Appareil de famille et de classe MOLTENI, modèles postérieurs

Posté par Patrice Guerin le 28 avril 2014

Molteni famille 01

En 1873 Jules & Alfred MOLTENI déposent un brevet pour cet appareil, caractéristique de la production MOLTENI, qui figurera au catalogue jusqu’au début du XXe siècle.

Voir : Appareil de famille et de classe MOLTENI, le brevet

Molteni famille 02 Modèle N°4 : corps en tôle peinte vernie “monté très solidement”, boîtier en noyer, condensateur double de 110mm, objectif double achromatique monté à chemise et crémaillère sur un cône en cuivre.

Voici les principales caractéristiques de l’Appareil de famille, définies par Alfred MOLTENI dans son livre “Instructions Pratiques sur l’emploi des Appareils de Projection ». Une annotation précise même que cette lanterne fut conçue pour répondre à la demande du docteur Gustave LE BON (1841-1931), anthropologue, psychologue et sociologue remarquable « qui en a fait plusieurs fois usage dans ses cours et conférences. »

1° – éviter la nécessité d’une lampe spéciale, ne pouvant plus servir si on n’est pas à même de renouveler facilement les mèches, verres ou pièces qui viennent à s’abimer ;

2° – Pouvoir se servir du premier éclairage venu : huile, pétrole, gaz ordinaire, lumière oxhydrique, etc. ;

3° – Occuper peu de place et être très portatif ;

4° – Construire, sur ce principe, un modèle pouvant servir simplement à l’amusement et d’autres modèles susceptibles d’être appliqués à l’enseignement.

Molteni famille 03

L’appareil se compose d’une boîte en noyer soigneusement fabriquée (A) ayant une ouverture à sa partie supérieure, qui peut être fermée par une planchette mobile munie d’une poignée qui la rend portative. A l’arrière se trouve une paroi coulissante (B) qui donne accès à la lanterne. A l’intérieur se trouve, de manière démontée, le corps de lanterne (C), la cheminée (E), l’objectif (F) et le réflecteur (G).

Molteni famille 04  Sur cette vue, la lanterne est équipée du lampe VISSEAUX fonctionnant au gaz de ville

Pour installer l’appareil, on introduit une lampe d’éclairage domestique (huile, pétrole ou gaz) par l’ouverture supérieure, puis on place le corps de la lanterne sur le dessus en la fixant à l’aide de deux boulons fournis. Il suffit ensuite de visser l’objectif à l’avant, de fixer le réflecteur à l’arrière et de placer la cheminée sur le dessus.

Après avoir allumé la lampe, il faut régler sa position en hauteur pour que le centre de la flamme corresponde au foyer des lentilles. Pour cela on se sert de la planche supportant la poignée que l’on introduit à la hauteur voulue « grâce à un double rang de crémaillères analogues à celles qui supportent les rayons d’une bibliothèque ». Sur les modèles plus simples, on peut utiliser quelques livres de différentes épaisseurs pour rehausser la lampe.

Molteni famille 05

Suivant la distance à laquelle on opère, ce projecteur peut donner une projection carrée de 1m50 à 1m75 de côté. En s’éloignant davantage on obtient une image plus grande, mais, dans ce cas, l’insuffisance de la source de lumière ordinaire devient manifeste et oblige à avoir recours à la lumière oxhydrique. Le catalogue MOLTENI de 1892 présente différents modèles de cet appareil ainsi que d’autres lanternes plus importantes.

Voir : Les lanternes de projection MOLTENI

Molteni famille 06  Molteni famille 07  Molteni famille 08  Il existe différentes versions de cet appareil de famille et de classe

Le modèle de base (au centre), possède un corps en fer blanc verni, un condensateur de 95mm et un objectif simple coulissant à frottement dans un support en métal. « Ce modèle ne saurait guère être employé que comme amusement, les images n’étant pas assez parfaites pour pouvoir servir aux démonstrations scientifiques ». Il est contenu dans boîte en noyer, sans rainure. Prix sans lampe : 35 frs.

Voir : Appareils de famille MOLTENI, premiers modèles

 

Molteni famille 31 Modèle N°3 : corps en tôle peinte vernie, boîtier en noyer, condensateur double de 110mm, objectif double achromatique monté à crémaillère.

Le modèle N°4 « monté très solidement », possède corps en tôle vernie noir, un condensateur double de 108mm et objectif double achromatique monté à chemise et à crémaillère sur un cône en cuivre. Prix sans lampe : 150 frs. Le modèle N°3 est assez semblable, mais de construction moins onéreuse ; il n’a pas de cône en cuivre. Prix sans lampe : 110 frs. Ces lanternes sont contenues dans des boîtes en noyer avec ouverture supérieure qui ont des dimensions adaptées aux projecteurs.

Molteni famille 32Support d’éclairage – Collection MNE Rouen

Outre les éclairages ordinaires, ces deux modèles peuvent recevoir les éclairages oxhydriques et oxycalciques grâce à un support adapté qui vient occulter l’ouverture située au fond de la lanterne, ainsi « elle est d’un bon emploi dans les établissements d’enseignement, dans les salles de conférences et pour les voyages ».

Molteni famille 09

La caisse de ce projecteur de famille “gros modèle” a été allongée (partie gauche plus sombre) pour contenir la lanterne qui est un peu plus longue que le modèle de base, peut-être pour y placer un système optique plus élaboré, avec objectif, tube allonge et cône de support en cuivre se vissant sur la lanterne.

Molteni famille 10  Grand in-8 cartonné pleine toile rouge avec 666 illustrations, 20 chromos et planches hors texte

 “Au hasard du chemin. Voyage de jeunes naturalistes de la Manche aux Alpes. Études pittoresques des bêtes, des plantes, des pierres. Leur description – Station – Classification – Moeurs – Usages – Récolte – Conservation” de M et Mme Stanislas MEUNIER (voir PORTRAITS). J. Rothschild éditeur à Paris 13 rue des Saint-Pères. Vers 1886.

Ce livre raconte les aventures de la famille BRAVANDAS, accompagnée de leur ami SCABIEUSE, au cours d’un voyage naturaliste à travers la France. « Mes amis ! Mes enfants ! Ce sont six mille francs que ce prix nous donne. Savez-vous à quoi nous les emploierons ? A des courses sans fin dans tous les coins de la France. »

En voici un extrait qui décrit parfaitement comment se préparait une projection lumineuse dans les années 1880/90. Au cours du trajet, SCABIEUSE explique ce qui les amènent à Coutances. «  Nous ne sommes pas riches. La perte de notre voiture à cheval nous plongerait dans une détresse inexprimable, si nous ne trouvions moyen de conjurer les coups du sort… Il m’est venu l’idée de faire ici une conférence. Nos voleurs nous ont laissés des animaux forts intéressants : un singe et des chiens savants. Nous les montrerons au public et lui raconterons sur eux toutes sortes d’anecdotes véridiques. Puis monsieur BRAVANDAS, qui est un artiste hors ligne, exécutera plusieurs morceaux de piano. J’éclairerai ma conférence de projections lumineuses : ce sera une vraie séance de lanterne magique…

Molteni famille 11  Affiche reproduite dans le livre, montrant l’appareil de famille utilisé pour cette conférence

- Pensez-vous que nous attirions la foule et que nous réaliserons de sérieux bénéfices ?
- J’en suis sûr. Les coutançais accueillent fort bien tout ce qui leur apporte une distraction. Quel local choisirez-vous pour votre conférence ?
- Celui que vous nous indiquerez.
- Il faut louer le théâtre.
- Diable ! Cela coûtera cher.
- Oui, mais vous aurez ainsi toutes les classes de la société : les riches dans les loges, les ouvriers au paradis, les petits commis, les écoliers au parterre. Je vous réponds que pas une place ne restera vide, et que la meilleure moitié du théâtre sera prise en location.
- N’importe ! C’est effrayant ! Nous possédons à peine de quoi payer notre hôtel pendant les quelques jours nécessaires à la préparation de la cérémonie, et en location de salle et d’appareils à projection, en éclairage, pose d’affiches, annonces par le tambour de ville, et bien des détails que je ne compte pas, nous nous mettrons sur les bras au moins trois cents francs de frais…

SCABIEUSE avait des relations avec la maison MOLTENI, à cause de quelques conférences gratuites avec projections faites par lui dans la banlieue de Paris. Il écrivit, demanda un appareil, du gaz oxygène et des vues sur verre ; ce qui lui fut expédié par la grande vitesse et lui arriva en fort bon état. »

 

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Fonctionnement d’une ampoule ancienne NERNST

Posté par Patrice Guerin le 18 avril 2014

Nernst 41  Nernst 42

En 1897, le physicien allemand Walter Hermann NERNST (voir PORTRAITS) dépose le brevet d’une ampoule électrique qui concurrence directement celle mise au point par Thomas EDISON (voir PORTRAITS) quelques années auparavant « comparée aux lampes à incandescence ordinaires, la lampe NERNST réalise une économie de courant de 50% ». En France, cette lampe est commercialisée par la Société française d’Electricité.

Voir : Ampoules à incandescence NERNST

Nernst 43   Nernst 49

L’ampoule NERNST se compose des éléments suivants.

1 – Un culot creux en porcelaine avec deux plots, l’un positif, l’autre négatif et des broches latérales de fixation. Il existe aussi un culot à vis.

2 – Un électro-aimant permettant de couper le circuit de préchauffage lorsque le ou les filaments deviennent incandescents.

3 – Une série de résistances en fer contenue dans une ampoule en verre équipée de contacts latéraux, afin de stabiliser l’alimentation.

4 – Un “brûleur” en porcelaine supportant une résistance de préchauffage en platine et un ou plusieurs filaments en céramique constitués par un mélange d’oxydes réfractaires (terres rares principalement).

5 – Une ampoule en verre transparent, dépoli ou opaline, montée sur un support métallique ajouré, destinée à protéger le brûleur pour les usages domestiques.

La particularité de la lampe à incandescence NERNST est qu’elle fonctionne à l’air libre. Elle peut être utilisée sur tous les courants « entre 90 et 260 volts », mais il convient de préciser s’il s’agit de courant continu ou alternatif.

Nernst 45

Son élément principal est le “brûleur” « qui constitue la lampe proprement dite, fonctionne et se remplace comme une lampe à incandescence ordinaire, sans qu’il soit nécessaire de changer les autres parties de la lampe ». Il est composé d’un petit tube creux de 1mm de diamètre et de 10 à 12mm de longueur pour le modèle B et de 2mm de diamètre et de 30 à 40mm de long pour le modèle A. « Les petites lampes (mod. B) s’adaptent sur les douilles des lampes à incandescence ordinaires à baïonnette ou à vis. Les grandes lampes (mod. A) se montent comme des lampes à arc. »

Nernst 46Brûleur d’une lampe NERNST avec un seul filament

Le filament de la lampe NERNST, situé sur la partie avant du brûleur, est composé :
-       soit de 80% d’oxyde de Zirconium, 10% d’oxyde d’Erbium et 10% d’oxyde d’Yttrium ;
-       soit 70% d’oxyde de Thorium, 10% d’oxyde de Zirconium et 20% d’oxyde d’Yttrium ;
-       soit 80% d’oxyde de Thorium, 0,5% d’oxyde de Cerium et 19,5% d’oxyde d’Yttrium.

A froid ce filament n’est pas conducteur, il est donc nécessaire de le chauffer entre 300°C et 600°C durant 30 à 60 secondes, à l’aide de la résistance en serpentin placé dessous, pour le rendre conducteur puis rapidement incandescent. « Le filament NERNST est assez fragile. Toute tension mécanique doit être évitée, tant au niveau du support en mica que des liaisons électriques. Les chocs thermiques sont aussi nuisibles. Sa durée de vie est généralement de quelques centaines d’heures, puis il finit par se courber et se rompre. »

Nernst 47

Lorsque l’on branche l’ampoule sur le réseau électrique, le courant passe d’abord dans une spirale en platine (A), recouverte d’un enduit spécial, afin d’échauffer le filament (F) composé d’un alliage de terre rares. Au bout d’une minute environ, ce filament devient incandescent. L’électro-aimant (E) placé dans le circuit, coupe alors la résistance qui n’est plus utile. Pour stabiliser le fonctionnement, des résistances en fer (R) contenues dans une ampoule étanche remplie d’oxygène, permettent de compenser l’échauffement du filament et donc sa conductibilité.

Nernst 48

Cette lampe à incandescence a été principalement utilisée durant une quinzaine d’années, entre 1900 et 1914. « La lampe NERNST, traversée par un courant d’un demi ampère sous 110 volts a un pouvoir éclairant de 32 bougies seulement, mais placée dans un appareil de projection, elle donne des résultats merveilleux comme puissance et comme fixité lumineuse. Deux autres lampes NERNST, dites intensives, donnent l’une 70 bougies avec un ampère et l’autre 150 bougies avec deux ampères, sous 110 volts également. Elles peuvent être disposées aussi dans les appareils ordinaires de projections… Cependant, si la lanterne est de petites dimensions, il est difficile d’y agencer la lampe NERNST pour l’éclairage domestique ; c’est pourquoi nous conseillons plus spécialement l’emploi du dispositif désigné sous le nom de “lampe borne”. » Source : “Les Projections Lumineuses” par René Leblanc – Editions Edouard Cornély et Cie Paris 1904

Voir : Les lampes bornes NERNST pour la projection

 

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Les lampes bornes NERNST pour la projection

Posté par Patrice Guerin le 17 avril 2014

Nernst 16  Lampe borne de 32 bougies à brûleur rond sous lequel se trouve l’ampoule résistance

Au début du XXe siècle, le développement des réseaux électriques dans les grandes villes offre la possibilité à divers fabricants de lanternes de projection de mettre au point de petits systèmes d’éclairage électrique dérivés de l’invention de Walther Hermann NERNST (voir PORTRAITS) en 1895. Moins puissant que l’arc électrique mais plus pratique que les systèmes à gaz, ce type d’éclairage représente un bon compromis pour les projections familiales et scolaires. De plus la lampe NERNST ne chauffe pas, ce qui représente un gros avantage pour la projection.

Voir : Ampoules à incandescence NERNST

Nernst 22  Nernst 17  Nernst 19

Par rapport à l’ampoule d’éclairage NERNST, la lampe borne possède quelques différences, afin de la rendre plus apte aux projections.

Voir : Fonctionnement d’une ampoule ancienne NERNST

Elle ne possède pas de verre de protection et les filaments sont plus ramassés pour fournir une lumière la plus ponctuelle possible. Sur certains modèles, le système de préchauffage automatique est supprimé pour des solutions manuelles, moins couteuses, telles qu’un préchauffage à l’alcool. De plus ces lampes bornes doivent disposer d’un réglage permettant de positionner le centre du point lumineux dans l’axe optique du condensateur et de l’objectif.

Nernst 12  Nernst 13  Nernst 14  Nernst 15

Vers 1910 on voit apparaître dans certains magazines français des publicités pour la lampe NERNST provenant de la Société Française d’Electricité A.E.G. ou d’autres fabricants français de projecteurs qui reprennent cette invention et développent leur propre système d’éclairage, parmi eux ELGE (Léon GAUMONT), Radiguet & Massiot, Mazo, La Bonne Presse, etc.

Nernst 20    Nernst 18  Nernst 21

Il existe de nombreuses bornes NERNST allant de 1 à 4 ampères avec un pouvoir éclairant de 32 à 400 bougies. En 1905, Radiguet & Massiot commercialise un nouveau projecteur de petit format, aux formes particulières, équipé d’un éclairage NERNST intégré à l’appareil.

Voir : Projecteur de petit format RADIGUET et MASSIOT

Nernst 24  Nernst 25  Nernst 26  Nernst 27  Nernst 23  Lampe Nernst, modèle Maison de la Bonne Presse & publicité de 1908

Les ampoules et lampes bornes NERNST rencontrèrent un certain succès dans la projection et l’éclairage domestique jusqu‘à l’avènement de la première Guerre Mondiale. Ensuite le filament tungstène se montra plus efficace et plus stable.

 

 

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Lorsque l’enseignement des Sciences devient spectacle, par MASSIOT

Posté par Patrice Guerin le 7 avril 2014

Radiguet 51

En 1907, la maison RADIGUET & MASSIOT, successeur de MOLTENI (cliquer ici), présente, dans un livre intitulé “Les Projections Scientifiques et Amusantes”, un appareil de projection « dont la forme spéciale se prête à toutes les exigences des expériences scientifiques et amusantes. »

Radiguet 52  Source : cliquer ici

« L’enseignement de la physique et de la chimie par les projections a suivi celui de la géographie et de l’histoire ; mais on s’est, jusqu’à présent, contenté de montrer les appareils et les phénomènes scientifiques, en profitant simplement de la facilité qu’offrait la lanterne de projection pour rendre visibles à tous les expériences et les réactions… Nous avons pensé qu’il y aurait avantage à intéresser, par l’attrait d’un spectacle judicieusement choisi et facilement assimilable, l’attention de nos petits spectateurs, quitte ensuite à leur donner une explication scientifique de la fiction qui les aura distraits. »

Radiguet 53  Radiguet 54  Radiguet 55  Radiguet71 Certes, l’idée n’est pas nouvelle !

Pour instruire et amuser le Dauphin, l’abbé NOLLET (voir PORTRAITS) écrit, en 1770, un livre intitulé “L’Art des Expériences” (cliquer ici). Un peu plus tard, vers 1826, Jean Sébastien Eugène JULIA DE FONTENELLE (1780-1842) et François MALEPEYRE (1794-1877) rédigent un “Manuel de Physique Amusante” (cliquer ici) dans lequel ils imaginent un certain nombre d’expériences simples à réaliser. Puis il y eut les fameux livres de TOM TIT, pseudonyme de Arthur GOOD (1853-1928) et de Gaston TISSANDIER 1843-1899) (voir PORTRAITS), dont tout le monde connaît les combinaisons si ingénieuses de fourchettes, de brins de paille, de bouchons et de verres !

Radiguet 56

Afin de projeter les “Expériences Scientifiques et Amusantes” que Georges MASSIOT présente dans son livre, il met un point une nouvelle lanterne de projection de petites dimensions, montée sur un long socle en bois, dont la particularité est d’être modulable. De plus on peut y placer différents types d’éclairage suivant la source d’énergie dont on dispose : gaz, petit arc électrique ou ampoule à incandescence, etc.

Radiguet 57  Radiguet 58  Expérience d’électrolyse avec cuve à eau et pile de Grenet

Toute la partie avant s’enlève facilement en la coulissant sur le côté et le condensateur peut être dissocié de l’objectif en retirant quatre vis. On peut ainsi placer très facilement divers accessoires tels que châssis spéciaux, cuves à eau, support horizontal, etc. entre la lanterne et le système optique afin de réaliser les expériences décrites dans le livre. Dans les années 30 la Maison MASSIOT fabriquera un banc optique beaucoup plus important et complet.

Voir : Un banc d’optique ancien fabriqué par la Maison MASSIOT

Radiguet 59   Radiguet 60

La lanterne présentée dans cet article est un modèle simplifié, adapté à la projection des clichés 4×4 provenant du Vérascope RICHARD. Elle est identique, pour sa partie optique, à la lanterne cylindrique RADIGUET & MASSIOT fabriquée à la même époque.

Voir : Projecteur de petit format RADIGUET et MASSIOT

Cette petite lanterne de projection peut être rapprochée de celle fabriquée vingt cinq ans plus tard par la Maison MAZO, à la différence près que cette dernière est adaptée à la projection du film souple 35mm.

Voir : Les projecteurs Filmoscope de MAZO

 

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Les projecteurs Filmoscope de MAZO

Posté par Patrice Guerin le 1 avril 2014

La première version de ce projecteur pour film fixe 35mm, date de 1933. Il est dénommé “FILMOSCOPE AUTONOME”. « Cet appareil est supérieur à la concurrence car il possède un condensateur qui absorbe intégralement la chaleur d’une puissante ampoule de 250w et parce qu’il possède un véritable objectif  interchangeable de 42mm de diamètre. »

Filmoscope 01

La particularité de ce projecteur de petites dimensions est qu’il possède, à la place d’un condensateur classique composé de lentilles en verre, un condensateur particulier sous forme d’un ballon sphérique de laboratoire rempli d’eau, tout comme le projecteur MOLTENI utilisé pour les premières projections cinématographiques.

Voir : Le cinématographe LUMIERE et la lanterne MOLTENI

Filmoscope 02

Le second modèle, sorti en 1935, porte le nom de “FILMOSCOPE N°2 – LE MAXIMUM”. Il emploie une ampoule « trois fois plus forte » que le premier modèle, grâce à un condensateur spécial et plus classique, composé de 2 épaisses lentilles en verre plan-convexe. « C’est l’appareil idéal pour les grandes écoles. Il réalise le maximum de lumière sur le film et le minimum de chaleur. » Le second avantage de cet appareil est qu’il peut projeter quatre formats différents :
-       le film cinéma standard avec image dans le sens de la largeur ;
-       le film 35mm “Leica” avec image “double” dans le sens de la longueur ;
-       le film 4×4 de la pellicule au format 127 correspondant au Vest-Pocket ;
-       le format 4×4 correspondant à l’image simple d’une vue stéréo de Verascope. Dans ce cas les plaques de verre “diapositives” sont projetées à l’aide d’un passe-vues spécial.

Filmoscope 04  Filmoscope 05

Le “MAXIMUM” est un appareil compact, de fabrication soignée, monté sur un socle en bois blanc noirci, portant à l’avant une plaque d’identification. Le corps du projecteur est en tôle vernie noir craquelée, avec une porte se relevant à l’arrière et une petite cheminée fixe, rectangulaire, de forme caractéristique.

Filmoscope 06  Objectif vu de l’arrière

L’ensemble avant, composé du condensateur, du passe-vues avec ses bobines et de l’objectif à crémaillère est en cuivre massif. « Le film 35mm d’images fixes s’enroule très facilement sur les tambours du porte-objectif qui peut s’orienter verticalement ou horizontalement. » Le tube de l’objectif est interchangeable et permet d’adapter la distance de projection et la taille de l’image en fonction de la salle de projection. Le tube standard est de 60mm de foyer permettant d’obtenir une image de 2 mètres de large à une distance de 6 mètres.

Voir : Trousse d’objectifs de projection

Filmoscope 07

A l’intérieur du projecteur, un petit support coulissant, réglable en hauteur, permet de recevoir une ampoule spéciale à miroir pouvant aller jusqu’à 650 watts, avec un filament extrêmement ramassé.

Presentazione standard di PowerPoint

Pour projeter convenablement les vues stéréo 4,5×10,7 ou 6×13, MAZO met au point, à la même époque, un appareil dérivé des précédents, dénommé “STEREETTE”. Il est composé d’un condensateur à très court foyer possédant trois lentilles et d’un objectif de grand diamètre et très lumineux « si l’on veut une belle lumière ». La grande ouverture de l’objectif « permet de projeter sans difficulté les autochromes les plus sombres ». Ce projecteur emploie une ampoule 110 volts de 4 ampères. Il est équipé d’un passe-vues spéciale pour vues stéréo.

Filmoscope 09  Lanternes RADIGUET & MASSIOT et MAZO : voir Lorsque l’enseignement des Sciences devient spectacle

Malheureusement ces petits projecteurs pour formats réduits sont arrivés vingt ans trop tard pour permettre à MAZO de relancer ses activités. De plus ils conservent encore le style des anciennes lanternes de projection alors que de nouveaux modèles sont apparus depuis plusieurs années.

Voir “Chronologie” entre 1930 et 1940.

 

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