• Accueil
  • > Recherche : projection lumineuse

Résultats de votre recherche

SIGNAL LAMP pour conférencier

Posté par Patrice Guerin le 23 octobre 2014

Sonnette 01a  Théâtre antique d’Orange d’après une reconstitution de l’architecte Auguste Caristie (1783-1862)

« Le son doit provenir de l’image ! » Cette affirmation, qui est une évidence aujourd’hui, n’a pas toujours été facile à appliquer dans le “spectacle”. Tant que celui-ci s’exerça sous une forme théâtrale, il était normal que le son provienne de l’image puisqu’il sortait de la bouche même des acteurs. Et l’ingéniosité, à l’époque, consistait à construire des lieux de spectacle capables de renvoyer, voir même d’amplifier les sons provenant de la scène vers les spectateurs.

Sonnette 02  Les frères PATHE, l’un portant un phonographe, l’autre une lanterne de projection, accompagnés de leur fameux coq

Les choses se compliquèrent au XIXe siècle, lorsque la technologie naissante permit de dissocier le son de l’image. Le cinéma en est un bon exemple. Les premières projections étaient muettes, parfois accompagnées d’un musicien caché sur le devant de la scène ; pas au fond de la salle, mais sur le devant de la scène pour que « le son provienne de l’image. » Puis le cinéma parlant fit son apparition, suivi du cinéma sonore, et l’on cachât alors des haut-parleurs à côté ou derrière l’écran.

Sonnette 03  Luciphone – Collection F.B. cliquer ici

Mais avant le cinéma que se passait-il ? Certains diront qu’avant le cinéma il n’y avait rien… Rien d’autre que le “pré-cinéma”, composé de lanternes magiques de tous genres pour amuser les enfants.  Il y eut quand même le Luciphone, premier appareil associant l’image et le son dans un luxueux coffret propre à amuser les enfants de riches bourgeois… Ou peut-être les parents de ces enfants gâtés !

Sonnette 04

C’est oublier les nombreuses Conférences Populaires qui se développèrent à partir de la Seconde République pour « instruire le peuple ». Des conférenciers, illustrant souvent leurs propos avec des projections lumineuses,  traitaient des bienfaits de la science naissance ou des dernières connaissances dans les domaines les plus variés tels que l’astronomie, l’agriculture ou l’hygiène.

Voir : La Ligue de l’Enseignement et l’Education Populaire

Comment faisait-on alors pour que « le son provienne de l’image » ? On sait que pour avoir une image la plus grande possible, il convient de placer le projecteur le plus loin possible de l’écran tout en gardant une luminosité suffisante pour que l’image soit agréable à regarder. A l’époque le public se précipitait dans ces conférences, faute de cinéma ou de télévision, et les salles devaient être suffisamment grandes pour accueillir tout ce public. Un problème quasi insoluble se posait alors. Comment le conférencier pouvait-il à la fois manipuler le projecteur placé à l’arrière de la salle et faire en sorte que « le son provienne de l’image » figurant sur l’écran situé à l’avant de la salle ?

Sonnette 05  Conférence faite lors de l’exposition des insectes à l’orangerie des Tuileries en 1874

La seule solution, puisqu’il n’existait ni micro, ni télécommande, ni “synchroniseur”, était de dissocier les fonctions. Il y aurait un conférencier et un projectionniste. D’ailleurs la manipulation de la lanterne, souvent double, ainsi que des vues qu’il faut changer régulièrement et placer dans le bon sens, et enfin du réglage permanent de la source d’éclairage qui “s‘usait” au fur et à mesure de la conférence, était un travail à plein temps pour un projectionniste chevronné. De 1860 à 1900, Alfred MOLTENI, principal fabricant d’appareils de projection au XIXe siècle, fut le projectionniste habile et bénévole de plus de 2000 conférences animées par les plus grands vulgarisateurs de l’époque tels que Camille FLAMMARION, Gaston TISSANDIER, Stanislas MEUNIER, etc. (voir PORTRAITS)

Voir : Enseignement par les projections lumineuses MOLTENI et MEUNIER

Sonnette 06  Projection dans le grand amphithéâtre de la Sorbonne en 1880

Comment faire en sorte que monsieur MOLTENI (voir PORTRAITS), placé près de la lanterne de projection (à droite de l’illustration), puisse projeter au bon moment les vues correspondant au discours de monsieur FLAMMARION (voir PORTRAITS) situé à gauche devant l’écran, et cela dans une salle la plus obscure possible ?

La solution était toute simple et provenait d’Angleterre, pays qui fut le premier à développer les conférences lumineuses et les “outils“ qui vont avec. Il s’agit de la lampe de projectionniste, aussi appelée lampe SIGNAL qui permettait au conférencier à la fois d’éclairer son texte et d’indiquer au projectionniste le moment où il fallait changer de vues.

Sonnette 07

« Un accessoire qui paraît avoir une très minime importance, c’est le signal qui permet au conférencier d’avertir le manipulateur d’avoir à changer le tableau transparent. Quelques-uns emploient simplement une sonnette, un grelot ; d’autres frappent quelques coups sur la table. Mais tous ces moyens on un défaut capital, c’est d’être aussi bien entendus par le public tout entier que par le manipulateur de la lanterne. Il faut absolument que le signal employé soit tel que seul ce dernier le perçoive. Les appareils à air ou électriques sont plus convenables.

 Les premiers se composent d’une poire à air en caoutchouc que le conférencier peut aisément comprimer avec la main et qui est reliée avec l’appareil au moyen d’un long tube de caoutchouc. A l’extrémité du tube, une chambre à air agit sur un levier qui par son agitation prévient le manipulateur. »

Sonnette 08Primus Electric Signal

« L’appareil électrique consiste en une sonnerie accrochée au pied de la lanterne et dont le bouton est sous la main du conférencier. Messieurs BUTCHER & SON ont réuni dans une petite boîte très facilement transportable une sonnerie avec sa pile. » Cependant ce système semble ne pas supprimer le bruit « entendu par le public tout entier ». Source : La lanterne à projections par Eugène Trutat – Editions Charles Mendel Paris 1897.

Dans son livre sur “La projection au XXe siècle” publié vers 1900, Elie MAZO (voir PORTRAITS) précise « Dans une salle organisée spécialement pour les conférences, il faut établir une communication électrique entre l’opérateur et le causeur. Cette communication peut être une sonnerie quelconque, un taquet ou un petit disque mobile dans une ouverture. Le causeur presse un bouton à la main ou un contact au pied, et l’opérateur aussitôt averti change la vue. Mais dans la plupart des cas, cette organisation n’existe pas. On peut se servir d’un signal manœuvré avec une poire, mais pour éviter le tuyau, on emploie plutôt la lampe SIGNAL. »

Sonnette 09  Publicité Mazo de 1908

Il existe différents modèles de lampes pour conférenciers, équipées d’un “SIGNAL”. Cette publicité parue dans le catalogue MAZO de 1908, en présente trois différentes (dont les dessins ne sont pas en proportion).

Sonnette 10  Sonnette 11  Sonnette 12  Sonnette 13  Sonnette 14

Un appareil identique porte une plaque d’identification “Spiers and Pond’s Stores Photographic Department, London, England, Great Britain, 1890”

Cette lampe SIGNAL est la plus sophistiquée des trois. Elle éclaire grâce à une petite lampe à pétrole équipée d’une mèche plate. Mais elle permet aussi d’avertir le projectionniste soit par l’intermédiaire d’un voyant rouge que l’on dévoile à l’aide d’un petit volet articulé, soit à l’aide d’une sonnette semblable aux sonnettes de table ou de vélo? Cette-ci est actionnée d’un doigt pour prévenir le projectionniste et ponctuer la présentation de petits “dings” régulières qui peuvent aussi servir à réveiller certaines personnes de l’assistance ayant tendance à somnoler. Cette lampe possède même un emplacement, à côté de la sonnette, destiné à ranger quelques allumettes.

Voir : Lampe “ECLIPSE” pour conférencier

Sonnette 15  Synchronisateur Philips N6400

Un siècle plus tard, dans les années 1960 / 70, ces petits “Dings” furent remplacés par des “Tops” inaudibles, enregistrés sur la piste inverse d’une bande magnétique, ce qui permettait de changer de vue automatique au fur et à mesure de la progression du son. A noter le bouton rouge permettant d’enregistrer les “Tops”, qui est de la même couleur que le voyant lumineux de la lampe SIGNAL !

 

Publié dans Projections et Enseignement, Sources lumineuses | Pas de Commentaires »

Ghosts Geister & Fantômes in the theater

Posté par Patrice Guerin le 6 octobre 2014

« Un fantôme est une image floue, lumineuse, brumeuse et inconsistante, qui paraît flotter au-dessus du sol. Cette apparition est interprétée comme une vision ou une illusion de la manifestation surnaturelle d’une personne décédée. »

Fantome 01Plaque de fantasmagorie – Collection Cinémathèque Française

Depuis longtemps, certains hommes ont cherché à s’approprier ce phénomène, pour obtenir du pouvoir et influencer les foules.

Voir : Fantasmagorie dans l’antiquité - Dance of Ghosts and Death / Danse du fantôme avec la mort

 

Lorsque la lanterne magique fut suffisamment pratique à utiliser et posséda un éclairage assez puissant, de nombreux illusionnistes, tant en Grande-Bretagne, en France, au Japon et dans d’autres pays, montèrent des spectacles de fantômes plus ou moins réalistes.

Voir : Projection de spectres vivants et de fantômes au théâtre

Fantome 2  Affiche de 1885 – Source Royal Polytechnic Instition

Parmi les organismes qui présentèrent des spectacles en Angleterre, la Royal Polytechnic Instition, fondée en avril 1838, fut l’une des premières à utiliser les projections lors de conférences illustrées, de séances d’enseignement populaire ou de spectacles récréatifs. A partir de 1854, son nouveau directeur, John Henry PEPPER (1821-1900) développe l’utilisation de projections lumineuses dans toutes les activités de la Royal Polytechnic Institution. Excellent vulgarisateur, passionné par l’optique, il embauche les meilleurs peintres et lanternistes de l’époque. C’est lui qui présente des spectacles de “spectres vivants” sur la scène du grand théâtre. La Cinémathèque de Paris possède une magnifique collection de plaques de verre peintes à la main provenant de cette institution.

Pour en savoir plus : cliquer ici

Fantome 3

En France, dès la fin du XVIIIe siècle, les spectacles de fantasmagorie de ROBERTSON marquèrent les esprits avant que ce type de représentations ne soit repris, au milieu du XIXe siècle, par quelques magiciens avides de spectaculaire. Puis les théâtres utilisèrent ce procédé pour satisfaire aux demandes d’auteurs ou de metteurs en scène curieux de ces “effets spéciaux” susceptibles de valoriser leurs spectacles.

Voir : Spectacle de fantasmagorie ROBERTSON

Fantome 4  Fantome 6Livre japonais sur la magie – Vers 1880

Dans ce petit livre japonais, une page est consacrée à la projection de fantômes sur scène.  1 Le sujet à traiter nécessite quelques préparatifs. 2 Vous aurez besoin d’une feuille de verre à travers laquelle on peut voir clairement. 3 Le public ne doit pas être en mesure de voir la feuille de verre. 4 Le public doit être assis derrière la feuille de verre. 5 Utiliser une lanterne magique pour projeter une image de fantôme sur la feuille de verre.

 

Publié dans Images projetees, Projections pour Spectacles | Pas de Commentaires »

Projection d’ombres pour le centenaire de Polytechnique

Posté par Patrice Guerin le 21 août 2014

Polytechnique 01  Dans la cour de l’Ecole, l’élève GLASSER, major de la deuxième division, souhaite la bienvenue à monsieur CARNOT, Président de la République.

« L’Ecole Polytechnique, et, avec elle, Paris et la France, vient de célébrer brillamment durant trois jours le centième anniversaire de sa fondation. » Sur l’initiative de Lazare CARNOT (1753-1823), la création de l’Ecole fut demandée à la Convention le 21 ventôse de l’an II. En ouverture de cette commémoration, une cérémonie s’est déroulée dans la cour de l’Ecole, au cours de laquelle le Président de la République Sadi CARNOT (1837-1894), petit fils du fondateur de l’Ecole et ancien élève lui-même, recevait ses camarades venus lui offrir le livre d’or de l’Ecole « C’est une chance pour les pipos, car cela a augmenté l’éclat des fêtes qui sont données ». Quelques semaines plus tard il sera assassiné alors qu’il sortait d’un banquet organisé à la Chambre de commerce à l’occasion de l’Exposition Universelle.

Polytechnique 02  Le grand amphithéâtre de physique

Après les cérémonies officielles du jeudi 17 mai 1894, la seconde journée fut plus intime et conviviale. « Dans le grand amphithéâtre de physique, neuf cents antiques sont entassés pour assister aux Ombres, spectacle traditionnel donné chaque année à l’Ecole avant l’examen de février. En attendant la séance, ils font un assourdissant tapage en chantant les vieux refrains. A deux heures et demie, le général ANDRE accompagnant LECOQ-PACHA, un antique en grand uniforme de général de division de l’armée turque, fait sont entrée et la séance commence. Après un compliment de bienvenue dit en fort jolis vers par un conscrit, monsieur PAQUET, qui suivra peut-être la route tracée par Armand SILVESTRE, les pitaines puis les professeurs défilent sur la toile en débitant un petit boniment ou en chantant quelque couplet dans lequel ils se blaguent eux-mêmes. A six heures tout est fini et les élèves actuels sont remerciés de leurs concours qu’ils n’avaient pas ménagé ; tout ayant, dans cette journée, été combiné, agencé, dessiné, projeté, récité, joué ou chanté par eux.  »

Voir : Le spectacle des Ombres à l’Ecole POLYTECHNIQUE

Polytechnique 03  Polytechnique 04  Polytechnique 05  Polytechnique 06  Programme du Centenaire – Collection Archives de Polytechnique

Pour la troisième journée, plus de six mille personnes sont invitées au gala du Trocadéro. « Lumière, fleurs, musique, poésie, spectacle, toilettes et uniformes, bal et cotillon, tout cela était si varié, si achevé, si parfait, que, de neuf heures du soir à cinq heures du matin, on eût vécu comme dans un rêve, si d’assez violents courants d’air n’avaient rappelé trop fréquemment les spectateurs à une cruelle réalité. »

A l’entrée de la galerie circulaire, chaque dame reçoit un programme dessiné en couleur par la femme d’un antique, madame de TAVERNIER, qui a été très heureusement inspirée. « Au-dessus des vieux bâtiments de l’Ecole, une Gloire ailée, unissant dans sa main droite le drapeau de la France et celui de l’Ecole sur lequel on lit “Pour la Patrie, les sciences, la gloire”. Au premier plan, un polytechnicien dans son costume de 1794, bien amusant ma foi, serre la main à un élève de 1894. Près d’eux, la célèbre poule aux œufs d’or. Dans le lointain, le Trocadéro aux fenêtres lumineuses. Au verso, le plan du palais ; l’indication des quatre vestiaires, de la salle à manger où on soupera, de la petite salle de bal où on ne s’amusera pas moins que dans la grande, des quatre buffets, etc. »

Polytechnique 07  Le bal qui suivra la projection

« Comment décrire la grande salle, celle où va avoir lieu le spectacle, en attendant le bal ? Du plafond pendent, au milieu des lustres et des candélabres, treize couronnes de fleurs. Des guirlandes multicolores ornent les galeries. » Les milliers de spectateurs, parmi lesquels de nombreuses très jolies femmes, sont prêts à applaudir chaque tableau de l’Epopée.

Après l’ouverture de “Callirhoé”, on passe à l’exécution d’une cantate spécialement écrite par Armand SILVESTRE, le délicieux poète dont l’Ecole s’honore. « Puis soudain la salle s’obscurcit. Un immense cadre, ayant sept mètres de long sur sept mètres de large, est seul éclairé. Des compositions de messieurs CLARIS, GUERRIER, HELBRONNER, etc. mises sur verre et agencées par monsieur CARPENTIER, l’ingénieur modeste et si fécond dont le renom est universel, vont retracer une partie de l’histoire de l’Ecole, si longue qu’il a fallu l’abréger. La projection est faite avec une grosse lanterne électrique installée sur le baldaquin recouvrant la tribune officielle, qui est savamment manipulée par monsieur MOLTENI. Les dessins de monsieur Louis BOMBLED (1862-1927) sont surtout applaudis. » L’artiste et illustrateur a représenté au trait ou en couleur, parfois avec des transformations, de nombreux tableaux dont voici quelques exemples.

Polytechnique 11  Polytechnique 12  Polytechnique 18  La revue de l’Ecole

Polytechnique 14  BONAPARTE à Toulon

Polytechnique 15  LA MORICIERE à Constantine

Polytechnique 16  Le passage du Danube

Polytechnique 17  CARNOT à Wattignies

Polytechnique 20  L’émouvante retraite de Russie que la neige peu à peu recouvre de ses flocons

Polytechnique 19  CAVAIGNAC en Algérie

Sans oublier PONCELET refaisant la géométrie, BECQUEREL, ALPHAND et BELGRAND les artisans de la beauté et de la commodité de Paris, COURBET en Extrême-Orient, le colonel BONNIER au Soudan, Tombouctou, etc. La plupart des dessins sont articulés et la manœuvre se fait si simplement qu’on se croirait parfois au théâtre. « A maintes reprises, c’est le Président de la République qui donne le signal des applaudissements, madame CARNOT à sa gauche. Il est placé au milieu de ses ministres et de leurs familles, dans une immense loge surmontée d’un dais. »

Sources : Le Figaro du dimanche 20 mai 1894, L’Univers illustré du 20 mai 1894 et Le Petit Journal du 28 mai 1894.

Voir : Spectacle d’ombres artistiques ou le théâtre chez soi

 

Publié dans Images projetees, Projections pour Spectacles | Pas de Commentaires »

Un banc d’optique ancien fabriqué par la Maison MASSIOT

Posté par Patrice Guerin le 13 août 2014

Banc 19  Banc 02  GALILEE et NEWTON

Les premiers instruments optiques apparaissent aux XVIIe siècle pour étudier l’astronomie. En 1609, GALILEE (1564-1642) utilise une lunette grossissante pour observer les astres et en 1671 Isaac NEWTON (1643-1727) se sert d’un télescope particulier composé de deux miroirs. Cependant l’étude de l’optique a commencé dès l’Antiquité. Les notions de rayons lumineux ainsi que les lois de la réflexion sont déjà connues d’EUCLIDE et de PTOLEMEE. Mais il faut attendre plusieurs siècles et le mathématicien et physicien arabe ALHAZEN (965-1039) pour que les lois de la réfraction soient énoncées.

Voir : La lanterne magique dans les cabinets de physique

Banc 03  Planche de physique provenant de l’encyclopédie F. A. Brockhaus à Leipzig – Début XIXe

Au XIXe siècle, plusieurs opticiens fabriquent des appareils d’optique destinés à observer l’infiniment grand (télescope) ou l’infiniment petit (microscope). A partir de 1850, la Maison DUBOSCQ développe des appareils et accessoires destinés à composer des ensembles optiques pour étudier les principaux phénomènes d’optique.

Voir : Introduction aux projections scientifiques

Banc 04  Eléments optiques DUBOSCQ

« Tous mes efforts, depuis quelques années, ont eu pour but la construction d’instruments que je pourrais appeler populaires, car ils sont destinés à produire les expériences sur une grande échelle et devant un nombreux auditoire. Toute cette partie de l’optique expérimentale était à créer, car, depuis l’abbé NOLLET, SIGAUD DE LA FOND et CHARLES, les physiciens avaient abandonné la voie des expériences amusantes, comme étant contraire à la dignité de la science et au but que l’on se propose en l’expliquant aux élèves. » Avant-propos de Jules DUBOSCQ, dans son catalogue  “Appareils d’optique” publié en 1870.

Voir : La maison d’instruments d’Optique et de Précision SOLEIL – DUBOSCQ – PELLIN

Banc 05  Banc 06

Un banc d’optique est un instrument scientifique principalement composé d’une source lumineuse et d’un rail suffisamment long pour y placer divers accessoires d’optique. Ceux-ci doivent être parfaitement alignés et peuvent être déplacés ou pivotés afin d’observer et de vérifier de nombreuses expériences. Ces accessoires peuvent être complétés par d’autres éléments plus mobiles placés sur des supports indépendants.

Banc 07  Banc optique construit dans les années 1930 par la Maison MASSIOT, successeur de RADIGUET & MASSIOT et de MOLTENI

Voir : RADIGUET & MASSIOT successeur de MOLTENI

Banc 08   Banc 09 Lanterne MASSIOT – Années 1930

La lanterne de projection est montée sur une colonne à hauteur variable, fixée sur un socle en bois adapté pour recevoir le rail du banc d’optique. Elle possède un condensateur amovible de 110mm et peut recevoir divers éclairages tels qu’un arc électrique de 15 à 20 ampères ou une ampoule à incandescence de 20 volts, 20 ampères. Pour évacuer la chaleur, la lanterne est surmontée d’une cheminée rectangulaire caractéristique des modèles RADIGUET & MASSIOT. On la trouve aussi avec une cheminée ronde typique des modèles MOLTENI. A l’avant, cette lanterne peut être équipée d’un système optique de projection avec emplacement pour passe-vues et objectif à crémaillère.

Banc 10

Le rail métallique, en forme de U d’une longueur de 150cm, est supporté par quatre pieds à vis réglables. Il est équipé sur le côté d’une règle graduée permettant de positionner parfaitement les divers accessoires d’optique nécessaires aux expériences à effectuer. Celui-ci est équipé de cinq accessoires signés “LEMARDELEY PARIS”, montés sur patins et colonnes standards. Pour la présentation, l’ensemble est installé sur le rail, mais pour les expériences, seule une combinaison de deux ou trois accessoires suffit.

Banc 11  Diaphragme à fente, réglable par vis micrométrique, et diaphragme à trous de divers diamètres dans un disque tournant.

Banc 12  Lentille plan concave de 68mm montée sur disque pivotant.

Banc 13  Miroir convexe et miroir plan, tous deux de 92mm, montés sur disques pivotants.

Banc 14  Banc d’optique LEMOINE

« Cet appareil, très complet, bien que d’un prix raisonnable, est constitué de très nombreux éléments tous interchangeables. Pour les budgets qui ne permettraient pas une acquisition totale en une seule commande, il est possible de procéder par étapes. C’est pour cela que nous avons constitué plusieurs combinaisons complémentaires. » Les organes essentiels permettant la réalisation d’expériences d’optique géométrique sont : un rail muni d’une règle graduée ; de six patins ; de deux porte lentilles avec huit lentilles de différents foyers ; d’un porte miroir avec trois miroirs (plan, concave, convexe) ; de deux diaphragmes, l’un à fente, l’autre à trous ; de trois tiges, d’un porte lampe à douille et de quatre vues (flèche, réticule, quadrillage, divisions). A ces éléments de base il est possible d’ajouter des accessoires pour la photométrie et l’autocollimation, des accessoires pour la polarisation et l’analyse spectrale, des accessoires pour l’interférence et la diffraction, ainsi qu’un dispositif d’éclairage plus puissant avec lanterne sur colonne et source lumineuse à arc ou à incandescence.

Banc 15  Banc 16  Banc 17

Souvent utilisés dans l’enseignement, il est nécessaire de pouvoir disposer d’une variété de supports permettant le montage de diaphragmes, lentilles, miroirs, prismes, etc.  « Afin de réduire les dépenses, la maison MASSIOT s’est efforcée d’en limiter le nombre en unifiant le diamètre des tiges (10mm et 18mm) qui viennent se fixer soit sur un trépied soit sur un patin de banc. »

Voir : Les prismes et l’étude de la lumière

Banc 18 Petit banc RADIGUET & MASSIOT – 1907

En complément de ces bancs d’optique, assez encombrants et onéreux, plusieurs fabricants de lanternes de projection développent, dès la fin du XIXe siècle, des lanternes à l’avant desquelles il est possible de placer divers accessoires permettant d’effectuer certaines expériences. En 1907, RADIGUET & MASSIOT commercialisent une petite lanterne peu onéreuse parfaitement adaptée à la pratiques d’expériences scientifiques telles qu’elles sont décrites dans un livre intitulé “Les Projections Scientifiques et Amusantes”.

Voir : Lorsque l’enseignement des Sciences devient spectacle, par MASSIOT

 

Publié dans Projections et Enseignement, Projections scientifiques | 1 Commentaire »

Le laryngoscope CADIER fabriqué par la Maison MOLTENI

Posté par Patrice Guerin le 23 juillet 2014

Laryngo 01

Le 26 février 1878 le docteur CADIER présente à l’Académie de Médecine un nouveau modèle de laryngoscope, destiné à obtenir un éclairage concentré pour les examens de la gorge.

Laryngo 02

Cet appareil est décrit dans le “Cours de laryngoscopie et de laryngologie” du docteur CADIER, édité en 1879, et dans le “Manuel pratique de Laryngoscopie” du docteur G. POYET, édité en 1883. Il est présenté à la même époque à la fin d’un ouvrage de la Maison MOLTENI qui en est le constructeur.

Laryngo 03  Laryngoscope en cuivre bronzé avec cône garni peau – Collection association des amis du patrimoine médical de Marseille

Ce laryngoscope se compose d’un miroir réfléchissant concave réglable, à l’arrière duquel se trouve un contrepoids pour équilibrer l’appareil.  A l’avant, un objectif conique en cuivre, équipé de deux lentilles, l’une plan convexe du côté de l’éclairage, l’autre biconvexe à l’avant du tube, permet de faire converger les rayons lumineux vers l’endroit à examiner. Un manchon muni de deux tourillons avec pas de vis pour adapter la hauteur permet de placer l’appareil sur n’importe quelle lampe à huile ou à essence minérale courante. Sa simplicité en fait un appareil très mobile et peu onéreux « Il n’est pas plus dispendieux que la plupart des laryngoscopes en usage et permettra ainsi la vulgarisation des études laryngoscopiques. Il pourra également servir à l’éclairage pendant l’examen d’autres cavités telles que le nez ; les oreilles ou le vagin, d’où le nom de “Polyendoscope” qui pourrait aussi lui être donné. »

Laryngo 04

A la même époque, la Maison MOLTENI fabrique un laryngoscope plus puissant, équipé d’un éclairage oxhydrique. Il s’agit d’un appareil totalement autonome constitué d’une boîte à lumière surmontée de la classique cheminée ronde, à l’avant de laquelle se trouve un objectif à long foyer équipé d’une cuve à eau pour absorber la chaleur de l’éclairage. Charles FAUVEL indique dans son “Traité pratique des maladies du larynx” édité en 1876, que « comme éclairage il se sert tantôt d’une simple lampe à huile, tantôt, à sa clinique toujours si obligeamment ouvertes aux confrères, de la lumière oxhydrique avec l’appareil Drummond dans un appareil fort ingénieux qu’il a fait construire par MOLTENI et qui, muni d’un tube d’une longueur de deux mètres, permet à un grand nombre d’assistants de se placer les uns derrière les autres et de voir en même temps ».

Fort semblable aux lanternes de projection de l’époque, cet appareil ne dispose pas d’emplacement pour introduire des vues.

Laryngo 05  Source Gallica

En novembre 1899, E. LOMBARD, assistant de laryngologie à Lariboisière, présente dans la “Revue internationale d’Electrothérapie” une “lampe électrique à arc pour la laryngoscopie” fabriquée par A. MOLTENI. « L’appareil se compose d’une lampe de projection adaptée pour recevoir une lampe à arc à réglage automatique. Cette lampe est fixée sur un socle et montée sur des colonnes en cuivre. Elle est munie sur une de ses faces d’un condensateur. La distance des deux foyers, conjugués à la lentille est de 18 centimètres. Pour obtenir le déplacement du faisceau lumineux dans toutes les directions, on reçoit les rayons sur un miroir plan incliné à 45°, qui les réfléchit perpendiculairement à leur direction première. Ainsi la lumière peut passer par dessus l’épaule de l’opérateur, qui tourne le dos au miroir. Celui-ci est mobile dans sa monture autour d’un axe horizontal, la monture elle-même pouvant se déplacer dans le sens vertical. Ces deux mouvements sont commandés par une vis de rappel placée à l’extrémité du levier, qui entraine la monture autour de l’axe vertical. Le miroir étant situé à 4 mètres du malade, un faible déplacement de la vis détermine une extension assez considérable du faisceau lumineux. On fait varier l’intensité lumineuse et les dimensions du champ à l’aide de diaphragmes. »

 

Publié dans Accessoires et divers | Pas de Commentaires »

Lanternes de projection scolaires à deux usages LAVERNE

Posté par Patrice Guerin le 26 juin 2014

Laverne 01  Extrait du catalogue LAVERNE – 1889

« La maison LAVERNE livre, à raison de 115 frs, un appareil scolaire à deux usages (vues transparentes et corps opaques), qui a en outre l’avantage de pouvoir être employé avec une lampe à pétrole à 4 ou 5 mèches pour un usage courant ou avec un chalumeau oxhydrique, pour les grandes conférences publiques… De nombreux instituteurs peuvent obtenir cet appareil par souscription ; ils s’adressent tout d’abord au Député, aux Conseillers Généraux et d’Arrondissement, puis au Maire, aux Conseillers Municipaux et aux amis de l’Ecole.  » Source : “Catalogue de collections de vues” de la Société d’Enseignement par les Projections Lumineuses – 1892

Voir :  La Société d’Enseignement par les projections lumineuses

Laverne 02  Laverne 03   Laverne 04

Le corps de l’appareil est en tôle pleine, monté sur quatre colonnes en cuivre nickelé reposant sur une tablette en acajou verni qui assure une parfaite stabilité. La lanterne est équipée d’une porte à l’arrière pour introduire l’éclairage au pétrole et d’une porte latérale permettant de régler un éclairage à arc électrique ou un chalumeau oxhydrique. De façon standard, elle est équipée d’une lampe à pétrole à cinq mèches avec réflecteur. Le condensateur est composé de deux lentilles plan convexe de 103mm de diamètre, montées dans un tube en cuivre à virole à vis pour faciliter le démontage. L’objectif de combinaison double à portrait, mesure 43mm à l’avant et 52mm de diamètre à l’arrière. Il est monté dans une monture en cuivre nickelé, avec crémaillère pour la mise au point. Prix de l’appareil en 1889 : 115 frs.

Laverne 06   Laverne 07   Laverne 08  Laverne 05 Gravure collection G.V.

La lampe à pétrole à 5 mèches qui équipe cette lanterne est relativement différente des lampes classiques à 3 ou 4 mèches. En effet la chambre de combustion est entourée d’une seconde paroi extérieure permettant une circulation de l’air entre les deux parois afin de diminuer l’échauffement de la lampe. Une série de trous placés sur le dessus facilite l’évacuation de l’air. L’avant est fermé par un verre carré incassable, tandis que l’arrière se ferme par un couvercle réflecteur articulé, au centre duquel se trouve un petit verre circulaire coloré. Afin de garder son éclat, ce miroir est protégé du foyer par un verre lui aussi articulé. Une cheminée de grande hauteur permet d’assurer le tirage de cette lampe à 5 mèches.

Voir : Lampe à pétrole “Maxima” de MAZO

Laverne 09  Lanterne LAVERNE équipé d’un arc électrique vertical manuel DUCRETET

Le fond de l’appareil peut s’enlever pour découvrir une ouverture circulaire permettant l’introduction d’autres appareils d’éclairage tels qu’une lampe à pétrole ordinaire, une lampe à gaz, un arc électrique ou un chalumeau oxhydrique.

Voir : Le régulateur à arc électrique DUBOSCQ

Laverne 10   Laverne 11  Laverne 12

La disposition avant de cet appareil est particulière. Le traditionnel cône porte-objectif est remplacé par une boîte oblongue supportant un objectif fixé sur une plaque qui peut coulisser verticalement afin de projeter soit des documents transparents – position basse – soit des documents opaques – position haute -. A l’intérieur, un miroir peut être relevé afin d’orienter les rayons lumineux vers le document opaque placé dans un support de 7×10,5cm. « Cependant pour les corps opaques il convient de rapprocher l’appareil de l’écran et d’augmenter, dans la mesure du possible, l’intensité lumineuse… Mais ce système pour la projection de corps opaques est de beaucoup supérieur à celui du cône coudé employé avec d’autres lanternes. »

Voir :  Un APHENGOSCOPE amélioré

Laverne 13   Laverne 14

Il est possible d’enlever cette boîte oblongue pour la remplacer par un cône additionnel sur lequel on place l’objectif de la lanterne. Sur le plateau qui se glisse dans les rainures de la boîte se trouve une tablette mobile destinées à recevoir divers appareils de démonstration pour les expériences scientifiques tels que cuves ou tubes à liquides, expériences d’électricité, etc. Prix de l’appareil en 1889 : 125 frs.

Laverne 15   Laverne 16   Modèle possédant quelques différences, telles que le socle et les portes du corps de lanterne

Cet appareil réunit tous les avantages que l’on peut attendre d’une lanterne éclairée au pétrole tout en offrant l’intérêt d’être utilisable dans une grande salle ou un amphithéâtre avec un éclairage plus puissant. Il a été adopté par de nombreux organismes d’enseignement par l’Aspect, tels que La Ligue de l’Enseignement et l’Education PopulaireLa Société Nationale des Conférences PopulairesLa Société d’Enseignement par les projections lumineuses du Havre, la Commission de l’Enseignement de la Ville de Paris, etc.

Voir : Enseignement par les projections lumineuses MOLTENI et MEUNIER

Laverne 17 Lanterne “La Petite Parisienne” LAVERNE

Une version différente de cette lanterne est présentée dans le catalogue LAVERNE de 1889. Elle est dénommée “La Petite Parisienne”. Elle fait partie des lanternes à deux usages mais ne comporte pas de pieds, ce qui limite le choix des éclairages et donc l’usage. Elle est en tôle pleine, vernie noir décorée de filets or, et possède une porte latérale pour accéder à l’éclairage. L’ensemble repose sur un socle en acajou verni. L’éclairage est produit par une lampe à pétrole à cinq mèches surmontée d’une cheminée télescopique. Cette lanterne est équipée d’un condensateur de 103mm monté dans un tube en cuivre à virole à vis pour faciliter le nettoyage.

Le devant de l’appareil est semblable aux lanternes sur colonnes. La plaque avant, qui supporte un objectif double portrait de 43mm de diamètre, peut coulisser verticalement pour projeter des vues transparentes ou opaques. A l’intérieur, un miroir articulé se relève à l’aide d’une languette perforée dans laquelle on place une goupille en fonction de l’inclinaison souhaitée. Prix de l’appareil en 1889 : 105 frs avec  boîte de transport en tôle.

VOIR : Cuve Laboratoire pour Projections Lumineuses

 

 

Publié dans Corps Opaques, Lanternes projection, Projections et Enseignement | Pas de Commentaires »

Le MEGASCOPE à l’origine de la projection des corps opaques

Posté par Patrice Guerin le 8 juin 2014

Megascope 11Extrait de “L’Art des Projections” par l’Abbé MOIGNO – 1872

Vers 1780, le physicien français Jacques CHARLES (1746-1823) utilise pour la première fois, dans son cabinet de physique, un appareil destiné à projeter l’image agrandie de corps opaques, appelé “Mégascope”. « Il plaçait les objets au dehors de la pièce obscure de manière qu’ils fussent éclairés par le soleil à l’aide de miroirs plans convenablement placés. Une lentille grossissante fixée dans le volet permettait de projeter l’image agrandie sur un écran. Cette expérience fut reproduite en remplaçant le soleil par la lumière artificielle, et les effets mégascopiques furent tellement en honneur au commencement du XIXe siècle, que non seulement on montrait agrandis des bas-reliefs, des statues, médailles, gravures, etc. mais aussi des personnes vivantes que l’on éclairait avec un plus ou moins grand nombre de quinquets. » En fait il s’agit d’une chambre noire de grande dimension dans laquelle on peut entrer pour observer un objet placé à l’extérieur. D’ailleurs, comme dans tout appareil photographique, l’image projetée est inversée par rapport au sujet placé à l’extérieur.

Voir : Projection de SPECTRES VIVANTS et de FANTOMES au théâtre - Spectacle de fantasmagorie ROBERTSON

Megascope 12  CHADBURN Optical Mathematical and Philosophical Instrument Makers – 1858 – Cliquer ici

Les anglais nous indiquent que la lanterne pour corps opaques a été conçue par MM. CHADBURN & Sons, opticiens à Sheffield puis à Liverpool (71 Lord Street) “Registred in 1864”, et fut, pendant longtemps, connue sous ce nom.

Sammelband ETH-BIB Rara - L'  art des projections

Ce mégascope, d’origine anglaise, est composé de deux parties. D’une part une lanterne classique en bois qui contient un condensateur ainsi qu’une forte source lumineuse, probablement un chalumeau oxhydrique car les deux tuyaux d’alimentation sont visibles à l’arrière. D’autre part un coffret, lui aussi en bois, équipé d’un objectif achromatique à long foyer « éclairés de cette manière, les rouages d’une montre à secondes en mouvement produisent un effet vraiment merveilleux ».

Megascope 14  Aphengescope avec deux lanternes

Dans les années 1870 « on vend en Angleterre, sous le nom de “Wonder Camera” un appareil beaucoup moins coûteux, qui projette dans les dimensions de la nature vivante, les portraits carte de visite des albums. La figure ci-dessus représente un appareil semblable avec une combinaison de deux lanternes, à laquelle on a donné le nom barbare d’Aphengescope » Abbé MOIGNO.

Voir : L’APHENGESCOPE ou le Mégascope pour corps opaques

Sammelband ETH-BIB Rara - L'  art des projections

Dans son ouvrage de 1872 dénommé “L’Art des Projections” l’Abbé MOIGNO (voir PORTRAITS) indique aussi « Il y a quelques semaines, monsieur Henry MORTON, qu’on pourrait appeler l’apôtre de la projection qu’il pratique sur la plus grande échelle devant d’immenses auditoires dans les plus grandes salles de spectacle du monde entier ( par exemple la salle d’opéra de Philadelphie qui peut recevoir jusqu’à 3500 auditeurs), nous apprenait comment il a simplifié la mise en lumière des corps opaques. Il n’emploie plus de condensateur ni de réflecteur. Il prend pour source de lumière un jet de gaz oxhydrique placé très près de l’objet qu’il doit éclairer. Il dispose en avant de la caisse contenant la lumière et l’objet, une lentille achromatique de 127mm de diamètre et de 538mm de distance focale, de manière à projeter une image bien nette sur l’écran. De cette manière, une main, un mouvement de montre, un mécanisme quelconque, etc. donnent par projection des images saisissantes de relief et de réalité ».

Megascope 16  Megascope 17  Megascope 28

A la fin du XIXe siècle et dès le début du XXe, plusieurs constructeurs proposent des appareils mieux adaptés et plus efficaces pour la projection de corps opaques, afin de répondre aux besoins de l’enseignement qui utilise de plus en plus la projection dans les écoles, les lycées et même les facultés. De plus l’avènement de la carte postale va permettre de fabriquer de nouveaux appareils.

Voir : Cartoscope Panoptic - Un APHENGOSCOPE amélioré - Le Lampadorama ou Lampascope bilampadaire LEFEVRE

 

 

Publié dans Corps Opaques | Pas de Commentaires »

L’APHENGESCOPE ou le Mégascope pour corps opaques

Posté par Patrice Guerin le 4 juin 2014

Traditionnellement la lanterne de projection est destinée à projeter des vues transparentes, sur verre ou sur pellicule souple. Cependant, au XIXe siècle, les vues opaques sur papier telles que gravures de journaux ou de livres, chromolitographies, cartes de visite et tirages photographies étaient beaucoup plus répandues que les vues transparentes. Il était donc très intéressant de pouvoir projeter directement ces documents sans avoir à les transférer sur un support transparent.

Voir : Carte de visite photographique

Aphengescope 01   Aphengescope 02

En 1880/90, voici ce qu’en dit Alfred MOLTENI (voir PORTRAITS) dans son ouvrage  intitulé “Instructions Pratiques sur l’emploi des Appareils de Projection” : « Pour la projection des cartes de visite photographiques (très en vogue dans les années 1860), il n’est pas nécessaire d’avoir un appareil spécial. On se sert fort bien d’un petit mégascope connu dans le commerce sous le nom de “APHENGOSCOPE” (en anglais APHENGESCOPE). Il se compose d’une boîte en acajou de 10 cm de côté qui s’installe sur le devant de la première lanterne venue dont on a ôté l’objectif. La lumière est concentrée sur la photographie par le condensateur, et l’objectif placé à 45° en projette l’image sur l’écran. » Cependant les documents aux tons sombres réfléchissent trop peu de lumière pour donner des images lumineuses sur l’écran.

Aphengescope 03  Aphengescope 04  Aphengescope 05

Afin d’éclairer plus fortement certains documents, on se sert d’un APHENGOSCOPE (ou Chambre Mégascopique) double permettant de bénéficier de la lumière provenant de deux lanternes, grâce aux ouvertures circulaires situées de chaque côté de l’objectif. A l’arrière, deux volets articulés, verticaux ou horizontaux suivant les modèles, permettent de présenter alternativement et sans interruption les documents à projeter.

Aphengescope 06Aphengescope 07  Aphengescope 08  Planches coloriées de l’ouvrage du Dr Eugène BOUCHUT (1818-1891) “Atlas d’ophtalmoscopie médicale et de cérébroscopie”. Source : Librairie Alain BRIEUX cliquer ici

« C’est avec un appareil de ce genre, et en concentrant sur les figures la lumière de deux chalumeaux, donnant ensemble une lumière équivalente à celle de 500 bougies, que nous (Alfred MOLTENI) avons projeté, dans les leçons de M. le docteur BOUCHUT, les planches coloriées de son magnifique “Atlas d’ophtalmoscopie médicale et de cérébroscopie” » (J.-B. Baillière et fils, Paris, 1876).

Aphengescope 09  Aphengescope 10 Ensemble R° et V° avec lanternes MOLTENI

Cependant certains ne semblent pas être de cet avis : « Il existe plusieurs compléments à la lanterne de projection ordinaire que le lanterniste est tenté d’acheter, généralement suite à ​​la démonstration insistante d’un marchand qui n’a probablement jamais vu le dispositif particulier en utilisation. Parmi ceux-ci, il y a l’APHENGESCOPE, accessoire destiné à montrer des objets opaques. C’est un appareil peu pratique, car il est beaucoup mieux et plus facile d’avoir l’objet opaque dessiné ou photographié puis de le projeter comme une simple vue transparente. Dans ce cas la lumière traverse la vue et donne à l’écran une image très lumineuse alors qu’avec l’APHENGESCOPE elle est réfléchie par l’objet, et ce peu de lumière atteint l’écran sans aucune luminosité. » Source : “The Lantern and how to use it” par C. GOODWIN NORTON c/° Hazell, Watson & Viney limited London1901.

Il faut dire qu’au début du XXe siècle il est beaucoup plus facile de reproduire n’importe quel document sur film positif que dans les années 1870/80.

Aphengescope 11  Extrait du catalogue N°89 “Projections Molteni Radiguet & Massiot” vers 1912

Dans ce catalogue on explique que « les petits modèles appelés Mégascopes ou Apédioscopes, qui s’adaptent aux lanternes populaires, servent à la projection des photographies format visite, imprimés, menus objets tels que montre, clef, etc. Les dimensions de l’image qu’on peut obtenir avec un éclairage à alcool ne doivent pas dépasser 0m50. »

Vers la fin du XIXe siècle on commence à trouver des appareils permettant des applications plus étendues, pour les écoles et les facultés.

Voir : Un APHENGOSCOPE amélioré

Publié dans Accessoires et divers, Corps Opaques | Pas de Commentaires »

Les lampes au magnésium SOLOMON et GILLET & FOREST

Posté par Patrice Guerin le 29 mai 2014

En 1808, sir Humphrey DAVY (1778-1829) obtient, par électrolyse, un petit amalgame de magnésium à partir d’un mélange de magnésie et d’oxyde de mercure, mais il faut attendre 1829 pour que cette matière soit obtenue en plus grandes quantités par le chimiste français Antoine BUSSY (1794-1882).

Ptit-Bof 140521  Document G.V.

C’est un métal blanc très léger, assez semblable à l’argent, dont la densité se rapproche de celle du verre.  Il s’enflamme difficilement sous forme de bloc, mais très facilement s’il est réduit en petits copeaux ou en ruban, et brûle avec une flamme très lumineuse. « Un fil de magnésium de 0,3mm de diamètre et de 9cm de long, donne pendant 1 minute une lumière de 74 bougies. Le poids brûlé est de 12 centigrammes, ce qui donne une consommation de 72 g par heure… au prix de 1,20 frs le gramme. »

Ptit-Bof 140521  Document G.V.

A l’époque c’est l’une des sources d’éclairage les plus puissantes avec la lumière  oxhydrique. Cette lumière très vive et légèrement bleutée peut être obtenue de façon continue à l’aide d’un appareil breveté par Joseph SOLOMON, opticien installé 22 Red Lion Square à Londres, le 30 septembre 1864 (en France), pour un « un appareil mécanique ou lampe propre à brûler le fil de magnésium ».

Ptit-Bof 140521  Document G.V.

La lampe au magnésium est principalement composée d’un réflecteur parabolique argenté R au centre duquel se trouve un double tube T dans lequel arrive progressivement le fil de magnésium M. Ce tube peut facilement être remplacé lorsque son extrémité est détériorée par la haute température qui résulte de la combustion du magnésium ; c’est pourquoi certains modèles auraient été équipés de tubes ayant une extrémité en platine. A l’arrière un mouvement d’horlogerie H, remonté à l’aide d’une clé C, permet de faire avancer progressivement le fil grâce à deux galets moletés G pressés l’un sur l’autre par un ressort. La vitesse de défilement est régulée à l’aide des ailettes d’un régulateur A situé à la partie supérieur du mécanisme. Le fil est logé dans un dévidoir D situé à l’arrière de l’ensemble. Le tout repose sur un trépied composé de deux pieds en métal P et d’une poignée en bois B permettant de déplacer facilement l’appareil. Au dessus de cette poignée, un petit levier L permet d’embrayer ou de débrayer le mécanisme.

Solomon 04  Solomon 05  Solomon 06   Collection G.V.

Il est recommandé de tresser ensemble 2 fils de magnésium et 1 fil de zinc, ce dernier donnant au ruban une certaine rigidité et par suite l’empêche de se tordre en brûlant : effet souvent produit par le magnésium seul, au grand détriment de la fixité du point lumineux. Dans un bulletin de la Société Française de Photographie (1867-69), on rapporte que « M. Romain TALBOT met sous les yeux de la Société un appareil-lanterne pour amplifications, permettant d’obtenir une épreuve 58x44cm en 20 secondes par la lumière du magnésium, à laide de la lampe à magnésium construite, comme l’appareil lui-même, par M. SOLOMON, de Londres… ».

Solomon 07  Solomon 08  Solomon 09

Il existe différents modèles de lampes au magnésium, fonctionnant toutes sur le même principe. L’une de ces lampes est fermée à l’avant par une vitre bombée, ce qui permet de contenir les fumées de combustion dans la lampe. Elle possède une cheminée d’évacuation sur le dessus et un cendrier coulissant dans la partie inférieure, destiné à recevoir les restes de combustion. Ce modèle est signé GILLET & FOREST constructeur 32 boulevard Henry IV à Paris. Cette société en nom collectif au capital de 300.000 fr n’a existé que trois an de 1895 à 1898. Ensuite, on trouve une société GILLET et FOREST fabricant d’automobiles à Saint-Cloud (Seine) de 1900 à 1907 environ.

Solomon 10  Solomon 11

Malgré certaines qualités et une lumière très vive, l’emploi du magnésium dans le domaine de la projection présentait de sérieux inconvénients car sa combustion dégageait d’abondantes fumées blanches de magnésie qui se déposaient rapidement à l’intérieur de la lanterne et plus particulièrement sur le condensateur et le réflecteur, les recouvrant d’une couche opaline qui voilait peu à peu la lumière.

Solomon 03

Cet éclairage, assez onéreux lors d’un usage prolongé « 10 fois plus cher que l’éclairage à l’huile », est cependant intéressant si on s’en sert dans une lanterne destinée à effectuer des agrandissements photographiques. En effet il donne des rayons « très actifs et très photogéniques », c’est à dire des plus propres à impressionner les plaques. « Les propriétés photogéniques de la lumière obtenue par combustion de ce métal sont extrêmement curieuses. On sait qu’une source lumineuse est d’autant plus propice aux reproductions photographiques, qu’elle renferme plus de rayons chimiques, c’est-à-dire qu’elle agit plus énergiquement sur les sels d’argent employés en photographie. Or la lumière du magnésium est de beaucoup la plus active, au point de vue chimique, des sources de lumière artificielle. Le soleil, lorsqu’il n’est obscurci par aucun nuage ou brouillard, ne contient que trente-quatre fois plus de rayons chimiques qu’un fil de magnésium brûlant et donnant une lumière égale en dimension au diamètre apparent du soleil. »

Solomon 13  Ptit-Bof 130911   Lampe au magnésium “L’Etincelle”  “Brevetée S.G.D.G.” – Collection G.V.

Arrivant à une époque où d’autres sources lumineuses commençaient à être régulièrement employées dans la projection, le magnésium connaîtra un développement très limité dans ce domaine, mais sera par contre utilisé pendant très longtemps en photographie pour alimenter les premiers flashes à éclair.

Solomon 15 Illustration provenant du livre “The magic lantern manual” de W.J. Chadwick London 1879

Sources : “Les Merveilles de la Science” par Louis FIGUIER 1867 - “La lanterne de Projection” par H. Fourtier aux Editions Laverne et Cie Paris 1889 – “Le génie industriel” 1865.

Pour voir un modèle plus récent cliquer ici

 

Publié dans Sources lumineuses | 2 Commentaires »

Aux origines des syndicats et de l’Enseignement Populaire

Posté par Patrice Guerin le 24 mai 2014

AprEcole 25  APRES L’ECOLE, revue illustrée d’Enseignement Populaire – N°218 du 5 novembre 1907

«  Nous fondons cette Revue populaire comme l’on fonde une Université Populaire. Nous débutons sans ressources financières ; grâce à quelques amis nous avons seulement donné garantie à l’imprimeur du paiement de son travail et du papier. Nous considérons nos abonnés comme des associés : aussi leur rendrons-nous compte, très exactement et fort souvent, de notre situation financière ; nous leur apprendrons comment se fait et s’administre notre publication… Nous demandons un égal dévouement à tous : les administrateurs administrent gratuitement, les rédacteurs rédigent gratuitement, les abonnés doivent payer régulièrement l’abonnement-cotisation…

Voir : APRES L’ECOLE : revue éditée par la librairie E. CORNELY

AprEcole 22  Les syndicats d’outillage permettent à des cultivateurs réunis d’acheter des instruments perfectionnés. Extrait de la planche n°193 mai 1906

Certains d’entre nous sont socialistes, d’autres sont individualistes, d’autres enfin trouvent bien inutile de se donner un qualificatif quelconque. Mais tous nous voulons la même chose : remplacer le vieux monde par un monde nouveau fondé sur la Solidarité, le Travail, la Justice… Il faut combattre le Cléricalisme, le Militarisme, le Capitalisme, en établissant la Liberté de la Pensée, la Paix des Nations, la Joie et la Dignité du Travail…

AprEcole 24  Un cortège de mineurs en grève à Montceau. Extrait de la planche N°129 novembre 1902

Mais aujourd’hui… le peuple des ouvriers et des paysans est écrasé par tout le poids du vieux monde qu’il fait vivre. Il faut donc donner à l’ouvrier et au paysan la conscience de la Vie libre, soit en allégeant leur fardeau par des réformes, soit en déchargeant leurs épaules par des actes énergiques. Déjà quelques travailleurs sont intellectuellement et moralement délivrés. Et que font-ils ? Ils travaillent à délivrer leurs camarades de classe. Ils fondent des Maisons où les forces ouvrières et paysannes s’organisent, et chaque jour grandissent les Syndicats professionnels et agricoles, les Coopératives de consommation et de production, les Mutualités, les Universités Populaires, les Associations d’anciens élèves d’Ecole primaire.

AprEcole 23  La sortie des usines : les enfants vont pieds nus, couverts de haillons. Extrait de la planche N°154 mars 1904

L’œuvre de création sera faite par tous ceux qui voient l’Injustice et veulent la Justice, qui voient la Guerre et veulent la Paix, qui voient le Travail être aujourd’hui une Peine et qui veulent en faire la douce Loi Humaine. »

Déclaration signé : Edouard C. Instituteur ; COLOMB, docteur ès sciences ; DUJARDIN, comptable ; FORT, lithographe ; Edouard FUSTER ; Marie FUSTER-BAERTSCHI, agrégée de l’enseignement secondaire des jeunes filles ; Charles GUIEYSSE, secrétaire général de la Société des Universités Populaires ; Daniel HALEVY ; Maurice KAHN . Carles MICHEL, employé de coopérative ; MOREAU, ouvrier papetier ; SOLLIER, employé de commerce.

Extraits de la courte déclaration des fondateurs. “Pages libres” supplémentaires au N°100 du 5 mars 1901 d’APRES-L’ECOLE. Les illustrations proviennent des planches paraissant en supplément de la revue APRES L’ECOLE.

Voir : La Ligue de l’Enseignement et l’Education Populaire - Projection éducation populaire - L’arrivée des CONFERENCES ILLUSTREES à l’école, d’après René LEBLANC - La Société d’Enseignement par les projections lumineuses - La Société Nationale des Conférences Populaires

Publié dans Images projetees, Projections et Enseignement | Pas de Commentaires »

1...34567...13
 

Unblog.fr | Annuaire | Signaler un abus