Les Cris de Paris – Vœux 2024
Posté par Patrice Guerin le 27 décembre 2023
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Posté par Patrice Guerin le 27 décembre 2023
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Posté par Patrice Guerin le 13 juin 2022
Porteur d’eau, chaudronnier, marchand de moutarde, arracheur de dents, etc.
Avant le milieu du XIXe siècle, la population était très majoritairement rurale. Les colporteurs proposaient un large éventail de produits correspondant à leur spécialité : des livres, des bulletins, des journaux, des images d’Épinal, des estampes, et des spectacles de lanterne magique pour ne parler que des métiers en rapport avec notre sujet*.
VOIR : Montreurs de lanterne magique - Bronze colporteurs lanterne magique serinette vielle
Homme orchestre, marchand de coco, ramoneur, écrivain public, montreur de lanterne magique, etc.
En France : on dénombre 46 colporteurs en 1611, autorisés à transiter et à vendre dans certaines villes et régions. Leur nombre passe à 3 500 en 1848, date qui constitue l’apogée du métier. Un édit royal de 1723 exige que les colporteurs sachent lire et écrire, qu’ils soient inscrits sur un registre de la généralité du lieu, et qu’ils portent une plaque distinctive ; mais la plupart des colporteurs, aussi analphabètes que peu enclins à payer les taxes liées à leur profession, sont inscrits comme « trafiquants » dans les actes notariés et paroissiaux. (Wikipedia)
VOIR : Les cris de Paris à travers la lanterne magique
Homme, femme et enfants des montagnes de la Savoie, vers 1800.
« Les habitans de la Savoie ressemblent à peu près à ceux de la vallée de Chamouni. Placés entre l’Italie et la France, ils s’y répandent en quantité tous les ans au retour de la saison : chaque famille envoie an moins un de ses membres chez l’étranger. (Si ce n’est même une famille entière avec femme et enfants).
Gravure intitulée “Les Plaisirs du Jour”, famille savoyarde, 1769.
La misère du pays, et le peu de ressources qui s’y trouve, les forcent à cette émigration momentanée. Nous les retrouvons dans toutes nos grandes villes, faisant, pour un salaire modique, les travaux les plus désagréables. Ils sont ordinairement ramoneurs, décrotteurs, commissionnaires, petits marchands porte-balle, ou montrent la lanterne magique.
Gravure extraite du livre Le Voyageur de la Jeunesse, par Pierre Blanchard, tome premier 1809.
Leur fidélité et leur bonne foi sont généralement connues. Ils sont aussi renommés par leur sobriété et leur économie. Cette dernière qualité les rend souvent intéressés ; mais on ne peut regarder comme un vice ce désir de gagner, dans des hommes qui ne veulent amasser que pour porter à leurs pauvres familles. Ils renferment soigneusement le produit de leurs sueurs dans une petite bourse de cuir qu’ils attachent à leur ceinture. Pour grossir ce petit trésor, ils se refusent presque le nécessaire. Ils se réunissent plusieurs ensembles, afin de vivre à meilleur compte, et se contentent des alimens les plus grossiers. La paille compose souvent tout leur lit.
VOIR : Une séance de lanterne magique chez les Grandpierre
Colporteur, par Gavarni, milieu du XIXe siècle.
Mais cette vie dure et triste, à côté même des asiles du luxe le plus recherché, ne semble pas altérer leur gaîté et leur bonheur ; elle ne parait même pas leur inspirer le désir d’une existence différente. Ils se reposent au pied des palais, aperçoivent toute la pompe des riches et n’en reportent pas moins dans leurs montagnes les mœurs simples qu’ils avaient en les quittant. »
Source : Le Voyageur de la Jeunesse, par Pierre Blanchard, tome premier 1809.
Reconstitution d’un colporteur du XIXe siècle par Patrice Guérin.
Dans son livre “Les Savoyards, montreurs de lanterne magique” édité en 2016, Roger Gonin précise : « ces saltimbanques ne représentent qu’une faible partie de cette émigration saisonnière qui quittait leur contrée six mois de l’année pour le plat pays : en Flandres, France, Allemagne, Hollande, Angleterre, mais aussi Italie et Espagne. » Pour plus d’informations CLIQUER ICI.
VOIR : Projections et Colportages, la lanterne magique au XVIIIe siècle - Le colporteur d’images de Renaud PERRIN
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* Dans les années 1780, plusieurs Molteni venant de Lombardie sont répertoriés comme marchands de baromètres à Paris.
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Posté par Patrice Guerin le 9 mai 2022
Conférence Projection dans le cadre de l’exposition Visages de l’exploration au XIXe siècle à la BNF.
Ce spectacle restitue les projections de lanterne magique qu’utilisaient les explorateurs du XIXe siècle pour faire le récit de leurs découvertes.
Collections Société de Géographie BNF.
Une quarantaine de photographies originales provenant du fonds de positifs de projection des collections de la Société de géographie déposé au département des Cartes et Plans de la BNF seront présentées au cours de cette séance avec, pour certaines, les commentaires de l’époque en voix off.
VOIR : MOLTENI et les photographiques de la Société de Géographie
Titre du spectacle en cinq tableaux.
1 - Jean Chaffanjon : Voyage aux sources de l’Orénoque – Conférence faite le 18 novembre 1887.
2 - Lucien Fournereau : Les ruines khmers du Cambodge siamois – Conférence faite le 16 novembre 1888
3 - Fernand Foureau : Touaregs Azdjers – Conférence faite le 27 avril 1894.
4 - Gabrielle Vassal : Mes trois ans d’Annam – Conférence faite le 16 novembre 1911.
5 – Jules Verne : Le Tour du Monde en 80 jours – Livre publié en 1872.
Cette conférence projection à la lanterne magique s’est déroulée gratuitement à deux dates :
• BNF : 24 mai 2022 de 18h30 à 20h. Quai François Mauriac, 75006 Paris – Petit auditorium. Réservation ICI
• Société de Géographie : 2 juin 2022 de 17h à 18h15. 184 boulevard Saint-Germain 75006 Paris.
Il est recommandé de se présenter en avance, environ 20 minutes avant la manifestation.
VOIR : Séance de Lanterne Magique au musée Guimet
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Posté par Patrice Guerin le 1 janvier 2022
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Posté par Patrice Guerin le 30 octobre 2018
Catalogue James W. Queen & C° Philadelphie 1869
Le terme “STEREOPTICON” est d’origine anglo-saxonne et figure sur la couverture de nombreux catalogues américains à partir du milieu des années 1860. Il est généralement accompagné du sous-titre “Dissolving view apparatus” (appareil pour vues fondantes ou pour fondu enchainé dirions-nous aujourd’hui). « Vous avez entendu parler de “STEREOPTICON”, de “STEREOSCOPTICON”, de “PANTOSCOPTICON” et de “SCIOPTICON” ou de la “LICORNE D’ÉCRITURE”, comme le disent les billets de cirque, mais cet enrichissement de la langue provenant de sources grecques est étrange. Ce n’est ni plus ni moins qu’une nouvelle lanterne magique adaptée à la projection de photographies sur verre et autres photos à grande échelle. En général, tous les “…OPTICONS” sont des lanternes magiques. » Source “The Pennsylvania School Journal” décembre 1873, page 213.
“Panorama Stereopticon” James W. Queen & C° Philadelphie 1888.
Un STEREOPTICON est une sorte de Lanterne Magique double permettant de projeter en continu (sans séquence noire entre les images) une suite de vues positives sur verre. Il existe deux types d’appareils :
d’une part ceux constitués de deux projecteurs placés l’un à coté de l’autre ;
d’autre part, ceux formés par deux appareils placés l’un au dessus de l’autre.
Par la suite les appareils superposés ne feront plus qu’un seul projecteur à deux objectifs, appelés par les anglais “Biunial”.
Voir : Lanternes multiples ou POLYORAMAS - Lanterne magique vernie noir
Dispositif de fondu à l’avant d’une lanterne double verticale.
A l’avant de chaque objectif se trouve un volet mobile permettant de “fermer” le flux lumineux d’un objectif tout en “ouvrant” l’autre flux lumineux de telle manière que la quantité de lumière soit constante sur l’écran.
Pour assurer des spectacles dans de grandes salles, la lumière était fourni par des chalumeaux “Oxhy-Calcique” placés dans chaque lanterne. Ceux-ci étaient alimenté par du gaz Oxygène qu’il fallait préparer avant chaque projection car il n’existait pas de fournisseur à l’époque.
Voir : La lumière DRUMMOND et les chalumeaux oxhydriques
Salle de conférence aux Etats-Unis vers 1880.
Ces dispositifs de projection remontent au milieu du XIXe siècle lorsque certains conférenciers (lecturers en anglais) souhaitaient illustrer leurs propos d’une suite continue d’images. « La lanterne magique, qui servait autrefois à amuser les enfants avec la projection de misérables caricatures et figures grotesques, a maintenant pris un caractère différent grâce aux “Images photographiques nouvelles et supérieures” préparées pour cet instrument ; ces vues sont faites avec netteté, fidélité et effet artistique, représentations inaccessibles à celles qui existaient auparavant. »*
Vue positive stéréo des chutes du Niagara par les frères LANGENHEIM. Source Wikimedia Commons.
Les photographes Américains, d’origine allemande, William et Frederick LANGENHEIM développèrent le procédé des “Diapositives Stereopticon” – images positives sur verre – vers 1849/50. Installés à Philadelphie, ils font une brillante démonstration de projection de ces images lors de la première Exposition Universelle qui se déroule à Londres en 1851. Cet événement apporte une audience internationale à leur travail et contribue à l’utilisation des vues transparentes sur verre pour la projection.
Catalogue “Optical Lanterns, Stereopticons, Photographic Transparencies and Colored Views” par James W. Queen & C° Philadelphie 1888.
Des catalogues de vues photographiques sur verre souvent « colorées à la main » sont édités et présentent plusieurs milliers de sujets que l’on peut acheter individuellement ou sous forme de “Lecture Sets”, sorte de conférence prête à l’emploi avec sélection de vues et texte d’accompagnement. Le catalogue de James W. Queen & C° à Philadelphie, datant de 1888 (52e édition) contient plus d’une centaine de pages consacrées aux vues de projection. « Pour donner une conférence de deux heures, une quarantaine de photos est le plus petit nombre qui puisse être utilisé ; avec un plus grand nombre, il sera moins difficile de divertir le public. »*
Projection dans le grand amphithéâtre de la Sorbonne par Alfred MOLTENI en 1880.
Les conférences avec projections vont se développer dans toute l’Europe jusqu’au début du XXe siècle et la France ne sera pas en reste dans ce domaine. Dès 1860 Alfred MOLTENI va être le projectionniste « zélé » de nombreux conférenciers.
Voir : Enseignement par les projections lumineuses MOLTENI et MEUNIER
* Catalogue “Magic Lanterns, Stereoscopticons, and Dissolving view apparatus” de James W. Queen & C° Philadelphie 1869.
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Posté par Patrice Guerin le 5 août 2018
Dessin de Christiaan HUYGENS (1659). Source : Leiden University Library, HUG 10 f076v
Ce dessin, inspiré de “La Danse de mort”de Hans HOLBEIN (1538), représente différentes attitudes d’un squelette jouant avec sa tête. Il a été réalisé de la main même de Christiaan HUYGENS au XVIIe siècle. C’est la toute première représentation des images qui figureront sur les plaques animées des XVIIIe et XIXe siècle.
Représentation symbolique d’un spectacle de ROBERTSON figurant sur son caveau au cimetière du Père Lachaise à Paris
Les fantômes, squelettes et autres têtes de mort furent des sujets de prédilection dans les spectacles de fantasmagoriques de la fin du XVIIIe et du début du XIXe siècle. Elles firent le succès des spectacles du célèbre physicien ROBERTSON durant la Révolution française.
Voir : Spectacle de fantasmagorie ROBERTSON
“Danse du fantôme avec la Mort”, seule représentation connue de ce sujet. Format 10×29,7 cm.
Cette plaque de lanterne magique, intitulée “Dance of Ghosts and Death”,est d’origine anglaise et date probablement de 1830-1850. Elle présente trois images d’un fantôme dansant avec un squelette. Fantôme ou personnage en chemise de nuit ? En effet celui-ci est assez jovial en semble bien vivant, contrairement aux représentations de l’époque de la “Danse de la mort” où les mortels sont présentés comme raides et tristes.
Cliquer sur l’image pour voir l’animation réalisée à partir des vues de la plaque ci-dessus.
Il convient de préciser que les trois vues figurant sur cette plaque ne permettent pas de faire ce genre d’animation avec une lanterne magique, puisqu’elles sont placées côte à côte sur la même plaque. Il aurait fallu qu’elles soient sur trois supports (tableaux) différents, projetés rapidement par une lanterne triple, pour obtenir cet effet.
Fable de La Fontaine : La Mort et le Bûcheron
Fantaisie N°5 : Le magot de mon oncle Greluchet
A la fin du XIXe siècle, le squelette est représenté à de nombreuses reprises sur des plaques de lanterne magique pour symboliser la Mort. Il est moins effrayant que dans les premières représentations car ces plaques sont généralement destinées aux enfants.
Voir : Ghosts Geister & Fantômes in the theater
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Posté par Patrice Guerin le 28 juillet 2018
Défilé des Pèlerins devant le Sanctuaire
Au début du XXe siècle, les pièces d’ombres sont très répandues dans les familles et certaines institutions ou salles de spectacle. Voir : Spectacle d’ombres artistiques ou le théâtre chez soi
Cela consiste à projeter des vues “décors” sur lesquelles défilent horizontalement des silhouettes noires (ombres). On trouve ces pièces dans les catalogues des Maisons MAZO, La BONNE PRESSE et RADIGUET & MASSIOT.
Voir : Pièce d’ombres “Tournai” - Pièce d’ombres “La Marche à l’Etoile” - Le spectacle des Ombres à l’Ecole Polytechnique - Les POILUS ombres et poème par Henriot
Catalogue Bonne Presse de 1911, page 229
Cette grande pièce d’ombres sur “Lourdes”, composée de 10 tableaux, est éditée par la Maison de la BONNE PRESSE vers 1910. La projection des dessins de H. BOUREAU est accompagnée d’une musique de J. FRAGEROLLE fils et d’un poème de PAUL PATRICK. Cet exemplaire, contenu dans un coffret en bois de 52x12x10cm , a appartenu à l’abbé Pierre Fournier Evrard (1876-1956), curé de Notre-Dame-au-Cierge à Epinal.
Coffret spécial pour pièce d’ombre contenant tous les éléments de “Lourdes”
Le coffret contient 14 tableaux 8½ x 10 cm, coloriés à la main par les services de la Bonne Presse et 6 bandes défilés avec silhouettes en noir. On trouve en plus 1 verre teinteur et 1 partition avec accompagnement de piano.
Autre sujet : La tentation de Saint-Antoine le Grand
Résumé publié dans le catalogue BONNE PRESSE de 1911 : « En quelques tableaux très sobres, l’histoire de Lourdes se déroule devant le spectateur “toujours avide de surnaturel”. Bernadette va ramasser du bois mort avec ses compagnes, lorsqu’elle voit une forme blanche dans la grotte de Massabielle ; rien de plus saisissant que ces différentes apparitions…
… Les premiers miracles y sont représentés : l’enfant aveugle, le paralytique et le célèbre miracle du cierge. L’arrivée des foules au sanctuaire béni prend fin avec une vue de la basilique illuminée, le soir, au dessus de laquelle apparait finalement la Vierge Immaculée. »
Liste des tableaux et des défilés (ci-dessous) : Bernadette et ses compagnes ; Première apparition ; La Grotte et le Gave ; Les paysans ; Seconde apparition ; L’enfant aveugle ; L’Immaculée Conception ; Le miracle du cierge ; Arrivée de la foule ; Premier sanctuaire ; Premiers pèlerins ; Les pèlerinages ; Procession du Saint Sacrement ; Apothéose.
A la même époque il existait des spectacles plus simples, sans défilé d’ombres, que la Maison MAZO nommait “Chansons Lumineuses”. Il s’agissait d’une série de plaques sur verre, généralement coloriées à la main, accompagnée d’une partition musicale (piano et/ou chant). Les sujets étaient très variés : légendes et contes populaires, thèmes religieux ou patriotiques, chansons traditionnelles illustrées, scènes humoristiques.
Voir : La Pastorale de Noël
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Posté par Patrice Guerin le 15 mars 2018
Dessin du Chat Noir par SteinlenEnseigne du Cabaret : Musée Carnavalet
Aujourd’hui le cabaret du Chat Noir est devenu un lieu mythique, et pourtant il n’exista qu’une quinzaine d’années. « Le Chat Noir a été un accident, un effort inouï, une entreprise menée par des artistes qui en ignoraient la portée. On demanda un jour à Alphonse Allais pourquoi il n’avait pas noté, durant les sept à huit ans passés chez Salis, ses impressions au jour le jour. “Et ! répondit-il, du diable si nous doutions que nous faisions de l’histoire !” »(1)
Ballade du Chat Noir par Aristide Bruant. En arrière plan la façade du premier cabaret.
Créé par Rodolphe SALIS (1851-1897) en novembre 1881, le premier cabaret est situé rue de Rochechouart à côté de l’Elysée-Montmarte, afin de bénéficier de la clientèle de ce bal populaire. « Le Chat noir n’était alors qu’un café artistique et les bocks étaient la seule ressource du nouvel établissement montmartois »(2). Déjà quelques artistes s’y retrouvaient pour réciter des poèmes ou pousser la chansonnette.
Facade Cabaret du Chat Noir rue Laval
Vers le mois de juin 1885 le Cabaret déménage avec fanfare et procession pour s’installer au n°12 de la rue Laval (aujourd’hui rue Victor Massé) « dans un petit hôtel que Salis aménagea avec goût et fantaisie ». Une joyeuse troupe d’artistes venue du quartier latin, les Hydropathes, trouvent le cabaret plaisant ainsi que le maître des lieux volubile et entreprenant. Ils vont commencer par créer un petit guignol qui se transformera vite en théâtre d’ombres. « L’inauguration officielle du “Théâtre d’Ombres du Chat Noir” a lieu en 1887 avec au programme “L’Elephant” de Henry Somm, “Un crime en chemin de fer” de LUNEL et “1808” de Caran d’Ache. »(2)
Représentation de “L’Epopée” au Chat Noir
A la même époque ces spectacles d’ombres accompagnés de chants et de musique sont très à la mode. D’autres cabarets font des représentations, tels que “Le Lion d’Or” ou “Théâtre des Projections Lumineuses” 7 rue du Helder, “Le Théâtre d’Application”, “Les Quat’Z’Arts”, etc. mais celui qui a développé ce genre pour en faire un art à part entière est le Cabaret du Chat Noir. Le “Cinématographe” des frères Lumière n’apparaitra qu’en 1895 dans l’arrière salle d’un café des Grands Boulevards.
Il faut reconnaître que les artistes à l’origine de ces spectacles deviendront des sommités dans leurs arts, Rivière, Fragerolle, Caran d’Ache, Goudeau (fondateur de cercles des Hydropathes), Jules Jouy, H. Somm, Mac-Nab, etc. sans oublier le grand journaliste et écrivain Alphonse Allais « chef de batterie » et rédacteur en chef du journal du Chat Noir.
Journal du Chat Noir N°405 du 19 octobre 1889
Salle de spectacle du Chat Noir dans les années 1890, représentation du “Héro et Léandre”*
Dans la salle un écran, qui changea plusieurs fois d’aspect, ne laissait voir qu’une représentation “magique” semblable à notre écran de télévision d’aujourd’hui, mais à l’époque le spectacle était en “live” comme nous dirions maintenant.
Intérieur des coulisses du Chat Noir dans les années 1890*
En coulisse un grand nombre d’artistes, techniciens, manipulateurs et bruiteurs s’agitaient en permanence sur deux étages, dans un espace qui avait été progressivement aménagé et agrandi à l’arrière du bâtiment, auquel on accédait par une simple échelle en bois.
Extérieur des coulisses du Chat Noir dans les années 1890*
Parmi les nombreuses pièces créées et représentées au Chat Noir on peut citer “1808” rebaptisé “L’Epopée”, “La Tentation de Saint Antoine”, “Le Carnaval de Venise”, “Pierrot Pornographe”, “La Marche à l’Etoile”, “L’Enfant Prodigue”, “Le Sphinx”, etc.
Voir : Pièce d’ombres “La Marche à l’Etoile” - La tentation de Saint-Antoine le Grand
Affiche de la “Marche à l’Etoile” collection Binetruy
La fin du cabaret, en février 1897, coïncide avec la création de la Maison Mazo spécialisée dans la photographie et les projections lumineuses. Captivé par ces spectacles Elie Mazo, aidé par le prestidigitateur Alber, va adapter ces pièces d’ombres pour en faire des spectacles pouvant être pratiqués par un large public.
Voir : Histoire de l’entreprise MAZO - Spectacle d’ombres artistiques ou le théâtre chez soi
Dix ans plus tard, le “Caveau du Chat Noir” entreprit de reprendre l’œuvre de son prédécesseur au n°68 boulevard de Clichy. Il n’eut rien à voir avec le premier cabaret du même nom, et, même s’il donna des spectacles dans son sous-sol, il ne doit pas être confondu avec le premier Cabaret du Chat Noir ou s’exprimèrent tant de génies.
Cet article représente l’introduction d’une conférence et de spectacles qui seront donnés en 2018.
Voir : CONFERENCES - Pièce d’ombres “Tournai”
* magazine L’Illustration n°2656 du 20 janvier 1894.
Sources :
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Posté par Patrice Guerin le 31 janvier 2018
”Voyages Imagés“ au Musée Guimet
Dans le cadre de l’exposition ”Enquêtes Vagabondes” au musée Guimet à Paris, une séance de lanterne magique « comme à la fin du XIXe siècle » est organisée pour la première fois au MNAAG le samedi 03 février 2018 à 19h.
Voir : http://www.guimet.fr/event/exotiques/
Patrice Guérin aux commandes de sa lanterne
Ce spectacle programmé par Véronique Prost et Théo Esparon du Musée Guimet se déroule avec le concours de Patrice Guérin (diaprojection), Philippe Pennanguer (musicien), Bruno Carrez (Cinémathèque Robert-Lynen de la Ville de Paris), Anne Quillien (musée national de l’éducation de Rouen).
Voir : Vues fondantes – Dissolving views
Lanterne double J. PLACE —> MAKER <— BIRMINGHAM. Vers 1880.
A partir des années 1850, des lanternes doubles (Biunial) ou triples (Triunial) ont été très utilisées en Angleterre puis en France pour effectuer de véritables spectacles publics à une époque ou le cinématographe n’existait pas encore.
Voir : Lanternes multiples ou POLYORAMAS - Petit spectacle de lanterne magique
Pour cette projection, la lanterne est équipée d’un éclairage LED
L’éclairage LED CS331 de Celsun a été spécialement conçu pour être utilisé dans les lanternes magiques de divers types. Il utilise un appareil LED de 100 watts capable de produire 9 000-10 000 lumens soit l’équivalent d’une ampoule à filament de 500 à 750 watts.
Cet éclairage donne assez de lumière pour projeter de loin sur de grands écrans. Contrairement aux lampes à quartz halogène ou aux lampes de projection, elles ne produisent presque aucune chaleur infrarouge directe qui peut détériorer les vues.
http://www.celsun.com/Magic_Lantern.html
Final : Patrice Guérin, Aurélie Champ, Bruno Carrez, Philippe Pennanguer.
Voir : Plaques animées MOLTENI
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Posté par Patrice Guerin le 11 novembre 2017
Programme du spectacle donné le 30 octobre 1898
Le 30 octobre 1898 un spectacle était donné à la Halle aux Draps de Tournai, en Belgique. Après une première partie composée de différentes fantaisies lyriques la deuxième partie du spectacle était constituée de deux pièces lyriques d’ombres.
Pièce d’ombres “La Marche à l’Etoile”
La première pièce était la fameuse “Marche à l’Etoile” donnée initialement au “Chat Noir” à Paris puis éditée par la Maison Mazo. Il s’agit d’un mystère en 12 tableaux sur une musique de Georges Fragerolles.
Voir : Pièce d’ombres La Marche à l’Etoile
La seconde pièce était une création originale intitulée tout simplement “Tournai”, épopée lyrique sur une musique de Louis Rosoor et des tableaux de Charles Allard. Elle est composée de 22 tableaux retraçant l’histoire de la ville de Tournai depuis les premiers Nerviens jusqu’à la création de la Belgique en 1830.
« Tournai ! l’œuvre nouvelle due à la collaboration de trois artistes dans leur art, MM. Allard, Desclée et Rosoor, est réellement remarquable ; c’est l’histoire de notre vieux Tournai, d’où l’habile dessinateur a tiré les principaux faits pour les exposer avec un faire prestigieux et un coup de crayon tout à fait supérieur ; ses dessins, d’une grande originalité, ont été fort admirés. M. René Desclée, ce chercheur patient et érudit, a apporté à M. Allard l’appoint de sa science photographique et a mis à sa disposition le concours de merveilleux appareils. M. Rosoor avait la charge, non moins importante, d’exposer dans cette belle langue musicale qui n’a plus de secrets pour lui, la série des faits illustrés par ses deux collaborateurs, il a complètement réussi. » Source : “Courrier de l’Escaut” du 01.11.1898.
Autre article : CLIQUER ICI
Coffret contenant les 22 tableaux de “Tournai”
En septembre 2015 nous avons retrouvé l’intégralité des vues composant les pièces de “La Marche à l’Etoile” et de “Tournai” ainsi que les partitions musicales et même le programme de présentation de l’époque. Particularité de ces vues, chacune d’elle est montée dans un châssis en bois fait sur mesure avec un mécanisme pour faire coulisser le défilé d’ombres. L’ensemble n’avait pas bougé depuis plus de cent ans, entreposé dans le grenier d’une maison bourgeoise.
Tableau N°15 cortège de Charles-Quint dans la cathédrale de Tournai
120 ans après la première représentation et 100 ans après le décès de Louis ROSOOR (1850-1918), “Tournai” va être joué de nouveau en 2018 dans une reconstitution intégrale : chant, piano quatre mains, chœurs et projection avec la lanterne triple ayant servie lors du premier spectacle. La seule différence étant la source lumineuse : à l’époque des chalumeaux oxhydriques, aujourd’hui de puissantes LED.
Projections le dimanche 3 juin 2018 à Châlon sur Saône et les samedi 27 et dimanche 28 octobre 2018 à Tournai.
Voir ci-dessus rubrique “CONFERENCES”.
A voir aussi : Spectacle d’ombres artistiques ou le théâtre chez soi - Le cabaret du Chat Noir - Pièce d’ombres “Lourdes” - Spectacle d’ombres “TOURNAI” - Les POILUS ombres et poème par Henriot
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