Lanternes multiples ou POLYORAMAS
Posté par Patrice Guerin le 19 mai 2012
Lanterne triple MOLTENI voir : Le colporteur d’images de Renaud PERRIN
La lanterne double ou triple, aussi appelé Polyorama (à ne pas confondre avec l’appareil Polyorama panoptique), ou “biunial” par les anglais, a été conçue pour assurer des spectacles de projection sans “trous noirs” entre les vues “fondantes” (Dissolwing views en Angleterre). Cette technique, connue aujourd’hui sous le nom de “fondu enchainé” a été très en vogue dans les années 1970-1980.
Il existe deux grandes familles de lanternes multiples.
Lanternes : MOLTENI – RADIGUET & MASSIOT – MAZO
Celles sous forme d’une seule grosse lanterne équipée de plusieurs objectifs et de plusieurs éclairages.
Lanternes : MOLTENI – RADIGUET & MASSIOT
Celles constituées par un assemblage de deux lanternes classiques placées côte à côte.
Lors de la projection, les vues se superposent sur l’écran pour ne former qu’une seule image. Les lanternes triples permettaient par exemple de projeter un décor ou un paysage avec une lanterne tandis que les deux autres permettent d’enchainer des vues dans ce décor.
Voir : Spectacle d’ombres artistiques ou le théâtre chez soi - Plaques animées et plaques à système pour projection - Projection de phénomènes météorologiques - Vues fondantes / Dissolving views - Petit spectacle de lanterne magique
En France, le premier à construire ce genre de lanterne est MOLTENI (voir PORTRAITS), dans les années 1880. Puis on trouve des “modèles français” dans les catalogues édités par MAZO et par la Maison de la BONNE PRESSE.
Voir :Les premières lanternes de projection de la BONNE PRESSE – Appareil de projection “Gros Modèle” MAZO
Par la suite, RADIGUET & MASSIOT (successeur de MOLTENI), Paul BAUDIN, etc. fabriqueront aussi des lanternes multiples fonctionnant à l’électricité.
Voir : Projection de décors au théâtre et à l’opéra
La plupart des catalogues de l’époque présente aussi des “Modèle anglais” double ou triple, fabriquées en acajou verni avec dôme et cheminée en tôle russe et accessoires ainsi que les objectifs en cuivre.
Voir : Séance de Lanterne Magique au musée Guimet
Il existe deux systèmes pour obtenir le “fondu” des images, c’est à dire assombrir l’une tandis que l’autre s’éclaire « afin d’offrir un effet très remarquable donnant l’impression que les images se fondent l’une dans l’autre ».
Soit en faisant varier l’intensité de la source lumineuse à l’aide de robinets dissolveurs, s’il s’agit d’un éclairage avec chalumeaux oxycalciques comme on peut le voir sur certains des projecteurs présentés ci-dessus. Plus tard les systèmes électriques à arcs ou à ampoules fonctionneront avec l’utilisation d’un simple rhéostat.
Soit en équipant chaque lanterne d’un mécanisme, parfois appelé “œil de chat” ou “guillotine”, placé devant l’objectif. Celui-ci permet de fermer graduellement l’un des objectifs tandis que l’autre s’ouvre de la même quantité de lumière.
Dans les années vingt de nouveaux appareils fonctionnant avec de puissantes ampoules électriques vont apparaître pour répondre aux besoins de certains enseignants qui souhaitent projeter des documents transparents ou opaques.
Voir : Lanterne “Universel” de la Maison de la BONNE PRESSE -
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