Le laryngoscope CADIER fabriqué par la Maison MOLTENI
Posté par Patrice Guerin le 23 juillet 2014
Le 26 février 1878 le docteur CADIER présente à l’Académie de Médecine un nouveau modèle de laryngoscope, destiné à obtenir un éclairage concentré pour les examens de la gorge.
Cet appareil est décrit dans le “Cours de laryngoscopie et de laryngologie” du docteur CADIER, édité en 1879, et dans le “Manuel pratique de Laryngoscopie” du docteur G. POYET, édité en 1883. Il est présenté à la même époque à la fin d’un ouvrage de la Maison MOLTENI qui en est le constructeur.
Laryngoscope en cuivre bronzé avec cône garni peau – Collection association des amis du patrimoine médical de Marseille
Ce laryngoscope se compose d’un miroir réfléchissant concave réglable, à l’arrière duquel se trouve un contrepoids pour équilibrer l’appareil. A l’avant, un objectif conique en cuivre, équipé de deux lentilles, l’une plan convexe du côté de l’éclairage, l’autre biconvexe à l’avant du tube, permet de faire converger les rayons lumineux vers l’endroit à examiner. Un manchon muni de deux tourillons avec pas de vis pour adapter la hauteur permet de placer l’appareil sur n’importe quelle lampe à huile ou à essence minérale courante. Sa simplicité en fait un appareil très mobile et peu onéreux « Il n’est pas plus dispendieux que la plupart des laryngoscopes en usage et permettra ainsi la vulgarisation des études laryngoscopiques. Il pourra également servir à l’éclairage pendant l’examen d’autres cavités telles que le nez ; les oreilles ou le vagin, d’où le nom de “Polyendoscope” qui pourrait aussi lui être donné. »
A la même époque, la Maison MOLTENI fabrique un laryngoscope plus puissant, équipé d’un éclairage oxhydrique. Il s’agit d’un appareil totalement autonome constitué d’une boîte à lumière surmontée de la classique cheminée ronde, à l’avant de laquelle se trouve un objectif à long foyer équipé d’une cuve à eau pour absorber la chaleur de l’éclairage. Charles FAUVEL indique dans son “Traité pratique des maladies du larynx” édité en 1876, que « comme éclairage il se sert tantôt d’une simple lampe à huile, tantôt, à sa clinique toujours si obligeamment ouvertes aux confrères, de la lumière oxhydrique avec l’appareil Drummond dans un appareil fort ingénieux qu’il a fait construire par MOLTENI et qui, muni d’un tube d’une longueur de deux mètres, permet à un grand nombre d’assistants de se placer les uns derrière les autres et de voir en même temps ».
Fort semblable aux lanternes de projection de l’époque, cet appareil ne dispose pas d’emplacement pour introduire des vues.
En novembre 1899, E. LOMBARD, assistant de laryngologie à Lariboisière, présente dans la “Revue internationale d’Electrothérapie” une “lampe électrique à arc pour la laryngoscopie” fabriquée par A. MOLTENI. « L’appareil se compose d’une lampe de projection adaptée pour recevoir une lampe à arc à réglage automatique. Cette lampe est fixée sur un socle et montée sur des colonnes en cuivre. Elle est munie sur une de ses faces d’un condensateur. La distance des deux foyers, conjugués à la lentille est de 18 centimètres. Pour obtenir le déplacement du faisceau lumineux dans toutes les directions, on reçoit les rayons sur un miroir plan incliné à 45°, qui les réfléchit perpendiculairement à leur direction première. Ainsi la lumière peut passer par dessus l’épaule de l’opérateur, qui tourne le dos au miroir. Celui-ci est mobile dans sa monture autour d’un axe horizontal, la monture elle-même pouvant se déplacer dans le sens vertical. Ces deux mouvements sont commandés par une vis de rappel placée à l’extrémité du levier, qui entraine la monture autour de l’axe vertical. Le miroir étant situé à 4 mètres du malade, un faible déplacement de la vis détermine une extension assez considérable du faisceau lumineux. On fait varier l’intensité lumineuse et les dimensions du champ à l’aide de diaphragmes. »
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