Presse, devenue Bayard Presse en 1969, reste toujours la propriété exclusive des Augustins de l’Assomption.

Pour en savoir plus cliquer ici

 

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