Les saturateurs d’éclairage intensif LAWSON et MAZO
Posté par Patrice Guerin le 18 juillet 2014
Dans les années 1890, un nouveau type d’appareils d’éclairage oxhydrique apparaît. Dénommé “saturateur” ou “carburateur”, il s’agit d’appareils compacts auxquels il suffit de brancher une bouteille d’oxygène pour qu’ils fonctionnent, le réservoir d’essence ou d’éther étant intégré à l’appareil. Ces saturateurs sont placés directement à l’intérieur de la lanterne. « Pendant longtemps ce mode d’éclairage n’était guère employé, à cause du danger d’explosions. Aujourd’hui les dispositions adoptées dans les nouveaux appareils écartent d’une manière complète ce danger. » Source “La lanterne à projections” par Eugène TRUTAT 1897.
Le 15 novembre 1892, William LAWSON « sujet de la Reine de Grande-Bretagne, résidant à Newton-le-Willows, Lancashire en Angleterre », dépose dans son pays un brevet (N° 20.628) qui sera suivi le 10 avril 1894 par le brevet (N°517.870) aux Etats-Unis.
« Dans cette invention, je construis un réservoir ayant soit la forme de celui-ci (a), soit toute autre forme souhaitée. Je place transversalement à l’intérieur, et de préférence à proximité du fond dudit réservoir, un tube métallique (b) équipé d’une soupape. Je connecte le tube vertical (c) à la partie supérieure et le tube (d) à la partie inférieure du réservoir. J’ajoute un diaphragme (e) à l’extrémité inférieure du tube (d), ledit diaphragme étant fixé à une courte distance de la partie inférieure du réservoir (a). Je place dans l’espace (a’) un matériau saturant, qui est composé de substance absorbante en laine ou toute autre matière, chargé de pétrole léger, d’éther, ou d’autres fluide que l’on rempli en enlevant le bouchon situé au sommet du réservoir (a2/a3) et en ouvrant la vanne de connexion située en (f).
Je place sur le côté du réservoir où il y a la soupape précité (b), une vanne ou une connexion vissée (f) par laquelle le gaz est acheminé à partir de la bouteille d’oxygène vers le passage (g’) puis le tube (d). Sortant du diaphragme (e), le gaz traverse de manière égale toutes les parties de la matière saturante pour se mélanger au fluide en quantité identique de vapeur quelque soit l’endroit. Ce mélange gazeux monte ensuite vers le haut pour entrer dans le tube (c) puis redescendre dans le passage (l) d’où il est transporté à travers le passage (v) vers le jet (t). Certains appareils possèdent une valve (v) que l’on peu fermer pour augmenter la pression du mélange en (a’). Le gaz d’oxygène ainsi saturé produit des vapeurs très inflammables, identiques à celles obtenues de manière habituelle. »
L’appareil construit par MAZO, sur le modèle du brevet LAWSON, est très robuste et sa fabrication est faîte avec un soin extrême. Dans la partie inférieure du réservoir en cuivre massif, soudée en dessous, se trouvent des fragments de coke de cornue qui absorbent le combustible et permettent la vaporisation lorsqu’ils sont traversés par l’oxygène. Une poignée unique, située à l’arrière, permet d’ouvrir ou de fermer l’arrivée de l’oxygène sous pression en un quart de tour. Une longue tige sortant à l’arrière, permet de faire pivoter le bâton de chaux sur lui-même pour que son usure soit égale sur toute la périphérie.
Publicité catalogue Mazo de 1896
« 100 à 120 grammes d’éther suffisent pour obtenir une lumière éclatante durant 2h30 ». L’oxygène provenant de la bouteille sous pression, traverse le réservoir et se sature de vapeur d’éther. Ce mélange de gaz permet d’obtenir une flamme très vive qui est projetée sur le bâton de chaux. Au contact d’une telle température, celui-ci devient incandescent et offre un point lumineux extrêmement petit et d’une très grande intensité.
Double page extraite du livre “La lanterne à projections” par Eugène TRUTAT, Editions Charles Mendel Paris 1897
A la même époque, MOLTENI fabrique un saturateur semblable, dénommé “Securitas” (modèle GRIDIRON), qui a l’avantage d’être plus compact et dans lequel le cylindre de chaux est placé au dessus et non à l’avant du réservoir, ce qui évite tout échauffement excessif de celui-ci.
VOIR : Chalumeau saturateur oxyéthérique “Gridiron” et “Securitas” de Molteni
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