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Lanternes de projection scientifique MOLTENI

Posté par Patrice Guerin le 6 mars 2011

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Il s’agit de la lanterne de projection la plus caractéristique fabriquée par MOLTENI (voir PORTRAITS) durant une trentaine d’année.

Voir : La maison MOLTENI et Cie

Elle peut être équipée de différents systèmes d’éclairage et d’accessoires de projection, mais le modèle de base est toujours resté le même. «  De nombreux perfectionnements ont été apportés depuis le début de leur fabrication, toutefois celles qui ont été vendues il y a plus de trente en (vers les années 1880) fonctionnent encore aujourd’hui à l’entière satisfaction de ceux qui les emploient ».

Toutes ces informations sont extraites du catalogue “Projection Molteni : RADIGUET & MASSIOT N°89” datant des années 1910.

Voir : Les lanternes de projection MOLTENI

molteniscient06.jpgLa lanterne de projection

Cette lanterne est de construction particulièrement soignée pour satisfaire aux besoins particuliers des lycées, des salles de conférences, des facultés, universités, etc.

Ses principales caractéristiques sont :
- construction en tôle d’acier de 1mm d’épaisseur, avec des faces parfaitement planées et au rivures très soignées ;
- système optique et platines de support en cuivre massif avec des lentilles montées dans des barillets et contre-barillets à vis facilitant les remplacements et nettoyage ;
- optique de premier choix dont le foyer des condensateurs est exactement accordé à celui de l’objectif utilisé ;
- socle solide en acajou verni indéformable, permettant une assise stable.

Cette lanterne convient très bien la projection cinématographique. Elle peut être placée sur une table de projection parfaitement adaptée à un usage professionnel.

Voir : Les tables de projection

molteniscient04.jpg molteniscient05.jpg • Le système d’éclairage à arc électrique avec régulateur automatique

Le régulateur automatique permet de maintenir en permanence les charbons à la distance idéale pour obtenir un arc électrique, et cela quelque soit l’usure des charbons. De plus le point lumineux est rigoureusement fixe par rapport à l’axe de projection.

Ce système d’éclairage à arc électrique très puissant (de 10 à 50 ampères) fournit une lumière suffisamment intense pour obtenir une image de 3m50 de côté, sans qu’il soit utile de faire l’obscurité dans la salle.

Ces régulateurs sont construits spécialement pour fonctionner sur un courant déterminé, soit alternatif, soit continu. Leur intensité est variable dans des proportions moindres que les arcs à main qui peuvent aller jusqu’à 125 ampères.

molteniscient07.jpg Sur ce schéma, le bouton A permet le réglage en hauteur, le bouton B celui d’avant en arrière et le bouton C permet le centrage de gauche à droite.

molteniscient08.jpgAppareil de projection “Universel” grand modèle

Cet appareil de projection est constitué d’une partie fondamentale et d’accessoires annexes qui peuvent être acquis progressivement en fonction des besoins ou du niveau d’enseignement.

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La partie fondamentale comporte une lanterne en tôle forte montée entre deux glissières réglables placées sur un socle en acajou. Le système optique est adapté pour recevoir des condensateurs de 110mm ou 150mm. Il comporte en son centre une cuve à eau, placée après le condensateur, destinée à absorber la chaleur des rayons lumineux concentrés par les lentilles.

molteniscient09.jpg Système 1 adapté à la projection des diapositives ou à la projection microscopique

molteniscient10.jpg Système 2 adapté à la projection des corps transparents placés horizontalement

molteniscient11.jpg Système 3 adapté à la projection des corps opaques

A l ‘époque on parlait de projections mégascopiques, apédiascopiques ou épiscopiques. Cela consistait à éclairer très fortement un objet opaque (livre, dessin, gravure, herbier, pièce d’anatomie, etc.) et à recueillir son image au moyen d’un objectif à grande ouverture.

molteniscient13.jpgAppareil universel à transformations instantanées : modèle des Facultés de Médecines

Devant la lanterne de projection se trouve une boîte en acajou comportant un dispositif à miroir commandé par une manette destiné à obtenir diverses sortes de projections.

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1ère possibilité : le miroir est relevé vers l’arrière, permettant aux rayons lumineux de traverser la caisse en bois directement jusqu’à un condensateur qui focalise la lumière vers un microscope de projection. Cet équipement peut être remplacé par différents accessoires tels que lentilles, prismes, etc., destinés aux expériences d’optique.

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2ème possibilité : le miroir est incliné à 45°, ce qui dévie les rayons lumineux vers un objectif placé verticalement au dessus duquel se trouve un second miroir à 45°. Ce système permet de projeter des préparations transparentes placées horizontalement, sous l’objectif.

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3ème possibilité : le miroir est incliné à 13° par rapport à la verticale, ce qui permet d’envoyer les rayons lumineux vers le plateau inférieur réglable de la caisse en bois avant d’être renvoyés vers un autre objectif de focale différente au dessus duquel se trouve un second miroir à 45°. Ce système permet de projeter des documents opaques, tout comme le fait un Episcope.

Cet appareil a été spécialement étudié en collaboration avec le docteur KALT, pour son cours d’ophtalmologie à l’hospice des Quinze-Vingt. Il a été fabriqué en plusieurs exemplaires pour l’amphithéâtre de pharmacologie de la faculté de Médecine de Paris, pour l’hôpital des Enfants Malades, pour l’hôpital de la Maternité, etc.

En complément, voir : Lanternes de projection MOLTENI télécommandée

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Les lanternes de projection MOLTENI

Posté par Patrice Guerin le 19 février 2011

MOLTENI (voir PORTRAITS) est un grand fabricant français d’appareils scientifiques et de projection, qui fonctionna durant tout le XIXe siècle.

Voir : La maison MOLTENI et Cie

Dans son catalogue de 1894 intitulé “Projections et Agrandissements”, la Maison MOLTENI présente une grande variété de projecteurs destinés à différents usages. Voici les plus caractéristiques.

molteni01b.jpg 1 – Les Appareils de famille sont construits de façon à recevoir les éclairages domestiques, huile ordinaire, pétrole ou gaz, ce qui permet de s’en servir instantanément. Le corps de la lanterne est en fer blanc verni et la boîte en noyer. L’objectif est monté dans un tube coulissant en cuivre.

Voir : Appareil de famille et de classe MOLTENI, modèle postérieur

molteni02.jpg 1bis – Les Appareils de famille et de classe grand format semblable au précédent, mais pouvant aussi recevoir les éclairages oxhydriques et oxycalciques, ce qui permet de les utiliser dans les établissements d’enseignement.

Voir : Appareil de famille et de classe MOLTENI, modèle postérieur

molteni03.jpg 2 – Les Appareils des écoles sont de construction plus soignée avec un corps en tôle forte, monté sur un socle en acajou verni. Cet appareil est équipé d’une lampe spéciale à quatre mèches, mais peut être équipé d’un chalumeau pour lumière oxhydrique.

molteni04.jpg 3 – Les Appareils pour les lycées et les salles de conférences sont très résistants. Construit en tôle épaisse parfaitement plane, la devanture et l’objectif sont en cuivre massif.

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Ils peuvent être équipés de différents systèmes d’éclairage : arc électrique, régulateur électrique, chalumeau oxhydrique ou oxycalciques, etc. Cette lanterne est le modèle de référence fabriqué par MOLTENI durant plus de trente ans.

molteni05.jpg 4 – Les Appareils pour lycées et facultés sont construits spécialement pour la lumière oxhydrique. Le chalumeau est monté sur une double platine permettant un centrage rapide et précis du foyer lumineux. Ils possèdent tous les perfectionnements acquis durant une longue pratique de la projection.

Molteni multiple5 – Les Appareils multiples ou “Polyoramas” sont fabriqués plus particulièrement pour les conférences et les spectacles. Il existe des appareils doubles juxtaposés ou superposés, ainsi que des appareils triples ou multiples avec 4 à 6 objectifs suivant les besoin.

Les lanternes de projection MOLTENI dans Lanternes projection moltenilabo-03-143x150  6 – Les Appareils pour agrandissements sont principalement destinés à être utilisés en laboratoire pour effectuer des tirages sur papier. Ils peuvent aussi être utilisés en projection à condition de les munir d’un système d’éclairage suffisamment puissant.

Voir : Lanternes de projection scientifique MOLTENILanternes multiples ou POLYORAMAS - Lanterne d’agrandissement à chariot fixe MOLTENI - Support à réflexion horizontal MOLTENI

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Brevet d’invention du Fantascope

Posté par Patrice Guerin le 19 novembre 2010

1799 Loi 3  Extrait du Bulletin Des Lois De La République N°268.

Brevet d’invention du Fantascope – ou perfectionnement de la lanterne de Kircher – déposé par le citoyen Etienne Gaspard ROBERT, dit ROBERTSON (voir PORTRAITS) le 27 ventôse l’an 7 (17 mars 1799).

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Extrait des registres des délibérations du Directoire exécutif.

Paris, le vingt sept Ventôse l’an sept de la République française, une et indivisible.

Brevet d’invention établi par la loi du 7 janvier 1791.

Au nom de la République française, une et indivisible,

le Directoire exécutif.

Vû la pétition présentée par le citoyen Etienne Gaspard Robert, professeur de physique, demeurant à Paris, rue de Provence, n°24, dans laquelle pétition il expose qu’il désire jouir des droits de propriété assurés par la loi du 7 janvier 1791, vieux style, aux auteurs des découvertes et inventions en tous genre et d’industrie, et en conséquence obtenir un brevet de cinq année, pour un appareil qui est le perfectionnement

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de la lanterne de Kircher, nommée lanterne magique, et qu’il nomme Fantascope, appareil dont il a déclaré être le perfectionneur et l’inventeur, ainsi qu’il résulte du procès verbal dressé le 7 de ce mois au secrétariat de l’administration centrale du département de la Seine, aux termes de la dite loi en date du 7 janvier 1791.

Vû un mémoire descriptif des moyens et des procédés que le dit citoyen Robert emploie pour l’exécution d’un appareil ainsi que les dessins indicatifs de ces procédés, desquelles mémoire et dessins la teneur et la copie demeureront ci jointes.

Le Fantascope ou perfectionnement de la lanterne de Kircher.

C’est en s’occupant de la recherche d’un mécanisme applicable à la direction des miroirs de Buffon, et qu’il a offerte à l’Institut national en Germinal an 4, que le citoyen Etienne G. Robert, professeur de physique au département de l’Ourthe*, a trouvé le moyen de rendre utile un instrument de physique qui jusqu’à présent n’a paru qu’un meuble inutile dans le cabinet du physicien.

C’est à la lanterne de Kircher, connue généralement sous le nom de lanterne magique, que nous devons le microscope solaire ; c’est à elle aussi que nous devons

* Cet ancien département français a été créé le 1er octobre 1795 suite au vote populaire exprimé au Pays de Liège le 17 février 1793 et a été dissous en 1814.

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Le Fantascope ou perfectionnement de la lanterne de Kircher

C’est en s’occupant de la recherche d’un mécanisme applicable à la direction des miroirs de Buffon, et qu’il a offerte à l’Institut national en Germinal an 4ième, que le citoyen Etienne G. Robert, professeur de physique au département de l’Ourte a trouvé le moyen de rendre utile un instrument de physique qui jusqu’à présent n’a paru qu’un meuble inutile dans le cabinet du physicien.

C’est à la lanterne de Kircher, connue vulgairement sous le nom de lanterne magique, que nous devons le microscope solaire ; c’est à elle aussi que nous devons l’instrument que je nomme Fantascope et qui est le perfectionnement de la lanterne de Kircher.

Encouragé par la protection que le gouvernement accorde aux artistes qui font faire un pas de plus aux sciences et aux arts, je demande pour cinq années l’assurance de cette propriété qui est la récompense des recherches et des dépenses que j’ai faites pour ce perfectionnement.

Cet instrument ainsi perfectionné devient utile aux démonstrations et à l’explication de tous les problèmes d’optique, de dioptique et de catoptrique ; il donne des moyens faciles d’expliquer les illusions de l’optique et les règles de la perspective linéaire et aérienne. Les peintres, les dessinateurs peuvent 

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l’employer pour l’imitation ou les corrections de leurs ouvrages

Construction de l’appareil

J’ai fait construire un appareil (A fig. 1ère) de 5 pieds de haut sur 2 et ½ de largeur et 3 pieds de longueur, en bois de noyer. La partie supérieure est totalement fermée comme une chambre, on y communique par une porte en B. En CCCC au bas de l’appareil sont appliqués de chaque coté deux coulisseaux en buis ayant la forme D (fig. 2) de 2 pouces de long qui servent à reposer l’appareil et à le faire couler « saucriformement” silencieusement sur deux

Fig 1   Fig 2

règles de cuivre qui ont 12  pieds de longueur, ces règles que l’on fixe sur le parquet d’une manière parallèle et surtout bien horizontalement reçoivent les coulisseaux D (fig. 2) ou CCCC (fig. 1) c’est sur ces règles E E que doit glisser mollement tout l’appareil, la partie qui touche les coulisseaux doit être en manche de couteau afin qu’il y ait le moins de frottement comme la fig. 3eme qui montre le profile de la régle qui pourrait aussi se faire en bois très fort.

Fig 3eme

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Sur le coté le moins large de l’appareil en F (fig. 1) est une ouverture de 8 pouces en quarré dans laquelle doit s’ajuster à demeure un tuyau de même forme aussi en bois et long de 15 pouces (fig. 4) il entre dans la chambre A de 4 pouces, l’intérieur doit être noirci à la détrempe afin qu’il

Fig 4    Fig 5

N’y ait point de réflexions. Dans ce tuyau doit marcher une plaque de cuivre au centre de laquelle peuvent s’adapter des verres d’un foyer plus ou moins long G (fig 5e) à cette plaque est soudée une crémaillère que fait marcher une roue dentée H (fig 4) et celle ci est mue par un bouton qui est en dehors du tuyau, en faisant tourner ce bouton on fait marcher la plaque de cuivre K d’un bout du tuyau à l’autre et conséquemment le verre qu’il porte, de l’autre coté du tuyau en A (fig 6) il doit y avoir une raynure pour pouvoir y ajouter des verres de différents foyers et montés dans des châssis comme B (fig 7).

Fig 6    Fig 7

Deux châssis et deux verres de rechange suffisent pour faire presque toutes les expériences, le premier B contiendra un verre 

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de 20 pouces de foyer et 8 pouces de diamètre, le second contiendra un verre plan convexe de 6 pouces de foyer et 8 pouces de diamètre.

Il faut avoir aussi pour la plaque K (fig 5) deux verres de rechange aussi, un de 6 pieds de foyer même plus et l’autre de 8 à 10 pouces.

Pour éclairer les objets dans l’intérieur de la machine ayez un quinquet à 4 branches B (fig8) et n’ayant qu’un corps pour y placer l’huile qui doit être bien pure.

Fig 8

Pour doubler et tripler la lumière on place des miroirs d’Allemagne qui reposent sur C et sur le dessus du magasin à l’huile D. Ce quinquet s’accroche dans l’intérieur de la chambre tout vis-à-vis de la porte B (fig 1) et de manière que les lumières soyent au niveau du tuyau F (fig 1).

Nota pour pouvoir modifier à volonté l’intensité de la lumière et conséquemment celle de la représentions des objets, il faut ménager une porte en S (fig 1 & fig 4) à l’extrémité du tuyau. Cette porte est en cuivre et se meut dans une coulisse. Cette porte est extrêmement utile pour graduer les objets, elle ne déforme en rien les objets si peu ouverte qu’elle soit elle fait toujours l’effet du diaphragme.

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Dispositions de l’appareil lorsque les objets dont on veut obtenir l’image amplifiée ou diminuée n’ont pas plus d’un pied de diamètre, tel qu’un dessin, une estampe, un bas relief ou un objet d’histoire naturelle

Fig 9

Placer dans la coulisse A du tuyau de la fig 6 ou A fig 9 le châssis B (fig 7) avec son verre de 20 pouces de foyer et dans la plaque K (fig 5) le verre de 6 pieds ou plus de foyer, j’y en mets qui ont 12 pieds de foyer mais alors l’objet est moins amplifié.

Si vous offrez un objet renversé en B (fig 9) et qu’il soit bien éclairé par les quinquets vous obtiendrez son image sur un grand châssis tendu en blanc et ayant 10 à 12 pieds de diamètre quarré, vous augmentez cette image dans les proportions de moitié du tiers de quart, de dixième ou de 20ième avec la plus grande précision : votre échelle des proportions est marquée sur les 2 coulisses D E fig 9, et

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Au moyen du bouton G (fig 9) vous placez vos verres à la distance convenable l’un de l’autre, elle est ordinairement à 6 pouces.

Si les objets dont vous voudriez avoir la représentation étaient beaucoup grand qu’un pied, alors vous supprimeriez le verre de 20 pouces en laissant seul celui du long foyer vous placeriez votre tuyau A à une cloison afin d’avoir plus de profondeur car l’appareil n’ayant que 3 pieds votre objet serait trop rapproché du verre. Vous observez alors d’éclairer le plus fortement que vous pouvez votre objet puisque vous êtes toujours le maître de modérer cette lumière par la plaque de cuivre qui ferme ou élargi le diaphragme H (fig 9) voyez à la fin la note intitulée addition.

Disposition de l’appareil lorsque les objets sont transparents.

Placez à votre coulisse A (fig 6) ou A (fig 9) un châssis C (fig 7) contenant un verre plan convexe de 6 pouces de foyer et dans la plaque K (fig 5) le verre de 8 pouces de foyer ; que votre quinquet n’ait qu’une lumière elle suffira, couvre la d’une gase ou verre dépoli afin qu’elle soit plus homogène, plus égale.

Comme il est difficile de se procurer des verres plans convexes d’un grand diamètre et d’un court foyer, j’ai imaginé il y a 10 ans de les remplacer par deux verres convexes de 8 pouces de

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foyer et placés près l’un de l’autre, alors ils peuvent tenir lieu de verre plan convexe. Si vous placez en A (fig 9) et immédiatement sur le verre plan convexe vos objets transparens tel que je l’indiquerai ci dessous vous obtiendrez la représentation avec une précision d’autant plus sévère que tout l’appareil se mouvant librement sur les coulisses vont donner le degré de l’amplification depuis le minimum jusqu’au maximum désiré. Ajouter à cela que par le moyen du bouton qui fait mouvoir la crémaillère vous ramenez toujours à la distance convenable les verres l’un de l’autre quoique tout l’appareil se meuve, avantage qui sert à expliquer les illusions d’optique et les effets de la perspective.

Pour faire servir ma lanterne aux démonstrations de physique, d’anatomie, d’histoire naturelle et même de botanique, j’ai imaginé le moyen d’imprimer sur le verre les gravures que l’on trouve dans les livres qui servent à l’explication de les sciences. Voici la méthode.

Manière d’imprimer sur le verre le papier vernis et la baudruche.

Broyez un peu de noir de fumée et un peu de blanc de plomb avec de l’huile dessicative, telle que celle des imprimeurs en taille douce ; frottez-en la planche dont vous voulez obtenir la gravure et imprimez votre objet sur un

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papier fort à la manière des imprimeurs en taille douce et au sortir de la presse appliquez ce papier sur votre verre et passez par dessus le revers de la gravure un rouleau (fig 10) d’un pouce de diamètre et 9 pouces de

Fig 10

Long. Le frottement du rouleau fixe la gravure sur le verre, mais d’une manière presqu’invisible. Vous placez aussitôt votre verre en dessus de la flamme de plusieurs bougies fines réunies, telle que des rats de cave. La fumée noircit tout le verre et s’attache à la gravure. Au bout de quinze jours votre gravure étant sèche, vous emportez votre noir avec du coton et votre verre est imprimé. Pour donner de l’effet, vous rendrez le fond opaque et vos objets ont tout l’effet que vous désirez. Si vous voulez mettre moins de suie imprimez sur la beaudruche ou le papier vernis alors ne mettez pas de blanc de plomb dans votre noir mais du noir d’ivoire, voyez les modèles 1, 2, et 3.

Plan sur lequel se peignent les objets.

Une perfection intéressante et qui devient même indispensable dans les démonstrations, c’est une cloison transparente qui donne le moyen de mettre les appareils dans la pièce

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à côté de manière sue le spectateur n’est pas distrait par les préparatifs, les déplacemens et surtout par le rayon lumineux qui l’éclaire et diminue conséquemment l’effet de l’image 2e en ce que le spectateur, lors que l’appareil est dans la même pièce que lui, ne peut être dans la ligne verticale de l’objet sans arrêter les rayons lumineux.

J’ai fait acquisition d’une boîte de trois aunes de large afin qu’elle n’eut pas de couture et pour la rendre diaphane, j’ai fait fondre de la cire vierge bien blanche dans laquelle je l’ai immergée lorsqu’elle était bouillante, je l’ai clouée à l’instant à l’ouverture faite à la cloison et, passant de proche en proche un réchaud bien allumé, j’ai étendu cette cire qui a donné à ma toile la diaphanité que je cherchois depuis si long temps. Les vernis sont trop transparens, et laissent apercevoir le foyer de la lumière, ce moyen simple que j’ai cherché pendant près de deux ans ne laisse rien à désirer, car lorsque le vernis se détériore par l’hygrométrie de la toile en passant seulement un réchaud allumé elle reprend toute sa beauté. Le premier moyen que j’avois imaginé était tout simplement un vernis de gomme arabique, voyez les modèles 4.

Les perfections que je viens d’ajouter à la lanterne de Kircher la rende un instrument utile : montée de cette manière nouvelle et avec les précisions indiquées, elle peut servir aux artistes pour calquer ou obtenir des effets vrais en y plaçant des bas reliefs qu’on obtient dans toute sorte

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de projections en un seul coup de main, qui fait glisser l’appareil sur ses coulisses et assure les verres à leurs justes foyer par la crémaillère. 2e elle a l’avantage de servir aux corps sans avoir besoin du soleil et remplace le microscope solaire. 3e elle modifie et calcule avec facilité et précision des agrandissements de l’objet par l’échelle sur les coulisses qui supportent l’appareil ; par ce moyen on explique d’une manière facile la divergence des rayons dans des verres concaves ou convexes. 4e La cloison transparente et qui tient toujours l’objet à la même distance du spectateur soit que l’objet soit petit ou amplifié, il n’est pas obligé de se déplacer pour aller chercher le spectre lumineux comme on a toujours fait dans les expériences sur la lumière. 5e Cette immobilité de la cloison est indispensable pour les objets de comparaison ou et pour les artistes lorsqu’ils veuillent tracer, corriger ou calquer, ils peuvent se mettre dans la ligne verticale de l’objet sans faire ombre vers l’objet. Cette disposition d’ailleurs donne la facilité de faire des expériences devant une assemblée nombreuse. 6e le moyen d’imprimer sur verre la beaudruche ou le papier vernis les planches d’anatomie, d’histoire naturelle ou de géographie donne beaucoup de facilité pour la démonstration de ces sciences qui demandent plus que les autres qu’on parle aux yeux pour éclairer l’entendement.

Le citoyen Robert espère qu’on voudra bien lui assurer la propriété de ce perfectionnement à la lanterne de

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Kircher comme étant la récompense des recherches qu’il a faites depuis plus de cinq ans.

Le citoyen E. G. Robert prof. De physique au Dept de Lourte

Addition à la page 6

En faisant cette expérience pour obtenir l’image des corps opaques, j’ai tenté de mettre les chambres obscures à la lumière artificielle et après une infinité d’essais difficiles j’ai vaincu les difficultés par un appareil extrêmement simple. Je cherchois à obtenir l’image d’une personne qui serait debout, de manière qu’elle se présentât dans la même position sur ma cloison transparente. Dans toutes les chambres obscures l’objet se présente renversé ; les verres convexes et les miroirs que j’employois pour redresser l ‘objet absorboit toute la lumière et défformoit l’image.

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Construction

Dans une pièce A se place l’objet à la distance de 15 pieds de la cloison B et vient se peindre sur un prisme C ou miroir de métal, là il se renverse et

Fig 11

vient passer par le verre convexe D dont le foyer doit être en raison du grossissement que l’on désire depuis 3 pieds jusqu’à 5. L’image arrive de cette manière renversée en D se relève au delà du foyer du verre et se peint dans la situation convenable sur la cloison transparente R. Ici faut multiplier les miroirs d’Allemagne pour éclairer l’objet et mettre un diaphragme à la croisière des rayons S.

E. Robert prof. de physique

SOURCE : INPI
Voir : Description et fonctionnement du Fantascope - Représentations anciennes de lanternes magiques

 

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