Régulateur à arc électrique FOUCAULT DUBOSCQ
Posté par Patrice Guerin le 29 juillet 2012
Dès les années 1840, on est capable de provoquer une étincelle électrique permanente entre deux éléments conducteurs légèrement séparés l’un de l’autre. Il s’agit d’une sorte d’excitateur de LANNES, dont les boules sont remplacées par des baguettes de charbon que l’on règle à la main au fur et à mesure de leur usure. A l’époque le courant électrique est fourni par une série de piles Bunsen, allant parfois jusqu’à 40 ou 50 éléments.
Voir : Les premières piles électriques
Arc électrique primitif avec réflecteur parabolique argenté, sans molette de réglage
Pour en faciliter l’usage et éviter de régler à la main l’écartement des charbons, on a très vite imaginé des mécanismes permettant de maintenir une distance constante entre les deux charbons, au fur et à mesure de leur usure. Il s’agit du régulateur électrique dont le premier modèle a été imaginé par Thomas WRIGHT en 1845. « Ce n’est qu’en 1848, quand MM. STAITE et PETRIE en Angleterre et M. FOUCAULT en France, imaginèrent leurs régulateurs qu‘on y prêta quelque attention ; encore fallut-il que ces appareils soient susceptibles de quelque application comme l’on montré M. ARCHEREAU d’un côté et M. J. DUBOSCQ de l’autre, en les appliquant à de nombreuses expériences de projection ». Or pour la projection il fallait que le point lumineux provoqué par l’arc électrique soit parfaitement fixe et ne se déplace pas au fur et à mesure de l’usure des charbons qui n’était pas identique pour les deux.
Voir : La maison d’instruments d’Optique et de Précision SOLEIL – DUBOSCQ – PELLIN
Le régulateur inventé par monsieur FOUCAULT (voir PORTRAITS) en 1849 puis construit par Jules DUBOSCQ (voir PORTRAITS), est présenté à l’Académie des Sciences et à la Société d’Encouragement dans sa séance du 4 décembre 1850. Quelques mois auparavant, le 16 avril 1849, l’appareil est utilisé sur la scène de l’Opéra, pour imiter le soleil dans l’opéra “Le Prophète” de Giacomo MEYERBEER.
Voir : L’éclairage à arc électrique pour les décors de théâtres et d’opéras – Les EFFETS SPECIAUX au théâtre durant le XIXe siècle
Brevet du régulateur photo-électrique 1er modèle
« La lampe électrique de M. Jules DUBOSCQ, telle qu’elle est en usage depuis plusieurs années, peut être citée avantageusement comme ayant déjà donné des résultats très satisfaisants en raison de sa disposition, de sa forme et de la facilité de sa manœuvre… M. DUBOSCQ avait atteint ce but par la construction d’un premier appareil dans lequel les charbons étaient fixés à deux tiges métalliques verticales placées au-dessus l’une de l’autre, et qui, à l’aide d’un ressort, tendaient à rapprocher leurs extrémités sous l’effet d’un électro-aimant rectiligne placé dans le pied de l’appareil. Ce mécanisme avait pour fonction de fixer la position de l’arc en maintenant les deux charbons à une distance constante et en les rapprochant quand, par l’effet de la combustion, leur distance tendait à devenir plus grande ; mais il était impuissant pour écarter ces conducteurs quand ils arrivaient au contact, ce qui provoquait l’extinction de l’arc ». Extrait du rapport présenté en 1855 par monsieur Edmond BECQUEREL, au nom du comité des Arts Economiques, sur l’appareil Photo-Electrique de monsieur Jules DUBOSCQ, opticien.
Régulateur 2e modèle Collection G.V.
Dans le premier modèle, les charbons étaient actionnés par des chaines, or celles-ci se cassaient quelquefois ou s’enroulaient sur les poulies dans le mauvais sens si l’opérateur n’était pas familiarisé avec l’appareil, si bien que monsieur DUBOSCQ les a remplacé par des porte-charbons à crémaillère. « Pendant dix ans, de 1850 à 1860, c’est avec le régulateur de M. DUBOSCQ que l’on a fait toutes les expériences sur la lumière électrique » Source Les Merveilles de la Science par Louis Figuier.
Voir : Lanterne de projection DUBOSCQ
En 1857, messieurs FOUCAULT et DUBOSCQ modifient le mécanisme du régulateur initial en adoptant une combinaison mécanique particulière, inspirée d’un mécanisme imaginé par HUYGHENS, dans lequel deux petites roues satellites (en bas du schéma) sont fixées sur une plus grande roue mobile. Dans ce modèle, il est possible d’adapter le pôle positif soit en haut pour les effets d’éclairage, soit en bas pour les expériences d’optique. Ce système permet en outre d’élever ou d’abaisser le point lumineux pendant le fonctionnement en faisant tourner à la main une des roues dentées du barillet principal. « Ce nouveau régulateur » précise monsieur DUBOSCQ « remplit donc les conditions exigées pour l’application de la lumière électrique aux expériences scientifiques et à l’éclairage des phares, des vaisseaux, des ateliers, des théâtres, etc ».
Voir : Le régulateur à arc électrique DUBOSCQ - Les débuts de l’Arc Voltaïque
Le 9 décembre 1870, monsieur DUBOSCQ, ingénieur opticien, présente à la Société d’encouragement pour l’Industrie Nationale « un régulateur de lumière électrique enfermé dans une boîte métallique qui ne laisse passer les rayons lumineux que d’un seul côté. Cette lanterne posée sur des pieds est destinée aux avant-postes, elle est facilement portative et fonctionne au moyen de la pile CHUTAUX, chimiste au 5 cité Bergère Paris . » Monsieur DUBOSCQ termine sa présentation en disant que « les expériences faites par le Génie militaire ont donné les meilleurs résultats ». Il faut cependant noter qu’il fallait « douze à quinze hommes pour transporter l’appareil de projection et la pile entière composée d’une vingtaine d’éléments ».
Voir : Le siège de Paris en 1870
Le 9 décembre 1970, monsieur DUBOSCQ, ingénieur opticien, présente à la Société d’encouragement pour l’Industrie Nationale «
certainement 1870
Et merci pour votre site sympa
Merci pour cette lecture attentive et pour m’avoir laissé un petit mot sympathique.
Bonjour, merci pour votre message.
Les vues “Après l’Ecole” doivent être montées sous verres avant projection. Puis il faut trouver une lanterne munie d’un passe vues aux bonnes dimensions et d’une ampoule électrique. On en trouve sur eBay ou dans les brocantes à des prix raisonnables. Certains projecteurs de diapos des années 50/60 peuvent aussi convenir mais vérifiez que le passe-vues est d’assez grand format et que l’ampoule fonctionne (souvent en 110v !). Vous aurez beaucoup d’informations en parcourant mes différents articles.
Cordiales salutations.