Le régulateur à arc électrique DUBOSCQ
Posté par Patrice Guerin le 23 mars 2014
Lanterne DUBOSCQ avec son régulateur 1er modèle alimenté par une série de piles Bunsen
Dans les années 1870, il n’existe que deux procédés pour produire du courant électrique. Soit en utilisant des piles, soit en se servant d’une machine magnéto-électrique, utilisée à l’époque pour toutes les installations industrielles comme les travaux de nuit, l’éclairage des phares, des navires, des chantiers, etc.
Voir : Les premières piles électriques
Lanterne DUBOSCQ avec son nouveau régulateur
Il était donc indispensable d’adapter le régulateur électrique, inventé en France par messieurs FOUCAULT et DUBOSCQ en 1849, à ces deux sources électriques. En effet, lorsque les charbons produisant l’arc électrique sont alimenté par des piles, ceux-ci s’usent dans le rapport de 1 à 2. Par contre, si le courant provient d’une machine magnéto-électrique, l’usure est égale de part et d’autre, puisque le courant est alternatif. Dans le premier cas il faut donc combiner la marche des charbons dans un rapport du simple au double, et dans le second, la rendre égale. Une modification du mécanisme de ce nouveau régulateur permet d’opérer immédiatement le changement des vitesses relatives des charbons.
Voir : Régulateur à arc électrique FOUCAULT DUBOSCQ
Dans ce régulateur, les tiges porte-charbons se terminent inférieurement par des crémaillères sur lesquelles agit un mouvement d’horlogerie situé à l’intérieur de l’appareil. Elles sont mises en action par une double roue fixée sur un même axe possédant un nombre de dents dans un rapport de 2 à 1 pour compenser l’usure inégale des charbons lorsqu’ils sont alimentés par des piles. Ce mécanisme permet aussi d’agir sur les deux charbons simultanément afin de monter ou descendre le point lumineux en fonction de la hauteur de l’axe de projection de la lumière.
Le courant qui alimente les charbons passe par un électro-aimant qui réagit en fonction de l’intensité du courant. Lorsque la tension faiblit du fait de l’usure des charbons, cela permet d’agir sur le mécanisme d’horlogerie afin de rapprocher les charbons pour obtenir un arc électrique constant. « C’est sur ce principe qu’ont été fondés presque tous les régulateurs de ce genre. » L’association de ces deux mécanismes permet un fonctionnement automatique, sans intervention humaine, durant une longue période.
Voir : L’éclairage à arc électrique pour les décors de théâtres et d’opéras - Les débuts de l’Arc Voltaïque
Cet appareil est identifié “J. Duboscq à Paris – Appareil breveté S.G.D.G. – N°190”
D’après monsieur DUBOSCQ « Ainsi perfectionné, ce nouveau régulateur est rigoureusement apte à toutes les applications de l’éclairage électrique. Il remplit les conditions exigées pour l’application de la lumière électrique aux expériences scientifiques et à l’éclairage des phares, des vaisseaux, des ateliers, des théâtres, etc. »
Il existe diverses versions de ce régulateur
Source : “L’éclairage électrique” par le comte Th. Du Moncel – Librairie Hachette et Cie Paris 1880.
Régulateur DUBOSCQ adapté aux besoins du théâtre pour simuler le soleil levant
Il convient de noter que le matériel fabriqué par la maison DUBOSCQ est principalement utilisé pour des expériences scientifiques ou pour l’éclairage industriel et qu’il est peu employé pour les projections lumineuses. « Aujourd’hui (en 1880) ce système de projections est très exploité commercialement, et, en dehors des appareils de M. Jules DUBOSCQ qui s’appliquent à toutes les expériences de l’optique, il y a ceux de M. MOLTENI qui sont exclusivement réservés à ce genre d’applications. » Quelques applications caractéristiques de la lanterne DUBOSCQ dans ce domaine sont la projection de vues microscopiques lors du siège de Paris en 1870 ou la projection de décors au théâtre.
Voir : Le siège de Paris en 1870 - Les EFFETS SPECIAUX au théâtre durant le XIXe siècle
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