Leitz Fadomat pour fondu enchaîné

Posté par Patrice Guerin le 3 décembre 2018

Fadomat 1 Notice du Fadomat

En 1968, LEITZ France commercialise un nouvel appareil destiné à effectuer des projections en foudu-enchaîné entre deux projecteurs Pradovit Color. « LEITZ France a mis au point le FADOMAT, système de fondu enchaîné utilisant 2 projecteurs PRADOVIT-COLOR Leitz… Cette solution apporte, d’une part, un rendement lumineux nettement supérieur à celui d’un projecteur unique spécialement conçu pour le “fondu enchaîné”*, d’autre part, elle permet pour la première fois, un “fondu” remarquablement progressif. »Une notice en 3 langues (français, anglais, allemand) présente de façon détaillée l’installation et l’utilisation de l’appareil.

* Il s’agit du projecteur SIMDA Polysynchro à deux objectifs (présentation à venir).

Fadomat 2FADOMAT avant et arrièreFadomat 3

Le FADOMAT possède un mécanisme relativement complexe, placé dans un carter vertical, actionné par un moteur bi-tension situé à l’arrière vers le haut. Une embase métallique équipée d’un longeron central réglable reçoit les deux projecteurs. Alors que les sorties de lumière sont alternativement fermées et ouvertes devant les objectifs, la diapositive suivante est avancée automatiquement ou manuellement dans le passe-vues du projecteur dont le flux lumineux est fermé.

Voir : Lanterne de projection double STEREOPTICON

Fadomat 4  Fadomat 5

Extraits de la notice présentant les principales fonctions du FADOMAT

« Il existe deux vitesses de fondu enchaîné : lente pour effets artistiques avec synchronisation musicale ou rapide pour conférence technique ou vues sportives. » Un interrupteur permet de garder deux vues superposées sur l’écran. Le FADOMAT a surtout été créé pour la projection automatique à l’aide d’un magnétophone, mais il est possible de s’en servir manuellement en appuyant sur un bouton situé sur le dessus de l’appareil.

Fadomat 8  Configuration d’une projection audiovisuelle automatique

Sur cette photographie, provenant d’une notice publicitaire FADOMAT, on voit précisément cet accessoire avec deux projecteurs PRADOVIT en haut de l’image et le magnétophone à bande avec son synchroniseur externe en bas de l’image. Ce dernier permet de lire les “tops” 1000Hz enregistrés sur la bande magnétique afin de déclencher automatiquement le changement de vue c’est à dire ouverture / fermeture inversée du FADOMAT et changement de vue dans le projecteur ayant le flux lumineux fermé.

Fadomat 6 Fadomat et Pradovit Color

Les projecteurs peuvent être deux Pradovit Color 150 (lampe halogène 24v / 150w) ou deux Pradovit Color 250 (lampe halogène 24v / 250w). Ils peuvent recevoir une gamme d’objectifs dont les focales vont de 85mm à 250mm.

Fadomat 7 CinéPhotoGuide 1968

Le catalogue CinéPhotoGuide de 1968, édité par Grenier-Natkin, présente le FADOMAT en haut de page droite, sans illustration. On peut lire « Nouveau système de fondu enchainé chez Leitz… Obturateur à mouvement alternatif se déplaçant à courte distance des objectifs, température de couleur constante ». A l’époque, les prix étaient : projecteur 874frs x 2 = 1748frs plus FADOMAT 918frs soit de 2666frs pour l’ensemble. A titre de comparaison, un projecteur d’entrée de gamme Malik 302B valait 315frs. Ce système de fondu enchainé figure dans les catalogues de la marque jusqu’en 1976.

Autres projecteurs Leitz, voir MARQUES

 

 

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La Lanterne Magique de Georges Mélies

Posté par Patrice Guerin le 26 novembre 2018

Ce film de 1903 montre Polichinelle et Pierrot construisant une lanterne magique géante avec laquelle ils font des projections… Projections hélas “cinématographiques”.

Lanterne Melies

Pour voir le film CLIQUER ICI

L’image projetée par la lanterne s’éteint et six danseuses sortent de cette lanterne, accompagnées de Colombine, pour danser le “French CanCan”. Un peu plus tard deux groupes de danseuses classiques continuent le spectacle, mais Polichinelle et Pierrot se disputent une danseuse de French-Cancan venue troubler la fête. Bien entendu les gendarmes interviennent et tout se termine par une ronde autour de la lanterne magique.

Polichinel 3 Plaque extraite de “Histoire de Polichinel” vers 1880.

Polichinel(le) et Pierrot sont des personnages issus de la Comedia Del Arte, devenus héros de la littérature enfantine que l’on retrouve sur de nombreuses plaques de lanterne magique, mais ils sont très rarement représentés dans un même sujet.

VOIR : Lanterne magique carrée en fer blanc

 

 

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Les Projections Lumineuses à l’Exposition Universelle de 1889

Posté par Patrice Guerin le 8 novembre 2018

Expo 1889 1bPlaque de projection panoramique représentant l’Exposition Universelle de Paris en 1889. Cliquer sur la plaque pour voir l’animation. 

Du 5 mai au 31 octobre 1889 se déroule à Paris la dixième Exposition Universelle depuis 1851 et la quatrième à Paris. Cette Exposition Universelle célèbre trois événements : les 100 ans de la Révolution Française, les 50 ans de la Photographie et la naissance de la Tour Eiffel.

Expo 1889 2Revue Technique de l’Exposition Universelle de 1889, “La Photographie et ses Applications” par H. Fourtier.

« L’importance que prennent tous les jours les applications photographiques a donné une impulsion nouvelle aux travaux des chercheurs et l’Exposition de 1889 a démontré que la photographie était devenue l’auxiliaire indispensable de la Science, des Arts et de l’Industrie. Appareils et procédés ont reçu les perfectionnements les plus complets, mais le caractère qui semble les résumer tous est celui-ci : simplification et certitude des procédés. » Source “Traité pratique des agrandissements photographiques” par Eugène Trutat éditions Gauthier-Villars Paris 1891.

Expo 1889 3  Vue intérieure de la section photographie.

Située au premier étage du Palais des Arts Libéraux, classe 12, l’exposition de photographie célèbre « non sans éclat », le cinquantenaire de sa divulgation. « C’est encore une toute jeune science, que la photographie, et les immenses progrès déjà accomplis font présager pour l’avenir des progrès plus grands encore… elle sort du domaine de la technique documentaire dans laquelle on a voulu trop la reléguer, pour entrer résolument dans le domaine de l’art pur. »*

Expo 1889 4 Plaque de projection Molteni Série 156 N°4 “Champ de Mars et Tour Eiffel (Expo. 1889).

Pour la première fois les “PROJECTIONS et AGRANDISSEMENTS” sont présentent  dans une Exposition Universelle : « Photographie section VII – Les projections et les agrandissements : Les lanternes de projection – Leur emploi – La lumière oxhydrique – L’oxygène comprimé – Les appareils polyoramiques – Les agrandissements photographiques. »*

Expo 1889 5Revue Technique de l’Exposition Universelle de 1889 pages 338 “VII – Les projections et les agrandissements”.

« Il est encore une application toute particulière de la photographie qu’il importe de signaler, nous voulons parler des “projections”. Les appareils de projections ne sont au fond, si l’on veut, que la simple lanterne magique du père jésuite A. Kircher. Mais depuis le XVIIe siècle, les perfectionnements se sont multipliés tant pour l’éclairage que pour le fini des objectifs et maintenant il n’est pas rare de voir projeter des tableaux très lumineux de 6 à 8 mètres de haut… 

Expo 1889 6  Grand appareil triple à un seul corps Molteni

Voir : Les lanternes de projection MOLTENI

Monsieur Molteni a exposé plusieurs modèles de lanternes de projections, entre autre à trois objectifs et monsieur Laverne a exposé un modèle en acajou à trois têtes. On remarquait aussi des appareils en tôle et des instruments à multiples usages destinés aux cours scientifiques présentés par monsieur Duboscq. »*

Source : “La photographie à l’Exposition Universelle de 1889” par H. Fourtier. E. Bernard et Cie, imprimeurs Editeurs à Paris – 1893.

 

 

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Lanterne de projection double STEREOPTICON

Posté par Patrice Guerin le 30 octobre 2018

Stereopticon 01  Catalogue James W. Queen & C° Philadelphie 1869

Le terme “STEREOPTICON” est d’origine anglo-saxonne et figure sur la couverture de nombreux catalogues américains à partir du milieu des années 1860. Il est généralement accompagné du sous-titre “Dissolving view apparatus” (appareil pour vues fondantes ou pour fondu enchainé dirions-nous aujourd’hui). « Vous avez entendu parler de “STEREOPTICON”, de “STEREOSCOPTICON”, de “PANTOSCOPTICON” et de “SCIOPTICON” ou de la “LICORNE D’ÉCRITURE”, comme le disent les billets de cirque, mais cet enrichissement de la langue provenant de sources grecques est étrange. Ce n’est ni plus ni moins qu’une nouvelle lanterne magique adaptée à la projection de photographies sur verre et autres photos à grande échelle. En général, tous les “…OPTICONS” sont des lanternes magiques. » Source “The Pennsylvania School Journal” décembre 1873, page 213.

Stereopticon 02  “Panorama Stereopticon” James W. Queen & C° Philadelphie 1888.

Un STEREOPTICON est une sorte de Lanterne Magique double permettant de projeter en continu (sans séquence noire entre les images) une suite de vues positives sur verre. Il existe deux types d’appareils :

Stereopticon 03  d’une part ceux constitués de deux projecteurs placés l’un à coté de l’autre ;

Stereopticon 04  d’autre part, ceux formés par deux appareils placés l’un au dessus de l’autre.

Par la suite les appareils superposés ne feront plus qu’un seul projecteur à deux objectifs, appelés par les anglais “Biunial”.

Voir : Lanternes multiples ou POLYORAMAS - Lanterne magique vernie noir

Stereopticon 05  Dispositif de fondu à l’avant d’une lanterne double verticale.

A l’avant de chaque objectif se trouve un volet mobile permettant de “fermer” le flux lumineux d’un objectif tout en “ouvrant” l’autre flux lumineux de telle manière que la quantité de lumière soit constante sur l’écran.

Stereopticon 06aStereopticon 06b  Eclairage oxy-calcique.

Pour assurer des spectacles dans de grandes salles, la lumière était fourni par des chalumeaux “Oxhy-Calcique” placés dans chaque lanterne. Ceux-ci étaient alimenté par du gaz Oxygène qu’il fallait préparer avant chaque projection car il n’existait pas de fournisseur à l’époque.

Voir : La lumière DRUMMOND et les chalumeaux oxhydriques

Stereopticon 07  Salle de conférence aux Etats-Unis vers 1880.

Ces dispositifs de projection remontent au milieu du XIXe siècle lorsque certains conférenciers (lecturers en anglais) souhaitaient illustrer leurs propos d’une suite continue d’images. « La lanterne magique, qui servait autrefois à amuser les enfants avec la projection de misérables caricatures et figures grotesques, a maintenant pris un caractère différent grâce aux “Images photographiques nouvelles et supérieures” préparées pour cet instrument ; ces vues sont faites avec netteté, fidélité et effet artistique, représentations inaccessibles à celles qui existaient auparavant. »*

Stereopticon 08  Vue positive stéréo des chutes du Niagara par les frères LANGENHEIM. Source Wikimedia Commons.

Les photographes Américains, d’origine allemande, William et Frederick LANGENHEIM développèrent le procédé des “Diapositives Stereopticon” – images positives sur verre – vers 1849/50. Installés à Philadelphie, ils font une brillante démonstration de projection de ces images lors de la première Exposition Universelle qui se déroule à Londres en 1851. Cet événement apporte une audience internationale à leur travail et contribue à l’utilisation des vues transparentes sur verre pour la projection.

Stereopticon 09Catalogue “Optical Lanterns, Stereopticons, Photographic Transparencies and Colored Views” par James W. Queen & C° Philadelphie 1888.

Des catalogues de vues photographiques sur verre souvent « colorées à la main » sont édités et présentent plusieurs milliers de sujets que l’on peut acheter individuellement ou sous forme de “Lecture Sets”, sorte de conférence prête à l’emploi avec sélection de vues et texte d’accompagnement. Le catalogue de James W. Queen & C° à Philadelphie, datant de 1888 (52e édition) contient plus d’une centaine de pages consacrées aux vues de projection. « Pour donner une conférence de deux heures, une quarantaine de photos est le plus petit nombre qui puisse être utilisé ; avec un plus grand nombre, il sera moins difficile de divertir le public. »*

Stereopticon 10  Projection dans le grand amphithéâtre de la Sorbonne par Alfred MOLTENI en 1880.

Les conférences avec projections vont se développer dans toute l’Europe jusqu’au début du XXe siècle et la France ne sera pas en reste dans ce domaine. Dès 1860 Alfred MOLTENI va être le projectionniste « zélé » de nombreux conférenciers.

Voir : Enseignement par les projections lumineuses MOLTENI et MEUNIER

* Catalogue “Magic Lanterns, Stereoscopticons, and Dissolving view apparatus” de James W. Queen & C° Philadelphie 1869.

 

 

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Spectacle d’ombres “TOURNAI”

Posté par Patrice Guerin le 8 octobre 2018

Les samedi 26 octobre 2018 (20h) et dimanche 27 (18h) au Conservatoire de Tournai

Image de prévisualisation YouTube Cliquer sur l’image pour voir la vidéo

Répétition du spectacle lyrique d’ombres projetées “Tournai” en vue des représentations des 27 et 28 octobre 2018 au Conservatoire de Tournai. Chef de cœur Michel Jakobiec.

Le 30 octobre 1898, à la halle aux draps de Tournai, était donnée en représentation “Tournai”, une pièce lyrique d’ombres en 22 tableaux, composée de musique, du livret et d’images indissociables et complémentaires.

Voir : Pièce d’ombres “Tournai”

A l’occasion des 120 ans de ce spectacle, une reconstitution à l’identique, avec la même partition, la même série de vue et la même lanterne a été donnée au conservatoire de Tournai. « Il s’agit d’un poème lyrique composé d’une musique de Louis Rosoor et d’un texte délicieusement désuet, un brin grandiloquent d’Alfred Thomas, à la gloire de la ville de Tournai depuis les origines du monde jusqu’à la fin du XIXe siècle. La vrai particularité de ce spectacle chanté, ce sont les images projetées sur un écran au moyen d’une triple lanterne magique de marque Molteni. » Source Le Courrier de l’Escaut du 6 octobre 2018.

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Le baryton Emmanuel Wallon prête sa voix pour cette nouvelle version. Il est accompagné par deux pianistes, Catherine Forthomme et Flavien Casaccio, ainsi que par l’Ensemble Vocale du Conservatoire, dirigé par Michel Jakobiec. La projection, avec une lanterne triple Molteni, est assurée par Patrice Guérin, assisté de Sophie Bataille.

Tournai repet  Lanterne triple MOLTENI utilisée pour les spectacles de 1898 et 2018.

Cette projection peut avoir lieu grâce à la famille Desclée,qui a conservé les archives de ses ancêtres. Elle est organisé conjointement par les Amis du Mufim (Musée de Folklore et des Imaginaires) et le Rotary de Tournai. Les places sont disponibles auprès de l’office de Tourisme de Tournai au prix de 15€.

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Chaque représentation s’est déroulée devant une salle comble et un public enthousiaste. Certains sont même revenus tellement le spectacle était riche et dense. « Ce Poème lyrique a été merveilleusement interprété. Les musiciens étaient de très haut niveau et les 2 pianistes m’ont fortement impressionné. La projection avec du matériel d’époque nous remettait très bien dans l’ambiance de cette époque passionnante qu’est la fin du XIXe siècle. C’est un prodige d’ingéniosité technique. »

Pour découvrir le spectacle / To discover the show : CLIQUER ICI

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Pour en savoir plus sur les pièces d’ombres : Spectacle d’ombres artistiques ou le théâtre chez soi - La pièce d’ombres “Lourdes” de l’abbé Evrard - Pièce d’ombres “La Marche à l’Etoile”

 

 

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La Lanterne Magique d’Amour

Posté par Patrice Guerin le 22 septembre 2018

Schall 4  Détail de la gravure

Cette belle estampe du XVIIIe siècle, intitulée “La Lanterne Magique d’Amour”, a été gravée par Pierre Michel ALIX (1762-1817), d’après un tableau de Jean Frédéric SCHALL (1752-1825).

Schall 2  “La Lanterne Magique d’Amour” 1805, monté dans un cadre d’époque.

En plus du titre de la gravure, il est écrit « Déposé à la Bibliothèque Impériale. A Paris, chez Noël Frères rue des Prêtres Saint Germain l’Auxerois N°22, à la colonne de Rosback et rue St Jacques N°16, au Pont des Arts. »

Schall 3  “Le Télégraphe d’Amour”1805, source : Musée de la Poste.

“La Lanterne Magique d’Amour” et “Le Télégraphe d’Amour”sont deux “pendants” gravés d’après SCHALL, déposés le 16 juillet 1805. Source : Bibliothèque Nationale, département des Estampes. Inventaire du fonds français. Graveurs du XVIIIe siècle par Marcel Roux. Paris Bibliothèque Nationale 1931.

Voir : Montreurs de lanterne magique

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Dès 1776, SCHALL peint des sujets galants à la manière de FRAGONARD.« Témoin, dans un genre parfois scabreux, de la douceur de vivre de l’Ancien Régime finissant, mémorialiste des mœurs légères, dans un décor tout à la fois réaliste et imaginaire, il devient un maitre mineur dans le genre de FRAGONARD et de WATTEAU ».  Sous prétexte de mythologie, il excelle dans les sujets licencieux représentant des femmes nues dans des paysages bucoliques qui remportent un énorme succès à l’époque. La plupart de ses œuvres sont immédiatement gravées, souvent en couleurs.

 

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MOLTENI et les projections photographiques de la Société de Géographie

Posté par Patrice Guerin le 17 août 2018

Geographie 1  Cabinet d’un navigateur, par Adriaen COLLAERT ,vers 1580.

En juillet 1821 La Société de Géographie est fondée à Paris ; c’est la toute première institution de ce genre, suivie de Berlin en 1828, Londres en 1830 et Saint-Pétersbourg en 1845. Deux cent vingt-sept personnalités ont participé à sa création, dont les plus grands savants de l’époque, tels que CHAMPOLLION, CUVIER, DUMONT D’URVILLE, Von HUMBOLDT, LAPLACE, MONGE.

Geographie 2Médaille d’argent de la Société de Géographie, frappée pour son cent cinquantenaire (1821-1971).

Elle a pour buts de concourir aux progrès de la géographie et d’encourager les voyages de découvertes dans les contrées encore inconnues. De plus elle contribue au financement des expéditions et offre des récompenses à leur retour, dont le prix MOLTENI  décerné tous les trois ans, à partir de 1903, « à l’explorateur français qui aura rapporté et donné à la Société la collection de photographies la plus intéressante, tant au point de vue géographique qu’au point de vue photographique.»

Geographie 3 Fig.3 Plan du Rez-de-Chausée, avec la grande salle de réunion à l’arrière du bâtiment.

En 1878, la Société de Géographie acquiert un terrain sur le boulevard Saint-Germain en cours de percement, et fait construire un immeuble sur cinq niveaux destiné à abriter ses bureaux, sa bibliothèque, des espaces pour l’organisation d’expositions de photographies et une grande salle de conférence. Pouvant accueillir plus de 400 personnes, celle-ci est équipée d’un tableau noir qui peut être converti en écran de projection.

Geographie 4  Nouvelle salle de réunion et de projection. Le Magasin Pittoresque 1885 page 336.

Dans ces nouveaux locaux de très nombreuses conférences sont organisées, permettant aux explorateurs et autres grands voyageurs de présenter leurs expéditions. Celles-ci sont souvent accompagnées par la projection de photographies effectuée par Alfred MOLTENI en personne, qui est lui-même membre de la Société depuis 1874.

Voir : L’enseignement par les yeux

Geographie 5 Lettre de M. BOUQUET DE LA GRYE à MOLTENI, 21 février 1884. Source Musée français de la Photographie / Conseil départemental de l’Essonne.

« Monsieur, je vous envoie le complément des épreuves à faire pour la projection du 1ermars. Il n’en manque qu’une que je suis en train de dessiner et que je vous envoie par la poste si je ne renonce pas à l’achever. Je vous serais obligé de mettre comme autrefois du bleu sur la mer, cela faisait très bien et agrémentait la projection des cartes géographiques. Agréer je vous prie l’assurance de mes sentimens dévoués. »

Non seulement MOLTENI assure la plupart des projections, mais il prépare, à la demande des conférenciers, les clichés nécessaires à leurs exposés. C’est ainsi qu’il reproduit en vues sur verre normalisées (8,5x10cm) de nombreuses cartes, dessins ou illustrations qu’il colorise parfois, ainsi que des photographies papier ou des clichés sur verre ayant d’autres formats.

Geographie 6Catalogue Molteni N°104bis. Consultation CLIQUER ICI

En échange d’une prestation gratuite, MOLTENI obtient le droit d’exploiter cette fabuleuse collection d’images dans ses catalogues afin qu’elle soit largement diffusée, principalement dans le milieu de l’enseignement.

Geographie 7 Pérou [groupe hétéroclite] / mission WIENER ; photographe WIENER ; photo reproduite par MOLTENI pour la conférence donnée par WIENER en 1876. Source Gallica BnF-Sté de Géographie.

Constatant le grand intérêt pour ces images, la Société de Géographie sollicite les dons de photographies à caractère géographique auprès des voyageurs solitaires, des diplomates, des expéditions scientifiques et des missions religieuses, civiles ou militaires. En quelques années plusieurs milliers d’images sont reçues et constituent l’embryon d’une collection qui ne cessera de croître au cours des décennies.

Geographie 8 Site BNF Gallica-Sté Géographie. Consultation CLIQUER ICI

Depuis 1942 le département des Cartes et Plans de la BnF est dépositaire des collections de la Société de géographie. Le fonds iconographique compte 100 000 photographies sur papier et 43 000 sur plaques de verre, prises dans le monde entier entre 1850 et 1950.  Les images les plus saisissantes et les plus significatives de ce fonds sont en ligne sur Gallica et présentées dans un livre publié à l’automne 2007. Format : 27×33 cm, 239 pages, 254 illustrations, relié sous jaquette.

Lien dossier de presse exposition et livre  : CLIQUER ICI

Pour découvrir l’explorateur dans diverses situations rocambolesques : Une leçon de géographie en 1905, par Henry MIRANDE

 

 

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Dance of Ghosts and Death – Danse du fantôme avec la mort

Posté par Patrice Guerin le 5 août 2018

Squelette 1  Dessin de Christiaan HUYGENS (1659). Source : Leiden University Library, HUG 10 f076v

Ce dessin, inspiré de “La Danse de mort”de Hans HOLBEIN (1538), représente différentes attitudes d’un squelette jouant avec sa tête. Il a été réalisé de la main même de Christiaan HUYGENS au XVIIe siècle. C’est la toute première représentation des images qui figureront sur les plaques animées des XVIIIe et XIXe siècle.

Squelette 2  Représentation symbolique d’un spectacle de ROBERTSON figurant sur son caveau au cimetière du Père Lachaise à Paris

Les fantômes, squelettes et autres têtes de mort furent des sujets de prédilection dans les spectacles de fantasmagoriques de la fin du XVIIIe et du début du XIXe siècle. Elles firent le succès des spectacles du célèbre physicien ROBERTSON durant la Révolution française.

Voir : Spectacle de fantasmagorie ROBERTSON

Squelette 3  “Danse du fantôme avec la Mort”, seule représentation connue de ce sujet. Format 10×29,7 cm.

Cette plaque de lanterne magique, intitulée “Dance of Ghosts and Death,est d’origine anglaise et date probablement de 1830-1850. Elle présente trois images d’un fantôme dansant avec un squelette. Fantôme ou personnage en chemise de nuit ? En effet celui-ci est assez jovial en semble bien vivant, contrairement aux représentations de l’époque de la “Danse de la mort” où les mortels sont présentés comme raides et tristes. 

Squelette 4  Cliquer sur l’image pour voir l’animation réalisée à partir des vues de la plaque ci-dessus.

Il convient de préciser que les trois vues figurant sur cette plaque ne permettent pas de faire ce genre d’animation avec une lanterne magique, puisqu’elles sont placées côte à côte sur la même plaque. Il aurait fallu qu’elles soient sur trois supports (tableaux) différents, projetés rapidement par une lanterne triple, pour obtenir cet effet.

Squelette 5  Fable de La Fontaine : La Mort et le Bûcheron

Squelette 6  Fantaisie N°5 : Le magot de mon oncle Greluchet

A la fin du XIXe siècle, le squelette est représenté à de nombreuses reprises sur des plaques de lanterne magique pour symboliser la Mort. Il est moins effrayant que dans les premières représentations car ces plaques sont généralement destinées aux enfants.

Voir : Ghosts Geister & Fantômes in the theater

 

 

 

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La pièce d’ombres “Lourdes” de l’abbé Evrard

Posté par Patrice Guerin le 28 juillet 2018

A Lourdes 01  Défilé des Pèlerins devant le Sanctuaire

Au début du XXe siècle, les pièces d’ombres sont très répandues dans les familles et certaines institutions ou salles de spectacle. Voir : Spectacle d’ombres artistiques ou le théâtre chez soi

Cela consiste à projeter des vues “décors” sur lesquelles défilent horizontalement des silhouettes noires (ombres). On trouve ces pièces dans les catalogues des Maisons MAZO, La BONNE PRESSE et RADIGUET & MASSIOT.

Voir : Pièce d’ombres “Tournai” - Pièce d’ombres “La Marche à l’Etoile” - Le spectacle des Ombres à l’Ecole Polytechnique - Les POILUS ombres et poème par Henriot

 

A Lourdes 02  Catalogue Bonne Presse de 1911, page 229

Cette grande pièce d’ombres sur “Lourdes”, composée de 10 tableaux, est éditée par la Maison de la BONNE PRESSE vers 1910. La projection des dessins de H. BOUREAU est accompagnée d’une musique de J. FRAGEROLLE fils et d’un poème de PAUL PATRICK. Cet exemplaire, contenu dans un coffret en bois de 52x12x10cm , a appartenu à l’abbé Pierre Fournier Evrard (1876-1956), curé de Notre-Dame-au-Cierge à Epinal.

A Lourdes 03Coffret spécial pour pièce d’ombre contenant tous les éléments de “Lourdes”

Le coffret contient 14 tableaux 8½ x 10 cm, coloriés à la main par les services de la Bonne Presse et 6 bandes défilés avec silhouettes en noir. On trouve en plus 1 verre teinteur et 1 partition avec accompagnement de piano.

Autre sujet : La tentation de Saint-Antoine le Grand

Lourdes 1 Lourdes 3Lourdes 4Lourdes 5Lourdes 2

Résumé publié dans le catalogue BONNE PRESSE de 1911 : « En quelques tableaux très sobres, l’histoire de Lourdes se déroule devant le spectateur “toujours avide de surnaturel”. Bernadette va ramasser du bois mort avec ses compagnes, lorsqu’elle voit une forme blanche dans la grotte de Massabielle ; rien de plus saisissant que ces différentes apparitions… 

Lourdes 6 Lourdes 7 Lourdes 8 Lourdes 9

… Les premiers miracles y sont représentés : l’enfant aveugle, le paralytique et le célèbre miracle du cierge. L’arrivée des foules au sanctuaire béni prend fin avec une vue de la basilique illuminée, le soir, au dessus de laquelle apparait finalement la Vierge Immaculée. »

Lourdes 10 Lourdes 11 Lourdes 13 Lourdes 14Lourdes 12

Liste des tableaux et des défilés (ci-dessous) : Bernadette et ses compagnes ; Première apparition ; La Grotte et le Gave ; Les paysans ; Seconde apparition ; L’enfant aveugle ; L’Immaculée Conception ; Le miracle du cierge ; Arrivée de la foule ; Premier sanctuaire ; Premiers pèlerins ; Les pèlerinages ; Procession du Saint Sacrement ; Apothéose.

Défilé 21 Défilé 22 Défilé 23 Défilé 24  Défilé 25 Défilé 26b

A la même époque il existait des spectacles plus simples, sans défilé d’ombres, que la Maison MAZO nommait “Chansons Lumineuses”. Il s’agissait d’une série de plaques sur verre, généralement coloriées à la main, accompagnée d’une partition musicale (piano et/ou chant). Les sujets étaient très variés : légendes et contes populaires, thèmes religieux ou patriotiques, chansons traditionnelles illustrées, scènes humoristiques.

Voir : La Pastorale de Noël

 

 

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Projecteur trichrome artisanal

Posté par Patrice Guerin le 12 juin 2018

Trichro 01  Ce projecteur trichrome artisanal, fabriqué en bois et en métal, pourrait dater des années 30.

Sa base est composée de deux planches en sapin de 16mm, assemblées sur deux tasseaux. Elle mesure 24x30cm et supporte, en son centre, une planche verticale en contreplaqué de 8mm maintenue par deux équerres. Cette dernière mesure 16x28cm, ce qui fait une hauteur totale de l’appareil de 31,5cm. Poids de l’ensemble 1,8kg.

Voir : La projection de photographies en couleurs, procédé TRICHROME

Trichro 02  Trichro 02b  La partie avant supportant le système optique, coulisse et peut se déboiter.

A l’avant de cette partie verticale, un assemblage de cinq plaques de contreplaqué, percé de trois ouvertures de 4x5cm, permet de mettre en place, par le dessus, la plaque filtre et la plaque photographique.

Trichro 03  Trichro 03c  La seule ampoule présente dans l’appareil est un modèle 100w, 220v, de la marque Auchan ; elle n’est peut-être pas d’origine.

A l’arrière se trouve une boite en fer blanc, peinte en noir à l’extérieur et en argent à l’intérieur, contenant le système d’éclairage composé de trois ampoules claires. Les douilles, type Edison E27, sont en laiton à l’arrière et en porcelaine à l’avant. Elles sont alimentées par trois câbles électriques torsadés deux conducteurs, reliés entre eux par des épissures. L’ensemble est branché au secteur par une prise en porcelaine sur laquelle il est inscrit 10/250.

Trichro 04b  Trichro 04a  A l’avant du projecteur se trouve une planchette mobile coulissant entre deux rails en bois permettant d’ajuster les objectifs.

La partie avant supporte une plaque verticale, en contreplaqué de 8mm, sur laquelle est fixé un ensemble métallique coulissant et réglable permettant d’ajuster chacun des trois objectifs en hauteur et en largeur. Chaque objectif est composé d’un tube cylindrique en fer blanc, coulissant sur la base, de 30mm de diamètre, à l’avant duquel se trouve une simple lentille de verre biconvexe. Le système optique n’est pas équipé de condensateur.

Trichro 05a  Trichro 05b Trichro 05c  Filtre trichrome et vue positive, format 6x13cm.

Avec ce projecteur se trouve une boite en carton contenant deux plaques colorées identiques et une vue positive composée de 3 images noir et blanc placées verticalement, avec un intervalle noir de 3 et 7mm. Les trois vues sont semblables et ne présentent pas de différence de valeur due à une prise de vue à travers les filtres colorés.

Trichro 06

L’image finale provenant de la superposition des vues à travers les filtres colorés donne une pseudo photographie en couleur.

Pour un complément d’informations, voir : Petite histoire des PROJECTIONS en COULEURS

Merci à toute personne susceptible d’apporter des précisions sur cette appareil : date, appareil photographique ayant permis d’obtenir les vues, etc.

 

 

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