”LE VIEUX STYLE” n°31 extrait de la collection ”LE BON GENRE”
Posté par Patrice Guerin le 27 mars 2011
L’original de cette gravure mise en couleur à la main date de 1807 et a été publiée par l’éditeur de La Mésangère. Elle fait partie de la collection ”Le Bon Genre” qui contenait 115 gravures. Celle-ci est la n°31 intitulée “Le Vieux Style”.
Dans cette vue, la lanterne magique permet de montrer des images ”du passé” telles que l’Artiste sans Prétention, la Jeune Fille Laborieuse, le Jeune Homme Studieux et la Mère Institutrice.
« On appelle Le bon ton (ou bon genre), Le caractère du langage et des manières du monde cultivé, poli … » Dictionnaire de l’Académie française de 1798.
”Le Bon Genre” a été l’une des premières séries d’estampes illustrant les tendances sociales et les loisirs des Parisiens à la fin de la révolution française qui a vu l’émergence d’une nouvelle ère républicaine, avec l’apparition des “Incoyables” et “Meveilleuses” (on ne prononçait pas les R synonymes de Révolution).
« Voulant se faire remarquer davantage, plusieurs Merveilleuses imaginèrent de se montrer, dans les promenades et les jardins publics, couvertes seulement de toilettes de gazes transparentes, de robes si légères, si diaphanes, en quelque sorte plus indécente qu’une entière nudité, que le public s’éleva soudain contre ces excès de la mode. »
C’est la plus importante documentation sur ce qu’était la mode à cette époque. Par le biais de ses caricatures, elle illustre la montée de la vie moderne à Paris avec ses arrivistes post révolutionnaires, la mode bourgeoise, les loisirs et les coutumes pittoresques du quotidien. Sa popularité a influencé les revues de mode qui suivirent, ainsi que les albums satiriques typiques du milieu du XIXe siècle en France.
« Un homme du bon genre doit avoir en main une badine, avec laquelle, lorsqu’il ne la porte pas à sa bouche, il frappe à tort et à travers sur tous les meubles qui sont autour de lui ; et s’il n’est pas vautré sur un sofa en présence de toutes les femmes, il se trouve debout devant une glac, sur laquelle ses yeux sont constamment fixés. Il s’enthousiasme des charmes de sa personne et, tout en fredonnant quelque air fade et langoureux, il s’occupe négligemment à réparer les désordres d’une Titus ébouriffée. Enfin tout ce qui est ridicule, outré, insipide et féminin, doit se trouver réuni dans ce qu’on appelle un homme du bon genre… » Dictionnaire du bas-langage, Charles Louis d’Hautel, 1808, tome 2.
Voir : Lanternes magiques précurseurs
Les planches ”Le Bon Genre” ont été rééditées en 1931 par Albert LEVY en 750 exemplaires. Elle sont gravées par DOISTAU, imprimées par TANBURRO et colorées à la main (au pochoir) par Jean SAUDE.
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