Les débuts de l’Arc Voltaïque
Posté par Patrice Guerin le 24 juillet 2019
Lampe à arc électrique manuel BOUDREAUX / DUCRETET
La lampe électrique à “arc voltaïque” se compose essentiellement de deux baguettes de charbon, taillées en pointe comme des crayons et placées dans le prolongement l’une de l’autre. « Entre ces petites baguettes doit jaillir le flux électrique, qui devient alors l’arc voltaïque. »(1)
Gros plan de l’arc électrique tel qu’il était représenté au XIXe siècle
Lorsque l’on veut allumer la lampe, il faut que le courant traverse les baguettes de charbon. Pour cela il convient de mettre les charbons en contact, bout à bout et, lorsque les extrémités taillées en pointe rougissent il faut alors écarter les baguettes de charbon à une certaine distance l’une de l’autre pour forcer l’arc voltaïque à se développer avec toute sa puissance éclairante. Le charbon positif est toujours placée à la partie supérieure. Au fur et à mesure, un petit cratère se creuse à son extrémité.
Premier “Porte charbons” à l’air libre pour produire de la lumière
Au début les charbons étaient fixés à des tiges métalliques dont l’une coulissait “à frottement” dans un anneau fixe. « Les manœuvres se faisaient à la main : on poussait la tige mobile pour allumer la lampe, on la relevait un peu pour étendre l’arc voltaïque, puis on l’avançait de nouveau de temps à autre quand l’éclat lumineux semblait diminuer. »(1)
Premier “Porte charbons” sous vide pour produire de la lumière, type œuf de DAVY
C’est ainsi qu’avait opéré sir Humphry DAVY en 1813, soit à l’air libre, soit dans le vide. « DAVY n’avait pas songé à utiliser l’arc voltaïque pour l’éclairage ; l’idée de cette application revient à Léon FOUCAULT qui, en 1844, choisit comme conducteur… des petites baguettes taillées dans du charbon de gaz, dur et très peu combustible. Avec l’aide de DELEUIL, il procéda, sur la place de la Concorde, à un premier essai d’éclairage public par l’électricité. »(2)
VOIR : Régulateur à arc électrique FOUCAULT DUBOSCQ - Le régulateur à arc électrique DUBOSCQ
Régulateur à main de M. BOUBREAUX
Ces premiers appareils peu pratiques ont été remplacés par le régulateur à main de M. BOUDREAUX, aussi appelé “Porte charbons vertical”. Muni de plusieurs molettes de réglage il permet d’ajuster facilement la hauteur de l’arc et l’écartement des charbons au fur et à mesure de leur usure.
Régulateur à main BOUBREAUX dans une lanterne SOLEIL-DUBOSCQ premier modèle
Cet éclairage de forte puissance est utilisé dans les lanternes de projection telle que la lanterne “Photogénique” DUBOSCQ ainsi que dans de nombreuses expériences sur la lumière électrique. Il est construit par M. DUCRETET. Par la suite un mécanisme d’horlogerie permettra un ajustement automatique de la distance entre les charbons.
Voir : Lanterne de projection DUBOSCQ
(1) Source : “La Lumière Électrique” par Em. Alglave et J. Boulard, Librairie Firmin-Didot et Cie Paris 1882.
(2) Source “Le Règne de l’électricité” par Gaston Bonnefont, Alfred Mame et fils éditeurs à Tours, 1895.
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