Photographie et Projection à l’Exposition de HANOÏ 1902-1903

Posté par Patrice Guerin le 18 février 2019

Hanoi 01  Une des affiches de l’Exposition de Hanoï – 3 novembre 1902 / 31 janvier 1903. Auteur R. Tournon.

« L’idée d’organiser une Exposition à Hanoï est née lors du vote de l’emprunt de 280 millions, à la fin de l’année 1898. Il était utile d’étaler au grand jour les richesses de l’Indo-Chine, de montrer la réalité de ses ressources et justifier la création de l’outillage économique de la Colonie.»

Hanoi 02Médaille “Protectorat de l’Annam et du Tonkin“ Hanoï Exposition de 1887.

Au départ, il s’agissait d’une exposition locale comme l’avait été précédemment celle de 1887, mais l’arrêté du 5 mai 1899, conséquence de pourparlers avec les représentants de la France en Extrême-Orient, fixe au 1er décembre 1901 la date de l’ouverture d’une exposition « des produits agricoles et industriels et des œuvres d’art de la France, des colonies françaises et des pays d’Extrême-Orient.» Un arrêté du 28 juin 1900, retarde cependant d’un an l’ouverture de l’Exposition et la fixe au 3 novembre 1902.

Hanoi 03  Implantation des différents pavillons.

L’Exposition est inaugurée solennellement le 16 novembre. Ce nouveau délai de 15 jours est dû aux orages de novembre qui ont fait de grands dégâts dans les bâtiments et les jardins et aussi aux retards apportés dans l’expédition des caisses par suite de l’encombrement du port de Haïphong. 4000 participations assurent le succès de l’Exposition.

Il avait été décidé que l’entrée serait gratuite, tant pour les Européens que pour les indigènes. Durant les premiers jours la foule se presse dans les galeries, puis peu à peu celles-ci sont désertées, excepté quand un convoi de paysans y débarque, amenés du fond de quelque province par un fonctionnaire zélé. « Quand on connut l’Exposition de Hanoï à l’étranger, elle ferma ses portes ! »

Hanoi 04  Grand-Palais, pavillon Central conçu par Adolphe Bussy.

Le Grand-Palais, avec ses colonnades et ses ouvertures d’heureuses proportions, fermées par des menuiseries riches et robustes dans les traditions du vieil art français, constitue une imposante toile de fond sur laquelle les deux galeries en aile raccordent leurs courbes recoupées par les clochetons, les dômes et les minarets des pavillons principaux.Le pavillon C, situé à droite du Grand-Palais, accueille l’Exposition Métropolitaine. Parmi les différentes classifications, la classe 3 est consacrée à la gravure, typographie, photographie et librairie. Elle se trouve dans la galerie D du pavillon latéral droit.

Hanoi 05  Stands Photographie et Phonographes.

Le PHOTO-CLUB avait envoyé une intéressante collection d’épreuves et d’agrandissements. La maison MERCIER présente des plaques spéciales pour les écarts d’exposition si fréquents avec l’éclairage variable des colonies. Les fabricants REEB, JOUGLA, GUILLEMINOT exposent des plaques et des papiers sensibles. Il convient de souligner que les produits GUILLEMINOT jouissent d’une grande faveur à Hanoï. MM. BELLIENI, RICHARD, TURRILLON, exposent leurs divers appareils, tandis que les frères DEMARIA de Paris, ont ingénieusement construit un appareil en bois de teck, avec soufflets de toile, monté et assemblé spécialement pour les colonies ; « notons cette préoccupation que nous rencontrons bien rarement ». On trouve aussi les phonographes PATHÉ, en bonne place parmi le matériel photographique et de projection. Les libraires sont groupées en une seule vitrine, à l’écart de laquelle se trouve cependant la librairie photographique MENDEL et les maisons DELAGRAVE, HOLLIER, LAROUSSE, SIMONIS EMPIS, LE VASSEUR, PICARD et KAHN, ainsi que la Société française d’éditions d’art.

De toutes les attractions, la seule qui procura quelque profit à son manager et quelque gaieté aux spectateurs, fut le théâtre DUPUY, situé en B’ du plan, qui, avec ses chansons de Montmartre et son répertoire moderne, donnait aux Hanoïens l’illusion d’être Paris.

Hanoi 06  Attraction : Théâtre des illusions, Grand Cinématographe.

Le “Théâtre des Illusions - Grand Cinématographe fait partie des attractions présentes sur l’Exposition d’Hanoï. Abrité dans une construction temporaire, ce cinéma projette les films de la société LUMIERE tels que “La Danse Serpentine”“Magie Noire” et “Le Néant” (titres lisibles sur l’affiche à gauche), ainsi que des films réalisés dès 1896 par des opérateurs Lumière envoyés en Indochine.

Texte extrait du Rapport Général de la Mission à l’Exposition de Hanoï et en Extrême-Orient (1902-1903).
Source Gallica : CLIQUER ICI

 

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Histoire des projecteurs LEITZ

Posté par Patrice Guerin le 12 février 2019

Leitz Story 01  Première publicité annonçant l’existence du LEICA en 1925.

Tous les photographes connaissent la marque allemande LEICA qui commercialisa pour la première fois un appareil photo de petit format dès 1925. Pour cela, l’ingénieur de la firme, Oskar BARNACK, utilisa du film 35mm perforé uniquement employé à l’époque dans le Cinématographe.

Leitz Story 02Schéma du LEICA III. Annuaire Tiranty 1936-7.

Les origines de la marque remontent à 1849 quand un jeune technicien autodidacte, Carl KELLNER, fonde un institut d’optique pour développer et commercialiser des lentilles et des microscopes. En 1865, un autre technicien originaire de Bade, Ernst LEITZ (1843–1920), est recruté par l’atelier de l’Institut d’optique de Wetzlar. Rapidement il devient l’un des associés de l’entreprise qu’il rachète en 1869 et à laquelle il donne son nom LEITZ. En 1913 la marque LEICA apparaît pour désigner le nouvel appareil photo sur lequel il travaille, c’est l’abréviation de LEItz CAmera.

Pour en savoir plus CLIQUER ICI

Leitz Story 03

1926 : un an après la commercialisation du premier LEICA, la Maison LEITZ sort son premier projecteur de film fixe de petit format. Il s’agit du modèle “Uleja”.

Voir : Le premier projecteur 24×36 LEITZ Uleja

Leitz Story 04  En haut projecteur “Uleja”, en bas projecteur“Gnom”, extrait de la brochure “Petite chronique du LEICA”.

1929 : ce premier projecteur est suivi par un second modèle nommé “Gnom”. Assez semblable au précédent, il est adapté au format 18×24 et possède un objectif de 64mm et une lampe bas voltage de 30V / 100W.

Leitz Story 05  Notice projecteur “VIIIs” LEITZ septembre 1937.

1937 :  commercialisation du projecteur “VIII S” d’une conception complètement nouvelle. Il est équipé d’un objectif “Hektor” 1:2,5/85mm et possède différents passe-vues interchangeables. Ce projecteur sera fabriqué en différentes versions.

Voir : Projecteur Leitz VIII

Leitz Story 06  En haut projecteur “VIII S”, en bas projecteur “Parvo”, extrait de la brochure “Petite chronique du LEICA”.

1938 : LEITZ sort un petit projecteur aux formes novatrices avec un corps en bakélite, le “Parvo”. Cet appareil subira de nombreuses améliorations, dont des versions colorées, et sera fabriqué pendant plus de 25 ans.

Voir : Projecteur Leitz Parvo

Leitz Story 07  Projecteur “Prado 250”, extrait de la brochure “Petite chronique du LEICA”.

1948 : sortie d’un nouveau projecteur, le “Prado 250” avec objectifs interchangeables.

Leitz Story 07

Cette publicité illustre parfaitement l’évolution des projecteurs de diapositives LEITZ jusqu’au fameux “Pradovit” apparu en 1958.

Voir : Les projecteurs Pradovit LEITZ

 

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Le Singe Montrant la Lanterne Magique

Posté par Patrice Guerin le 23 décembre 2018

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Clip du Singe Larifla © Compagnie XIXe & Diaprojection

La fable “Le Singe qui Montre la Lanterne Magique”, écrite par Florian à la fin du XVIIIe siècle, est une satire politique exploitée à de très nombreuses reprises et aujourd’hui encore d’actualité : « Ceci s’adresse à vous, ténébreux beaux esprits, dont le public, hélas, ne comprend guère les écrits ! »

Voir : FLORIAN “le Singe qui montre la Lanterne Magique”

Partition Singe R°  Partition Singe V°

Vers 1830/40, une partition musicale “arrangée” est publiée par la Maison Eyssautier, 31 passage Bourg-l’Abbé à Paris. Les paroles sont de Alexis Dalès (1813-1893) et la musique, sur l’air de Larifla, est adaptée par Joseph Vimeux (1803-1847).

Partition singe generique

La Compagnie XIXe et Diaprojection ont le plaisir de vous offrir aujourd’hui une interprétation originale et moderne de cette fable intemporelle.

 Voir : Livres des fables de FLORIAN - Les images d’EPINAL et la lanterne magique - Lanterne magique carrée en fer blanc

 

 

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Les projecteurs Pradovit LEITZ

Posté par Patrice Guerin le 19 décembre 2018

Pradovit 01  R° de la notice Pradovit en anglais publiée par Leitz en 1959

Fabriquant des projecteurs de diapositives depuis 1926, LEITZ commercialise en 1958 un tout nouveau projecteur de forme parallélépipédique possédant un magasin de diapositives latéral. Dénommé “Pradovit®, ce projecteur durera une quarantaine d’années dans différentes versions.

Voir : Histoire des projecteurs LEITZ

Pradovit 02  V° de la notice Pradovit en anglais publiée par Leitz en 1959

Le premier modèle est présenté ainsi « projecteur automatique pour diapositives jusqu’au format 38x38mm. Le magasin latéral de diapositives sera adopté par toute une série d’autres fabricants de projecteurs . Il possède un objectif de très grande qualité “Colorplan” 1 :2,5/90mm. » Le modèle F possède une télécommande permettant de changer les vues et faire la mise au point.

Pradovit 03  Couverture de la brochure “Petite chronique du LEICA”

Le fascicule “Petite chronique du LEICA” édité par LEITZ dans les années 1980 présente, entre autres, un certain nombre de projecteurs commercialisés entre 1926 et 1982. En voici les extraits concernant les appareils “Pradovit”.

Pradovit 04  Pradovit Color

1966 : nouveau “Pradovit Color” avec minuterie réglable et lampe halogène 24V/150W.

Pradovit 05  Prado Universal

1968 : commercialisation du projecteur “Prado Universal” en remplacement du Prado 250/500 ; il peut être converti pour format 6×6. Le “Pradovit Color” reçoit une lampe de 24V/250W et possède une version Autofocus.

Pradovit 06  Fadomat pour fond-enchainé entre deux projecteurs Pradovit

1968 : LEITZ France commercialise un système de fondu-enchainé entre deux projecteurs “Pradovit”.

Voir : Leitz Fadomat pour fondu enchaîné

Pradovit 07  Pradovit RC

1972 : présentation à la Photokina, du projecteur automatique à prix modéré “Pradovit RC”, avec télécommande possédant une flèche lumineuse.

Pradovit 08  Pradovit CA2500

1976 : le projecteur “Pradovit R 150” succède au RC. Un modèle “Pradovit C” projette « sans trou noir entre les diapos » et le “Pradovit CA” utilise des éléments en silicium pour un temps de réponse « extraordinairement bref ».

Pradovit 09  Pradovit CA2502 et RA152

1982 : deux nouveaux projecteurs font leur apparition, le “Pradovit CA 2502” et le “Pradovit RA 152”. Ils peuvent utiliser les nouveaux “magasin LKM” mis au point cette année là. Adaptés pour des diapositives dont l’épaisseur est de 2mm (ou moins) ils contiennent 60% d’images en plus et celles-ci ne peuvent pas tomber si le magasin est renversé.

Pradovit 10  LEICA Pradovit P300

A partir de 1988, le logo LEICA remplacera celui de LEITZ sur tous les projecteurs de la marque. Cette brochure présente les “Pradovit P300 et P300 IR” dotés d’un éclairage de 24V / 250W et du vaste gamme d’optiques et d’accessoires.

Pradovit 11 Pradovit RT

En 1998, LEICA commercialise le “Pradovit RT”, destiné à « s’intégrer dans des systèmes de contrôle de spectacles audio-visuels et multi-médias ». Toujours baptisé “Pradovit”, il s’agit d’un projecteur complètement nouveau fonctionnant avec des paniers circulaires de type Carousel.

 

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Leitz Fadomat pour fondu enchaîné

Posté par Patrice Guerin le 3 décembre 2018

Fadomat 1 Notice du Fadomat

En 1968, LEITZ France commercialise un nouvel appareil destiné à effectuer des projections en foudu-enchaîné entre deux projecteurs Pradovit Color. « LEITZ France a mis au point le FADOMAT, système de fondu enchaîné utilisant 2 projecteurs PRADOVIT-COLOR Leitz… Cette solution apporte, d’une part, un rendement lumineux nettement supérieur à celui d’un projecteur unique spécialement conçu pour le “fondu enchaîné”*, d’autre part, elle permet pour la première fois, un “fondu” remarquablement progressif. »Une notice en 3 langues (français, anglais, allemand) présente de façon détaillée l’installation et l’utilisation de l’appareil.

* Il s’agit du projecteur SIMDA Polysynchro à deux objectifs (présentation à venir).

Fadomat 2FADOMAT avant et arrièreFadomat 3

Le FADOMAT possède un mécanisme relativement complexe, placé dans un carter vertical, actionné par un moteur bi-tension situé à l’arrière vers le haut. Une embase métallique équipée d’un longeron central réglable reçoit les deux projecteurs. Alors que les sorties de lumière sont alternativement fermées et ouvertes devant les objectifs, la diapositive suivante est avancée automatiquement ou manuellement dans le passe-vues du projecteur dont le flux lumineux est fermé.

Voir : Lanterne de projection double STEREOPTICON

Fadomat 4  Fadomat 5

Extraits de la notice présentant les principales fonctions du FADOMAT

« Il existe deux vitesses de fondu enchaîné : lente pour effets artistiques avec synchronisation musicale ou rapide pour conférence technique ou vues sportives. » Un interrupteur permet de garder deux vues superposées sur l’écran. Le FADOMAT a surtout été créé pour la projection automatique à l’aide d’un magnétophone, mais il est possible de s’en servir manuellement en appuyant sur un bouton situé sur le dessus de l’appareil.

Fadomat 8  Configuration d’une projection audiovisuelle automatique

Sur cette photographie, provenant d’une notice publicitaire FADOMAT, on voit précisément cet accessoire avec deux projecteurs PRADOVIT en haut de l’image et le magnétophone à bande avec son synchroniseur externe en bas de l’image. Ce dernier permet de lire les “tops” 1000Hz enregistrés sur la bande magnétique afin de déclencher automatiquement le changement de vue c’est à dire ouverture / fermeture inversée du FADOMAT et changement de vue dans le projecteur ayant le flux lumineux fermé.

Fadomat 6 Fadomat et Pradovit Color

Les projecteurs peuvent être deux Pradovit Color 150 (lampe halogène 24v / 150w) ou deux Pradovit Color 250 (lampe halogène 24v / 250w). Ils peuvent recevoir une gamme d’objectifs dont les focales vont de 85mm à 250mm.

Fadomat 7 CinéPhotoGuide 1968

Le catalogue CinéPhotoGuide de 1968, édité par Grenier-Natkin, présente le FADOMAT en haut de page droite, sans illustration. On peut lire « Nouveau système de fondu enchainé chez Leitz… Obturateur à mouvement alternatif se déplaçant à courte distance des objectifs, température de couleur constante ». A l’époque, les prix étaient : projecteur 874frs x 2 = 1748frs plus FADOMAT 918frs soit de 2666frs pour l’ensemble. A titre de comparaison, un projecteur d’entrée de gamme Malik 302B valait 315frs. Ce système de fondu enchainé figure dans les catalogues de la marque jusqu’en 1976.

Autres projecteurs Leitz, voir MARQUES

 

 

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La Lanterne Magique de Georges Mélies

Posté par Patrice Guerin le 26 novembre 2018

Ce film de 1903 montre Polichinelle et Pierrot construisant une lanterne magique géante avec laquelle ils font des projections… Projections hélas “cinématographiques”.

Lanterne Melies

Pour voir le film CLIQUER ICI

L’image projetée par la lanterne s’éteint et six danseuses sortent de cette lanterne, accompagnées de Colombine, pour danser le “French CanCan”. Un peu plus tard deux groupes de danseuses classiques continuent le spectacle, mais Polichinelle et Pierrot se disputent une danseuse de French-Cancan venue troubler la fête. Bien entendu les gendarmes interviennent et tout se termine par une ronde autour de la lanterne magique.

Polichinel 3 Plaque extraite de “Histoire de Polichinel” vers 1880.

Polichinel(le) et Pierrot sont des personnages issus de la Comedia Del Arte, devenus héros de la littérature enfantine que l’on retrouve sur de nombreuses plaques de lanterne magique, mais ils sont très rarement représentés dans un même sujet.

VOIR : Lanterne magique carrée en fer blanc

 

 

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Les Projections Lumineuses à l’Exposition Universelle de 1889

Posté par Patrice Guerin le 8 novembre 2018

Expo 1889 1bPlaque de projection panoramique représentant l’Exposition Universelle de Paris en 1889. Cliquer sur la plaque pour voir l’animation. 

Du 5 mai au 31 octobre 1889 se déroule à Paris la dixième Exposition Universelle depuis 1851 et la quatrième à Paris. Cette Exposition Universelle célèbre trois événements : les 100 ans de la Révolution Française, les 50 ans de la Photographie et la naissance de la Tour Eiffel.

Expo 1889 2Revue Technique de l’Exposition Universelle de 1889, “La Photographie et ses Applications” par H. Fourtier.

« L’importance que prennent tous les jours les applications photographiques a donné une impulsion nouvelle aux travaux des chercheurs et l’Exposition de 1889 a démontré que la photographie était devenue l’auxiliaire indispensable de la Science, des Arts et de l’Industrie. Appareils et procédés ont reçu les perfectionnements les plus complets, mais le caractère qui semble les résumer tous est celui-ci : simplification et certitude des procédés. » Source “Traité pratique des agrandissements photographiques” par Eugène Trutat éditions Gauthier-Villars Paris 1891.

Expo 1889 3  Vue intérieure de la section photographie.

Située au premier étage du Palais des Arts Libéraux, classe 12, l’exposition de photographie célèbre « non sans éclat », le cinquantenaire de sa divulgation. « C’est encore une toute jeune science, que la photographie, et les immenses progrès déjà accomplis font présager pour l’avenir des progrès plus grands encore… elle sort du domaine de la technique documentaire dans laquelle on a voulu trop la reléguer, pour entrer résolument dans le domaine de l’art pur. »*

Expo 1889 4 Plaque de projection Molteni Série 156 N°4 “Champ de Mars et Tour Eiffel (Expo. 1889).

Pour la première fois les “PROJECTIONS et AGRANDISSEMENTS” sont présentent  dans une Exposition Universelle : « Photographie section VII – Les projections et les agrandissements : Les lanternes de projection – Leur emploi – La lumière oxhydrique – L’oxygène comprimé – Les appareils polyoramiques – Les agrandissements photographiques. »*

Expo 1889 5Revue Technique de l’Exposition Universelle de 1889 pages 338 “VII – Les projections et les agrandissements”.

« Il est encore une application toute particulière de la photographie qu’il importe de signaler, nous voulons parler des “projections”. Les appareils de projections ne sont au fond, si l’on veut, que la simple lanterne magique du père jésuite A. Kircher. Mais depuis le XVIIe siècle, les perfectionnements se sont multipliés tant pour l’éclairage que pour le fini des objectifs et maintenant il n’est pas rare de voir projeter des tableaux très lumineux de 6 à 8 mètres de haut… 

Expo 1889 6  Grand appareil triple à un seul corps Molteni

Voir : Les lanternes de projection MOLTENI

Monsieur Molteni a exposé plusieurs modèles de lanternes de projections, entre autre à trois objectifs et monsieur Laverne a exposé un modèle en acajou à trois têtes. On remarquait aussi des appareils en tôle et des instruments à multiples usages destinés aux cours scientifiques présentés par monsieur Duboscq. »*

Source : “La photographie à l’Exposition Universelle de 1889” par H. Fourtier. E. Bernard et Cie, imprimeurs Editeurs à Paris – 1893.

 

 

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Lanterne de projection double STEREOPTICON

Posté par Patrice Guerin le 30 octobre 2018

Stereopticon 01  Catalogue James W. Queen & C° Philadelphie 1869

Le terme “STEREOPTICON” est d’origine anglo-saxonne et figure sur la couverture de nombreux catalogues américains à partir du milieu des années 1860. Il est généralement accompagné du sous-titre “Dissolving view apparatus” (appareil pour vues fondantes ou pour fondu enchainé dirions-nous aujourd’hui). « Vous avez entendu parler de “STEREOPTICON”, de “STEREOSCOPTICON”, de “PANTOSCOPTICON” et de “SCIOPTICON” ou de la “LICORNE D’ÉCRITURE”, comme le disent les billets de cirque, mais cet enrichissement de la langue provenant de sources grecques est étrange. Ce n’est ni plus ni moins qu’une nouvelle lanterne magique adaptée à la projection de photographies sur verre et autres photos à grande échelle. En général, tous les “…OPTICONS” sont des lanternes magiques. » Source “The Pennsylvania School Journal” décembre 1873, page 213.

Stereopticon 02  “Panorama Stereopticon” James W. Queen & C° Philadelphie 1888.

Un STEREOPTICON est une sorte de Lanterne Magique double permettant de projeter en continu (sans séquence noire entre les images) une suite de vues positives sur verre. Il existe deux types d’appareils :

Stereopticon 03  d’une part ceux constitués de deux projecteurs placés l’un à coté de l’autre ;

Stereopticon 04  d’autre part, ceux formés par deux appareils placés l’un au dessus de l’autre.

Par la suite les appareils superposés ne feront plus qu’un seul projecteur à deux objectifs, appelés par les anglais “Biunial”.

Voir : Lanternes multiples ou POLYORAMAS - Lanterne magique vernie noir

Stereopticon 05  Dispositif de fondu à l’avant d’une lanterne double verticale.

A l’avant de chaque objectif se trouve un volet mobile permettant de “fermer” le flux lumineux d’un objectif tout en “ouvrant” l’autre flux lumineux de telle manière que la quantité de lumière soit constante sur l’écran.

Stereopticon 06aStereopticon 06b  Eclairage oxy-calcique.

Pour assurer des spectacles dans de grandes salles, la lumière était fourni par des chalumeaux “Oxhy-Calcique” placés dans chaque lanterne. Ceux-ci étaient alimenté par du gaz Oxygène qu’il fallait préparer avant chaque projection car il n’existait pas de fournisseur à l’époque.

Voir : La lumière DRUMMOND et les chalumeaux oxhydriques

Stereopticon 07  Salle de conférence aux Etats-Unis vers 1880.

Ces dispositifs de projection remontent au milieu du XIXe siècle lorsque certains conférenciers (lecturers en anglais) souhaitaient illustrer leurs propos d’une suite continue d’images. « La lanterne magique, qui servait autrefois à amuser les enfants avec la projection de misérables caricatures et figures grotesques, a maintenant pris un caractère différent grâce aux “Images photographiques nouvelles et supérieures” préparées pour cet instrument ; ces vues sont faites avec netteté, fidélité et effet artistique, représentations inaccessibles à celles qui existaient auparavant. »*

Stereopticon 08  Vue positive stéréo des chutes du Niagara par les frères LANGENHEIM. Source Wikimedia Commons.

Les photographes Américains, d’origine allemande, William et Frederick LANGENHEIM développèrent le procédé des “Diapositives Stereopticon” – images positives sur verre – vers 1849/50. Installés à Philadelphie, ils font une brillante démonstration de projection de ces images lors de la première Exposition Universelle qui se déroule à Londres en 1851. Cet événement apporte une audience internationale à leur travail et contribue à l’utilisation des vues transparentes sur verre pour la projection.

Stereopticon 09Catalogue “Optical Lanterns, Stereopticons, Photographic Transparencies and Colored Views” par James W. Queen & C° Philadelphie 1888.

Des catalogues de vues photographiques sur verre souvent « colorées à la main » sont édités et présentent plusieurs milliers de sujets que l’on peut acheter individuellement ou sous forme de “Lecture Sets”, sorte de conférence prête à l’emploi avec sélection de vues et texte d’accompagnement. Le catalogue de James W. Queen & C° à Philadelphie, datant de 1888 (52e édition) contient plus d’une centaine de pages consacrées aux vues de projection. « Pour donner une conférence de deux heures, une quarantaine de photos est le plus petit nombre qui puisse être utilisé ; avec un plus grand nombre, il sera moins difficile de divertir le public. »*

Stereopticon 10  Projection dans le grand amphithéâtre de la Sorbonne par Alfred MOLTENI en 1880.

Les conférences avec projections vont se développer dans toute l’Europe jusqu’au début du XXe siècle et la France ne sera pas en reste dans ce domaine. Dès 1860 Alfred MOLTENI va être le projectionniste « zélé » de nombreux conférenciers.

Voir : Enseignement par les projections lumineuses MOLTENI et MEUNIER

* Catalogue “Magic Lanterns, Stereoscopticons, and Dissolving view apparatus” de James W. Queen & C° Philadelphie 1869.

 

 

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Spectacle d’ombres “TOURNAI”

Posté par Patrice Guerin le 8 octobre 2018

Les samedi 26 octobre 2018 (20h) et dimanche 27 (18h) au Conservatoire de Tournai

Image de prévisualisation YouTube Cliquer sur l’image pour voir la vidéo

Répétition du spectacle lyrique d’ombres projetées “Tournai” en vue des représentations des 27 et 28 octobre 2018 au Conservatoire de Tournai. Chef de cœur Michel Jakobiec.

Le 30 octobre 1898, à la halle aux draps de Tournai, était donnée en représentation “Tournai”, une pièce lyrique d’ombres en 22 tableaux, composée de musique, du livret et d’images indissociables et complémentaires.

Voir : Pièce d’ombres “Tournai”

A l’occasion des 120 ans de ce spectacle, une reconstitution à l’identique, avec la même partition, la même série de vue et la même lanterne a été donnée au conservatoire de Tournai. « Il s’agit d’un poème lyrique composé d’une musique de Louis Rosoor et d’un texte délicieusement désuet, un brin grandiloquent d’Alfred Thomas, à la gloire de la ville de Tournai depuis les origines du monde jusqu’à la fin du XIXe siècle. La vrai particularité de ce spectacle chanté, ce sont les images projetées sur un écran au moyen d’une triple lanterne magique de marque Molteni. » Source Le Courrier de l’Escaut du 6 octobre 2018.

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Le baryton Emmanuel Wallon prête sa voix pour cette nouvelle version. Il est accompagné par deux pianistes, Catherine Forthomme et Flavien Casaccio, ainsi que par l’Ensemble Vocale du Conservatoire, dirigé par Michel Jakobiec. La projection, avec une lanterne triple Molteni, est assurée par Patrice Guérin, assisté de Sophie Bataille.

Tournai repet  Lanterne triple MOLTENI utilisée pour les spectacles de 1898 et 2018.

Cette projection peut avoir lieu grâce à la famille Desclée,qui a conservé les archives de ses ancêtres. Elle est organisé conjointement par les Amis du Mufim (Musée de Folklore et des Imaginaires) et le Rotary de Tournai. Les places sont disponibles auprès de l’office de Tourisme de Tournai au prix de 15€.

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Chaque représentation s’est déroulée devant une salle comble et un public enthousiaste. Certains sont même revenus tellement le spectacle était riche et dense. « Ce Poème lyrique a été merveilleusement interprété. Les musiciens étaient de très haut niveau et les 2 pianistes m’ont fortement impressionné. La projection avec du matériel d’époque nous remettait très bien dans l’ambiance de cette époque passionnante qu’est la fin du XIXe siècle. C’est un prodige d’ingéniosité technique. »

Pour découvrir le spectacle / To discover the show : CLIQUER ICI

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Pour en savoir plus sur les pièces d’ombres : Spectacle d’ombres artistiques ou le théâtre chez soi - La pièce d’ombres “Lourdes” de l’abbé Evrard - Pièce d’ombres “La Marche à l’Etoile”

 

 

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La Lanterne Magique d’Amour

Posté par Patrice Guerin le 22 septembre 2018

Schall 4  Détail de la gravure

Cette belle estampe du XVIIIe siècle, intitulée “La Lanterne Magique d’Amour”, a été gravée par Pierre Michel ALIX (1762-1817), d’après un tableau de Jean Frédéric SCHALL (1752-1825).

Schall 2  “La Lanterne Magique d’Amour” 1805, monté dans un cadre d’époque.

En plus du titre de la gravure, il est écrit « Déposé à la Bibliothèque Impériale. A Paris, chez Noël Frères rue des Prêtres Saint Germain l’Auxerois N°22, à la colonne de Rosback et rue St Jacques N°16, au Pont des Arts. »

Schall 3  “Le Télégraphe d’Amour”1805, source : Musée de la Poste.

“La Lanterne Magique d’Amour” et “Le Télégraphe d’Amour”sont deux “pendants” gravés d’après SCHALL, déposés le 16 juillet 1805. Source : Bibliothèque Nationale, département des Estampes. Inventaire du fonds français. Graveurs du XVIIIe siècle par Marcel Roux. Paris Bibliothèque Nationale 1931.

Voir : Montreurs de lanterne magique

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Dès 1776, SCHALL peint des sujets galants à la manière de FRAGONARD.« Témoin, dans un genre parfois scabreux, de la douceur de vivre de l’Ancien Régime finissant, mémorialiste des mœurs légères, dans un décor tout à la fois réaliste et imaginaire, il devient un maitre mineur dans le genre de FRAGONARD et de WATTEAU ».  Sous prétexte de mythologie, il excelle dans les sujets licencieux représentant des femmes nues dans des paysages bucoliques qui remportent un énorme succès à l’époque. La plupart de ses œuvres sont immédiatement gravées, souvent en couleurs.

 

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