Les images sur disques VIEW-MASTER

Posté par Patrice Guerin le 19 juillet 2021

View-Master 1 Publicité américaine, View-Master (modèle E) 1956-1960.

Le procédé View-Master a été inventé vers 1938 /1939, par l’américain Wilhelm Gruber associé à la société Sawyer’s Photo Services qui commercialisait des photographies, principalement sous forme de cartes postales. Les premières images et visionneuses ont été officiellement présentées à l’Exposition universelle de New York en 1939 puis à l’exposition Golden Gate de 1940 à San Francisco.

View-Master 2.1 View-Master 2.2Disques View-Master.

L’intérêt de cette visionneuse est de voir « en trois dimensions (relief) des images en couleur prises sur du film Kodachrome ». On l’a bien compris : la vente des visionneuses permet surtout de commercialiser des images photographiques en couleurs, montées sur des disques en carton rigide de 9cm de diamètre. Chaque disque contient 7 paires d’images (format 11,5 x 10 mm) placées symétriquement par rapport à l’axe du disque. 7 encoches situées sur le pourtour permettent de faire tourner le disque image par image. Ce “commerce” d’images repose sur la même démarche que les visionneuses Pathéorama commercialisées par Pathé à partir de 1923.

VOIR : Le Pathéorama et la lanterne Cocorico

View-Master 3.1View-Master 3.2 Catalogue “Stereoscopic Pictures View-Master” © 1947.

Ce catalogue de 1947 répertorie les disques disponibles à l’époque. L’introduction précise : « Plus de deux mille vues individuelles contenues sur les “disques View-Master” sont répertoriées et décrites dans les pages suivantes. Au fur et à mesure de la production de nouveaux disques éducatifs, scientifiques et scènes mondiales (monuments et paysages), ils seront répertoriés et décrits dans les prochains numéros de ce catalogue. » Lorsque Sawyer’s est acheté en 1966 par la société GAF (General Aniline & Film), les nouveaux catalogues voient arriver de nombreuses franchises culturelles, issues notamment des secteurs du cinéma et de la télévision.

View-Master 4.1 View-Master 4.2 View-Master 4.3 Série de 3 disques “Blanche-Neige” avec pochette à gauche et livret à droite, 1955.

En 1951, Sawyer’s achète Tru-Vue, le concurrent direct de View-Master. En plus d’éliminer leur principal rival, la reprise permet à Sawyer’s d’acquérir les droits d’utilisation des vues extraites des films Disney. Cet ajout au catalogue View-Master popularisa ces petites visionneuses et compléta les sujets éducatifs par des images divertissantes.

View-Master 4b  Paire de vues stéréos Blanche-Neige, disque III, vue 18.

Cette vue extraite du disque III Blanche-Neige est intitulée “les nains essayent de la ranimer”. Printed in Belgium, all rights reserved, Sawyer’s Europe S.A. © 1955 by Sawyer’s Inc.

Série Sciences n°4lgt  Série Sciences n°5lgt  Série Sciences n°6lgt

Ci-dessus trois pochettes issues de la “Série Sciences” (années 1970) contenant chacune 3 disques de 7 vues stéréos (soit 21 vues) et les commentaires allant avec chaque vue.

VOIR : Les visionneuses stéréo VIEW-MASTER - Les projecteurs 2D VIEW-MASTER

 

 

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Les visionneuses stéréo VIEW-MASTER

Posté par Patrice Guerin le 19 juillet 2021

View-Master 5  Publicité française, View-Master (modèle E) 1956-1960 « prononcez Viou-Mastair”.

La visionneuse stéréo View-Master se présente sous forme de jumelles dans lesquelles on insère un disque en carton cranté comportant 7 paires de diapositives, chaque œil visualisant une paire d’images distinctes. Celles-ci peuvent être identiques et forment une image en deux dimensions, ou peuvent présenter la même scène sous un angle légèrement différent afin de former une image en relief.

VOIR : Les images sur disques VIEW-MASTER - Les projecteurs 2D VIEW-MASTER

View-Master 6 Visionneuse stéréo View-Master, considérée comme le modèle N°1, source commons.Wikimedia.org.

Les premières visionneuses View-Master sont fabriquées en plastique de type « Bakélite » avec des pièces métalliques en acier inoxydable. Un levier métallique avec ressort permet de faire tourner le disque vue par vue. Les lentilles en verre optique sont soigneusement rectifiées et polies. Chaque modèle est testé en usine puis emballé individuellement avant expédition. (Extrait du catalogue de 1947.)

View-Master 7.1View-Master 7.2 Visionneuse stéréo View-Master Standard 1947.

Le stéréoscope View-Master Standard (considéré comme le modèle N°2) est une visionneuse ronde équipée, en bas, de deux charnières permettant d’ouvrir le dos pour changer les disques. NB Le modèle N°1 ne possède qu’une seule charnière.

View-Master 8.1View-Master 8Visionneuse stéréo View-Master De Luxe 1947.

Le stéréoscope View-Master De Luxe est de conception plus moderne. Il ne possède pas de charnière mais une simple fente de chargement située sur le bord supérieur. Le mécanisme robuste, fermé et infaillible « assure des années de fonctionnement parfait ». Un obturateur intégré “occulte” le mouvement de changement d’image.

View-Master-13Modèle D (1955-1972)

Le modèle D est considéré comme l’appareil ayant eu la meilleure qualité optique car il possède une molette d’ajustement des optiques. Il est très recherché par les collectionneurs pour cette raison.

View-Master 9Modèle E (1955-1961) et modèle G (1959-1977)

Il existe de très nombreux modèles de visionneuses View-Master aux formes sobres (modèles de base), ou fantaisistes (modèles publicitaires) comme la tête de Mickey. Ils sont fabriqués en plastiques marron, puis en diverses couleurs dont le rouge qui l’identifie parfaitement auprès des utilisateurs.

View-Master-15View-Master-16View-Master-17Modèle F fabriqué en Belgique (1959-1966)

Le modèle F, nommé View-Master Lighted Stéréo Viewer, est une visionneuse semblable aux précédents, mais équipée de deux piles LR6 afin de fonctionner dans n’importe quelles conditions, « y compris sous les draps ». Pour changer les piles il suffit d’enlever le dos de l’appareil. La mise en marche de l’éclairage se fait en appuyant sur la touche beige située sur le dessus, mais il n’y a pas de verrouillage si bien qu’il faut maintenir la pression pour regarder les vues.

Pour voir d’autres modèles CLIQUER ICI

View-Master 10Modèle actuel américain.

Le design évoluant avec l’époque les plus récentes visionneuses ont des formes futuristes très sobres.

Cliquer sur l’imageView-Master-11pour voir l’animation.

VOIR : projecteurs VIEW-MASTER (à venir)

 

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Éclairage lanterne magique Système AUBERT

Posté par Patrice Guerin le 14 juillet 2021

Aubert Lamp 1Lampe d’éclairage à huile AUBERT pour lanterne magique, 1854.

Au milieu du XIXe siècle, les seules sources d’éclairage sont la bougie CLIQUER ICI ou la lampe à huile qui n’a cessée d’être améliorée depuis la fin du XVIIIe siècle CLIQUER ICI. Dans le domaine de la projection, hormis quelques tentatives de projection avec l’arc électrique, par Duboscq et Foucault, CLIQUER ICI le seul éclairage pratique est la lampe à huile à modérateur CLIQUER ICI. Il faudra attendre 1870 pour voir apparaître les premières lampes à pétrole conçues pour la projection CLIQUER ICI.

Aubert Lamp 2  Aubert Lamp 3 Brevet AUBERT du 28 octobre 1854.

Le 28 octobre 1854, “Louis AUBERT, fabricant d’instruments de physique à Paris, rue Grenetat n°3” dépose un brevet de quinze ans pour « un système d’éclairage applicable aux lanternes magiques, fantasmagories, polyoramas, etc. dit “Système Aubert” ».

VOIR : Lanterne magique cylindrique Aubert

Aubert Lamp 4 Extrait du brevet AUBERT.

Cet éclairage repose sur la combinaison d’une lampe à niveau constant, grâce à un réservoir placé à l’arrière (Fig.2), et d’un système mobile verticalement et horizontalement. Elle est spécialement étudiée pour les appareils de projection mais peut aussi servir de lampe de bureau.

La mèche cylindrique (Fig.3), à courant d’air centrale repose sur le système inventé par Argand en 1782. Elle permet d’obtenir un éclairage plus efficace que la simple mèche plate et correspond parfaitement aux besoins de la projection.

Le système d’éclairage, composé d’un réservoir, d’un support cylindrique de mèche et d’un miroir réflecteur (Fig.6) est monté sur un support composé d’une tige en métal fendue sur toute sa hauteur et d’un pied (Fig.4) s’adaptant parfaitement aux glissières placées à l’intérieur de la lanterne magique.

Enfin une tige métallique (Fig.5) permet de positionner et de maintenir le verre au dessus de la flamme provenant de la mèche cylindrique.

Aubert Lamp 5 Dessin du “Système Aubert” provenant du brevet (source Trésors de l’INPI). A noter le réservoir différent par rapport au modèle fabriqué (voir début d’article).

 

 

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Lanterne magique cylindrique AUBERT

Posté par Patrice Guerin le 5 juin 2021

Aubert Cylind 01Lanterne cylindrique Aubert

Alors que la Maison Lapierre existe depuis 6 ans, Louis Aubert dépose un brevet pour une lanterne magique cylindrique très innovante à l’époque. Fabriquée en fer blanc, elle est rutilante avec un corps en métal blanc brillant, des galeries inférieure et supérieure finement découpées avec vernis rouge, une base de cheminée cylindrique et conique en cuivre et un chapeau de cheminée pyramidal godronné peint en noir. Ce modèle mesure 39 cm de haut.

Aubert Cylind 02  Plaque d’identification située sous l’objectif

A l’époque il n’existe que le modèle carré et les lanternes aux vernis multicolores ne sont pas encore fabriquées.

VOIR : Lanterne magique carrée en fer blanc - Lanternes magiques jouet

Cette lanterne “breveté” est présentée dans l’additif du brevet n°21204 déposé le 28 octobre 1854 par “Louis Aubert, fabricant d’instruments de physique à Paris, rue Grenetat n°3”.

VOIR : Éclairage lanterne magique Système AUBERT

Aubert Cylind 03  Aubert Cylind 04  Pages du certificat d’addition du 16 janvier 1855. Source INPI.

Certificat d’addition du 16 janvier 1855 : « les perfectionnements que je viens d’annexer à mon brevet principal comportent les caractères distinctifs suivants :

L’application à l’appareil d’un système de ventilation pour favoriser la bonne combustion de la lampe.

Aubert Cylind 05Vue arrière de la lanterne cylindrique Aubert

La forme cylindrique du corps de la boite de manière à supprimer toute espèce d’angle ou de recoin à l’intérieur de l’enveloppe, à éviter aussi tout séjour d’évaporation dans les angles supprimés et favoriser l’évaporation.

Aubert Cylind 06b  Vue intérieur de la lanterne cylindrique Aubert

Le nivellement du fond sur lequel sont placées les rainures directrices de la lampe à la hauteur même de la porte à charnière pour en faciliter l’introduction et la sortie.

Aubert Cylind 07  Vue du décor latéral de la lanterne cylindrique Aubert

Le perlage ornementé de la lanterne formant un dessin de l’effet le plus gracieux… qui se distingue de l’ornementation assez grossière des lanternes ordinaires (carrées).

Aubert Cylind 08Vue du passage de vue avec plaque de verre de 7,8 cm de haut

La suppression de l’embase carrée qui existe d’ordinaire à l’extérieur de l’enveloppe et d’où part le tube objectif et la disposition à l’intérieur du corps d’un canal transversal pour le placement et le déplacement des images.

Aubert Cylind 09Vue du dessous

Une galerie à jour forme son couronnement inférieur et permet à l’air extérieur de pénétrer dans l’intérieur du corps par des ouvertures ménagées sur le fond du dit corps.

 

 

 

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Le livre : Projections MOLTENI 2, Vues et Conférences

Posté par Patrice Guerin le 11 avril 2021

0 livre 2 video

Cliquer sur ce lien pour voir la video presentation

Ce beau livre est consacré aux “Vues et Conférences” de la Maison MOLTENI puis RADIGUET & MASSIOT. On y trouve un panorama très complet des vues de projection fabriquées de la fin du XVIIIe siècle jusqu’au début du XXesiècle. Il couvre les sujets suivants.

1 Livre 2 Enseignement Premier Chapitre

Les Précurseurs dont l’abbé Moigno, L’Enseignement Public, Emile Raynaud, le théâtre Robin et la Royal Polytechnic Institution.

2 Livre 2 bandes  2 Livre 2 sliping slideDeuxième chapitre

Les Tableaux de Projection, bandes peintes sur verre, tableaux fixes et animés, tableaux instructifs, etc.

3 Livre 2 Traitement  Troisième chapitre

Les vues Photographiques, leur origine et les procédés pour faire des positifs de projection.

4 Livre 2 trichromieQuatrième chapitre

Les conférences avec Camille Flammarion, la Société de Géographie, la Société française de Photographie, le Photo Club de Paris, Gaston Tissandier, Ferdinand De Lesseps, etc.

5 Livre 2 Chromo  Cinquième chapitre

L’Etat des Lieux à la fin du XIXe siècle, communication de Trutat, les vues stéréoscopiques, chromolithographiques et microscopiques, etc.

6 Livre 2 Flammarion  L’Astronomie Populaire avec Camille Flammarion

VOIR : Collection de vues MOLTENI et Camille FLAMMARION

On découvre qu’Alfred Molteni a effectué de nombreuses projections expérimentales très réussies dans les domaines suivants : Projections Stéréoscopiques et Panoramiques, Projections Animées avec Marey et les Frères Lumière, Projections en couleurs et en relief, etc.

7 Livre 2 V°  7 Livre 2 couv  BdC Molteni T2

Pour commander CLIQUER ICI

 

 

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Collection de vues MOLTENI et Camille FLAMMARION

Posté par Patrice Guerin le 17 février 2021

Flammarion 1Plaque animée montrant différentes éclipses de lune.

A partir de 1865, Alfred MOLTENI commence une collection de “Tableaux Instructifs” en collaboration avec l’astronome Camille FLAMMARION (Voir PORTRAITS) pour lequel il assure de très nombreuses projections.

Flammarion 2a  Flammarion 08  Flammarion 5

Tous les quinze jours, à la salle de Conférences du boulevard des Capucines à Paris, Camille FLAMMARION traite un sujet d’astronomie, visitant tour à tour le soleil, la lune, les diverses planètes de notre système, les comètes, les étoiles, les univers lointains habités ou non ou les splendeurs de l’immensité infinie. « Mon cours de l’école Turgot était pour le peuple, mes conférences étaient pour le monde, et des deux côtés le succès répondait à mes efforts. »(1)

Flammarion 4   Flammarion 6a  Flammarion 6b Les Merveilles Célestes de Camille Flammarion

Parmi les premières images de la collection de vues MOLTENI se trouvent les gravures des “Merveilles Célestes” qui illustrent les conférences que FLAMMARION donne tous les quinze jours boulevard des Capucines à Paris.

Flammarion 2b    Flammarion 3 Différentes plaques animées d’Astronomie extrait de Projections MOLTENI, tome 2, Vues et Conférences, par Patrice Guérin.

Dans son livre “Instructions Pratiques sur l’Emploi des Appareils de Projection”, Alfred MOLTENI consacre 10 pages aux “tableaux en mouvement pour l’enseignement de l’Astronomie”. Un commentaire précis accompagne chacun des 10 tableaux dont certains sont présentés ci-dessus.

Flammarion 07  Flammarion 11  Flammarion 10  Astronomie Populaire, par Camille Flammarion.

« Ces conférences, comme on s’en souvient encore, avaient un auditoire assidu et empressé. Tous les quinze jours, le samedi, je traitais un sujet astronomique, visitant tour à tour le soleil, la lune, les diverses planètes de notre système, les comètes, les étoiles, les univers lointains, les splendeurs de l’immensité infinie. J’avais amené un jeune opticien, Alfred MOLTENI, à reproduire par des projections les principales curiosités du ciel ; son oncle, directeur de la maison (rue du Château-d’Eau), s’y était d’abord opposé, comme étant une fantaisie sans avenir, mais j’avais fini par le convaincre. On sait ce que cette maison est devenue je lui avais apporté la fortune.»(1)

Sujet extrait de Projections MOLTENI, tome 2, Vues et Conférences, par Patrice Guérin,  Edition du club Niépce Lumière, pages 239 à 248.

VOIR : L’enseignement par les yeux - La collection de diapositives MOLTENI

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(1) Mémoires Biographiques et Philosophiques d’un Astronome, Camille Flammarion, Ernest Flammarion éditeur, Paris, 1912.

 

 

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Vues stéréoscopiques géométriques DUBOSCQ

Posté par Patrice Guerin le 19 janvier 2021

Stereocarte 01  Vision binoculaire, le stéréoscope, journal Le Musée des Sciences, N°30, novembre 1857.

Les vues stéréoscopiques permettent de voir une image en relief à l’aide d’un stéréoscope : visionneuse dans laquelle on regarde avec les deux yeux des images graphiques ou photographiques.

Stereocarte 02 Stéréoscope de Wheatstone à images parallèles et miroirs obliques.  Wheatstone

L’idée première du stéréoscope est due au physicien anglais Charles WHEATSTONE (1802-1875) qui expose, en 1838, ses travaux sur la vision binoculaire aux membres de la Royal Society de Londres. A cette occasion, il présente un stéréoscope à réflexion peu pratique mais suffisant pour démontrer le principe du relief.

Pour plus d’informations, cliquer ICI.

Stereocarte 03  Stéréoscope de Brewster à lentilles prismatiques avec ses vues. 

En 1844, Sir David BREWSTER (1781-1868), invente une petite visionneuse à main munie de deux lentilles biconvexes permettant de visionner aisément des images en relief. Ne trouvant pas de débouchés en Angleterre et grâce à l’intermédiaire de l’abbé MOIGNO (VOIR : PORTRAITS),  il fera fabriquer son appareil à Paris par la Maison SOLEIL-DUBOSCQ, dès les années 1850.

VOIR : La maison d’instruments d’Optique et de Précision SOLEIL – DUBOSCQ – PELLIN

Stereocarte 04c  Stereocarte 04b  Stereocarte 04a  Épreuves géométriques Duboscq par réflexion, vers 1855.

On n’en est qu’au tout début de la photographie et les vues en relief sont très rares. Par contre les épreuves géométriques graphiques « rendent des services à l’enseignement en permettant de voir en relief les figures de géométrie dans l’espace. »(1)  Il s’agit d’épreuves géométriques imprimées en noir avec figures claires sur carton beige ; format 8,2×17,4cm.

Stereocarte 05  Planche de figures provenant du fascicule Moigno.(2)

Parmi tous ces schémas, la fig.15 représente une flèche avançant vers l’œil, la fig.17 un panier avec anse proéminente, la fig.18 un portique, la fig.19 un polyèdre étoilé de la collection de M. Hessemer.

Stereocarte 06  Tableau provenant du fascicule Duboscq.(1)

« Les innombrables épreuves exécutées par la méthode de M. Jules Duboscq ne laissent absolument rien à désirer, elles produisent des effets étonnants et il ne restait plus qu’un vœu à formuler, c’était que la photographie sur papier fit assez de progrès et devint un art assez constant dans ses résultats pour que l’on pût substituer dans tous les cas des dessins sur papier et sans reflets, aux images daguerriennes dont le miroitage rend la vision plus difficile et moins nette. »(2)

 

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(1) Catalogue des appareils pour la Photographie Maison Duboscq rue de l’Odéon à Paris 1862.

(2) Stéréoscope ses effets merveilleux…, par l’abbé Moigno, Franck libraire éditeur à Paris, 1852.

 

 

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L’Enseignement par Projections Lumineuses

Posté par Patrice Guerin le 28 décembre 2020

Enseigmt 1 “L’aspect est le plus puissant auxiliaire de la mémoire.”

En 1890, F. BONHOURE (I.P.) et J. MAGE publient un ouvrage intitulé L’Enseignement par Projections Lumineuses” à l’usage des élèves et instituteurs des cours Moyen et Supérieur. Cet ouvrage est rédigé conformément au Programme officiel du 27 juillet 1882 et aux directives en annexe. Il a reçu une médaille d’argent à l’Exposition Scolaire d’Avignon, en 1891.

Enseigmt 2  “L’Enseignement par Projections Lumineuses” troisième édition, vers 1895.

L’enseignement scientifique, qu’il s’adresse aux jeunes élèves ou aux adultes, doit être avant tout, suivant un principe pédagogique bien connu, “un enseignement par l’aspect, parce que l’aspect est un puissant auxiliaire de la mémoire. Il sera, en outre, expérimental et pratique, pour habituer les élèves à observer, réfléchir, comprendre et retenir”.  F. B. – J.M.

Enseigmt 3

Il existe au moins trois éditions de cet ouvrage : 1890, 1892 et une « troisième édition, revue, corrigée et augmentée », sans date (vers 1895), avec changement d’éditeur. Cette dernière édition comporte 220 pages dans lesquelles se trouvent 128 tableaux représentant 880 figures. Un exemplaire de la 1ère édition est offert au Musée Pédagogique en novembre 1890. (Source La revue pédagogique, tome 17, Juillet-Décembre 1890).

Enseigmt 4 Tableaux 77 à 81 sur feuille de gélatine.

Les tableaux présentés dans cet ouvrage sont encore au format des plaques de lanterne magique 4x15cm et comportent plusieurs figures par plaque.  « Pour les maîtres qui possèdent l’appareil à projection », ils sont tirés sur verre ou sur gélatine. A noter que certains tableaux sont légèrement mis en couleur à la main.

VOIR : Plaques de lanterne magique : anatomie

Enseigmt 5 Tableaux 82 à 86 sur feuille de gélatine.

« L’accueil si bienveillant qui a été fait aux éditions précédentes nous permet d’espérer la même faveur pour celle-ci, surtout au lendemain de la magistrale circulaire ministérielle du 10 juillet dernier(1) (1895) et le remarquable et si lumineux rapport de M. Édouard PETIT à M. le Ministre (23 juillet 1895), ainsi que les conclusions votées, le 1er septembre 1895, au Congrès du Havre(2), au sujet de l’enseignement par l’aspect à donner aux adultes. »

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(1)  Détail de la Circulaire adressée par le Ministre de l4instruction Publique, des Beaux-Arts et des Cultes, M. R. POINTCARÉ, aux membres des Délégations Cantonales, des Caisses des Écoles et des Commissions Scolaires : Cliquer ICI

(2)  Congrès Libre des Sociétés d’Instruction et d’Éducation Populaires, au Havre : cliquer ICI

 Congrès Libre des Sociétés d’Instruction et d’Éducation Populaires, au Havre (Programme) : cliquer ICI

 

 

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Les films chronophotographiques de Marey

Posté par Patrice Guerin le 22 décembre 2020

Ce sujet est à la limite des Projections Fixes traitées dans ce blog, mais il fait partie des Projections Lumineuses qui se développèrent durant tout le XIXe siècle et continuèrent durant le XXe dans de très nombreux domaines comme le spectacle, le divertissement familial, l’enseignement populaire et les conférences mondaines.

Marey 1  Images successives d’un sauteur, 5 images à la seconde.

« Les tableaux de Projections Mouvementés sont destinés… à reproduire les lois du mouvement à l’aide de photographies prises à intervalles rapprochés, d’après les méthodes de MM. MAREY, LONDE, ANSCHUTZ, MUYBRIDGE, etc. » Source Les tableaux de Projections Mouvementés par H. Fourtier, Gauthier-Villars imprimeurs libraires à Paris, 1893.

Marey 2  Etude des allures pathologiques de l’homme par la Chronophotographie et sans l’aide de lumière solaire. Des lampes à incandescence sont attachées aux articulations du sujet et servent de points brillants.

Dès 1888, en même temps que l’invention de la pellicule souple par KODAK, Etienne Jules MAREY commence à réaliser, avec l’aide de son assistant Georges DEMENŸ, de petits films destinés à enregistrer la physiologie du mouvement et à en comprendre son déroulement, que ça soit chez l’homme ou l’animal.

Pour voir les films sur le site de la Cinémathèque Française CLIQUER ICI

Marey 3  Analyse chronophotographique du mouvement de l’aile de l’oiseau.

Ces films sont constitués par la succession de nombreuses images fixes prises par un appareil photographique nommé “Appareil Chronophotographique” déclenché automatiquement. A l’origine, ils ne sont pas destinés à la projection. Cependant en 1891 plusieurs conférences avec projections animées* ont lieu avec le concours d’Alfred MOLTENI, qui a fabriqué pour l’occasion un “appareil spécial”.

VOIR : Histoire de la maison MOLTENI

Marey 4Appareil chronophotographique servant à entrainer la pellicule sensible et à l’immobiliser pendant le temps de pose.

On pourrait considérer ces projections comme les premières séances cinématographiques, mais elles n’étaient pas publiques, pas payantes et encore trop expérimentales pour que l’histoire les retiennent comme étant à l’origine du 7e Art.

VOIR : Le cinématographe LUMIERE et la lanterne MOLTENI

Sources de l’article : Projections MOLTENI, tome 2 “Vues et Conférences” à paraître en mars 2021, pages 288 & 289 et Conférences publiques sur la Photographie organisées en 1891 et 1892 Conservatoire National des Arts et Métiers, Gauthier-Villars imprimeurs libraires à Paris, 1893.

Marey 5  Extrait de la série présentée par la Cinémathèque Française.

* Entre autres le 4 février 1891 au Photo-Club de Paris et le 6 décembre 1891 au Conservatoire National des Arts et Métiers. De plus, en mars 1891, une série de conférences et de cours sur toutes les parties de l’éducation physique démarre dans la salle de conférence de la Société de Géographie sous le patronage de l’Institut Libre d’Education Physique.

 

 

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Les POILUS ombres et poème par Henriot

Posté par Patrice Guerin le 15 décembre 2020

Poilus 01Dessin figurant en fin d’album, représentant un Mousquetaire, un Hussard et un Poilu.

Le 6 novembre 1917, HENRIOT, de son vrai nom Henri MAIGROT (1857-1933), publie un album de 44 pages intitulé “Les Poilus à Travers les Ages”. Celui-ci présente, sous une forme très illustrée, avec commentaires et légendes, les  aventures militaires de la France depuis les Huns jusqu’à la première Guerre Mondiale.

Poilus 02Album  ouvert “Les Poilus à Travers les Ages” format à l’italienne de 32 x 25 cm.

Ce sujet fait partie des “Pièces lyriques d’ombres projetées” qui furent très à la mode dès le milieu des années 1890, jusqu’au début des années 1920. Malheureusement il n’existe pour l’instant aucune étude sérieuse sur le sujet, ni même un répertoire de ces “Ombres d’Art” ayant été jouées à l’époque.

VOIR : La pièce d’ombres “Lourdes” de l’abbé Evrard - Pièce d’ombres “Tournai” - Pièce d’ombres “La Marche à l’Etoile” - La Pastorale de Noël

Poilus 03  « Tous, régiments comme escadrons, chantent leur Gloire dans l’espace ; Messieurs, c’est le rêve qui passe ! »

Les tableaux panoramiques représentés dans cet album sont destinés à être projetés sous forme de vues sur verre défilant dans une lanterne de projection, au rythme du récit ou des chants. D’ailleurs, la couverture indique bien l’usage de ces dessins : on y voit un écran panoramique sur lequel est écrit le titre de l’album, entouré de silhouettes rappelant différentes époques de cette épopée.

Poilus 04  Couverture de l’album “Les Poilus à Travers les Ages”.

Au total, 105 tableaux, magnifiquement illustrés en silhouettes noires sur fond monochrome, représentent des batailles, des défilés ou des moments champêtres. Puisqu’il s’agit de l’histoire des “Poilus”, pas moins de 33 tableaux sont consacré à la Première Guerre Mondiale, dont le défilé triomphal sur les Champs-Élysées (alors que l’album est publié un an avant la fin de la Guerre) !

Poilus 05 « Le retour Triomphal. »

Pour l’instant il n’existe aucun témoignage concernant ces projections, bien qu’il soit dit que « cet album reproduit la série de projections sur verre qui, au cours de la guerre, ont été projetés avec tant de succès, soit au front, pour amuser les Poilus, soit pour propagande patriotique en Hollande ou en Amérique, soit à Paris et dans toutes les grandes villes de France, au profit des œuvres de guerre et de secours aux blessés ».

Poilus 06

Poilus 07

.                                 Poilus 08  Plaques de verre colorisées, format 6 x 25,5 cm, la dernière est cassée.

Quelques tableaux sur verre, faisant apparemment partie de cette série, ont été retrouvés. Bizarrement, ils ne figurent pas parmi toutes les illustrations de l’album. Ils représentent plus particulièrement des scènes de liesse se passant en Alsace. Peut-être ont ils été créés après 1918 et le rattachement de l’Alsace et de la Lorraine à la France ?

Poilus 09

Poilus 10

Poilus 11  Plaques de verre noir et blanc, format 5,7 x 21 cm.

Merci d’avance à toute personne ou institution qui nous fournira des renseignements, documents ou plaques de verre concernant ce sujet, afin de pouvoir re-créer le spectacle.

Poilus 12

 

 

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