Microscopes solaires de projection
Posté par Patrice Guerin le 10 juillet 2013
Un microscope solaire est un appareil de projection de précision, à usage scientifique, utilisant le soleil comme source lumineuse. Il a été imaginé entre 1738 et 1745 par Johann Nathanael LIEBERKÜHN (1711-1756) membre de l’académie royale de Berlin. Il est ensuite étudié, perfectionné et présenté par l’abbé NOLLET (voir PORTRAITS) dans son livre intitulé “Leçons de Physique Expérimentale” datant de 1768 (4e édition). Dans le brevet du Fantascope, ROBERTSON (voir PORTRAITS) précise que « C’est à la lanterne de Kircher, connue généralement sous le nom de lanterne magique, que nous devons le microscope solaire. »
Voir :Leçons de Physique Expérimentale de l’abbé NOLLET - Brevet d’invention du Fantascope
A gauche, microscope solaire italien “Isidoro Gaspare Bazzanti” – 1760 – Collection Museo Galileo cliquer ici. A droite, microscope solaire probablement italien – Début XIXe – Collection Museo Galileo cliquer ici
Fabriqué dès la fin du XVIIIe siècle, le microscope de projection a besoin d’une lumière intense – à l’époque celle du soleil – car son objectif possède une faible ouverture et un court foyer, ce qui nécessite une importante amplification de l’image. Les premiers modèles étaient dérivés du microscope traditionnel auquel on aurait ajouté un miroir pour capter les rayons lumineux. Par la suite, et grâce aux recherches faites par Charles CHEVALIER (voir PORTRAITS), l’appareil est équipé d’un microscope muni de lentilles achromatiques situé à l’avant du système optique. Il est très couteux et difficile à utiliser car le miroir doit être orienté en permanence vers le soleil pour amener ses rayons dans l’axe du système optique. Certains étudièrent des systèmes permettant d’orienter mécaniquement le miroir vers le soleil.
Voir : héliostat (à venir)
A droite, gravure anglaise de 1797
Dans un appareil équipé d’un microscope à l’avant de l’objectif, la lumière est d’abord concentrée par une lentille à long foyer (L.L’) sur une plus petite lentille (A) à court foyer, qui réunit tous les rayons sur la préparation (B.B’) tenue entre les plaques de la platine (D.D’) serrées elles-mêmes l’une contre l’autre par des ressorts à boudin (C.C’). En avant se trouve l’objectif du microscope dont on a retiré l’oculaire. Il coulisse sur une colonne carrée à l’aide d’un pignon (K). Le faisceau traverse ensuite un diaphragme (H) qui ne laisse passer que les rayons centraux.
Objectif de microscope de projection avec 3 lentilles plan-convexe achromatiques
« Dans les microscopes anciens, l’image projetée est toujours sillonnée des couleurs du spectre, surtout près de ses contours et près des parties les plus opaques. Messieurs Vincent & Charles CHEVALIER sont parvenus à éviter cet inconvénient en utilisant des lentilles achromatiques d’un assez court foyer. Pour obtenir de forts grossissements on peut employer deux ou trois de ces lentilles. » Source : Elémens de physique expérimentale par M. POUILLET chez BECHET Jeune à Paris – 1832
On trouvait chez certains fabricants un appareil à miroir articulé sur lequel on pouvait monter l’objectif et le microscope de son choix. « Pour employer ce microscope, il faut d’abord rendre la pièce complètement obscure, ce que l’on obtient facilement au moyen de volets bien joints. Puis l’on pratique dans l’un d’eux une ouverture circulaire pour insérer le miroir du microscope qui se trouve ainsi à l’extérieur et l’on fixe à l’intérieur du volet la plaque de support en cuivre avec de fortes vis. Quant à la situation de la fenêtre, elle doit être telle que les rayons solaires puissent y arriver sans obstacle durant un certain temps ».
En bas de cette gravure : à gauche microscope “électrique” Duboscq, à droite microscope solaire. Nuvoa Enciclopedia – 1866
Pour palier à la difficulté de réglage du miroir et à l’absence fréquente de soleil, le microscope solaire sera progressivement remplacé par le microscope à gaz ou électrique, dès lors que l’on aura une source lumineuse suffisamment puissante pour “remplacer” le soleil.
Voir : Lanterne de projection DUBOSCQ – Microscope de projection FLATTERS et GARNETT
A droite microscope solaire Duboscq – Collection G.V.
Les principaux fabricants furent S‘Gravesende, Gambey, Silbermann, Foucault, Derogy, etc. Pour plus de précisions sur certains appareils, voir ci-dessous :
Microscope solaire de BERTSCH
Microscope solaire de CHEVALIER
Microscope solaire de SECRETAN
Pour en savoir plus sur les microscopes : cliquer ici.
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