Porteur d’eau, chaudronnier, marchand de moutarde, arracheur de dents, etc.
Avant le milieu du XIXe siècle, la population était très majoritairement rurale. Les colporteurs proposaient un large éventail de produits correspondant à leur spécialité : des livres, des bulletins, des journaux, des images d’Épinal, des estampes, et des spectacles de lanterne magique pour ne parler que des métiers en rapport avec notre sujet*.
VOIR : Montreurs de lanterne magique - Bronze colporteurs lanterne magique serinette vielle
Homme orchestre, marchand de coco, ramoneur, écrivain public, montreur de lanterne magique, etc.
En France : on dénombre 46 colporteurs en 1611, autorisés à transiter et à vendre dans certaines villes et régions. Leur nombre passe à 3 500 en 1848, date qui constitue l’apogée du métier. Un édit royal de 1723 exige que les colporteurs sachent lire et écrire, qu’ils soient inscrits sur un registre de la généralité du lieu, et qu’ils portent une plaque distinctive ; mais la plupart des colporteurs, aussi analphabètes que peu enclins à payer les taxes liées à leur profession, sont inscrits comme « trafiquants » dans les actes notariés et paroissiaux. (Wikipedia)
VOIR : Les cris de Paris à travers la lanterne magique
Homme, femme et enfants des montagnes de la Savoie, vers 1800.
« Les habitans de la Savoie ressemblent à peu près à ceux de la vallée de Chamouni. Placés entre l’Italie et la France, ils s’y répandent en quantité tous les ans au retour de la saison : chaque famille envoie an moins un de ses membres chez l’étranger. (Si ce n’est même une famille entière avec femme et enfants).
Gravure intitulée “Les Plaisirs du Jour”, famille savoyarde, 1769.
La misère du pays, et le peu de ressources qui s’y trouve, les forcent à cette émigration momentanée. Nous les retrouvons dans toutes nos grandes villes, faisant, pour un salaire modique, les travaux les plus désagréables. Ils sont ordinairement ramoneurs, décrotteurs, commissionnaires, petits marchands porte-balle, ou montrent la lanterne magique.
Gravure extraite du livre Le Voyageur de la Jeunesse, par Pierre Blanchard, tome premier 1809.
Leur fidélité et leur bonne foi sont généralement connues. Ils sont aussi renommés par leur sobriété et leur économie. Cette dernière qualité les rend souvent intéressés ; mais on ne peut regarder comme un vice ce désir de gagner, dans des hommes qui ne veulent amasser que pour porter à leurs pauvres familles. Ils renferment soigneusement le produit de leurs sueurs dans une petite bourse de cuir qu’ils attachent à leur ceinture. Pour grossir ce petit trésor, ils se refusent presque le nécessaire. Ils se réunissent plusieurs ensembles, afin de vivre à meilleur compte, et se contentent des alimens les plus grossiers. La paille compose souvent tout leur lit.
VOIR : Une séance de lanterne magique chez les Grandpierre
Colporteur, par Gavarni, milieu du XIXe siècle.
Mais cette vie dure et triste, à côté même des asiles du luxe le plus recherché, ne semble pas altérer leur gaîté et leur bonheur ; elle ne parait même pas leur inspirer le désir d’une existence différente. Ils se reposent au pied des palais, aperçoivent toute la pompe des riches et n’en reportent pas moins dans leurs montagnes les mœurs simples qu’ils avaient en les quittant. »
Source : Le Voyageur de la Jeunesse, par Pierre Blanchard, tome premier 1809.
Reconstitution d’un colporteur du XIXe siècle par Patrice Guérin.
Dans son livre “Les Savoyards, montreurs de lanterne magique” édité en 2016, Roger Gonin précise : « ces saltimbanques ne représentent qu’une faible partie de cette émigration saisonnière qui quittait leur contrée six mois de l’année pour le plat pays : en Flandres, France, Allemagne, Hollande, Angleterre, mais aussi Italie et Espagne. » Pour plus d’informations CLIQUER ICI.
VOIR : Projections et Colportages, la lanterne magique au XVIIIe siècle - Le colporteur d’images de Renaud PERRIN
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* Dans les années 1780, plusieurs Molteni venant de Lombardie sont répertoriés comme marchands de baromètres à Paris.