Spectacle de lanterne magique : TROPHONIUS et Geneviève de BRABANT
Posté par Patrice Guerin le 26 juin 2012
Gravure de 1862/63 in Magasin des Demoiselles.
Face à une assistance de jeunes filles mi curieuses, mi apeurées, le sage TROPHONIUS* habillé en magicien, présente l’édifiante légende de Geneviève de BRABANT.
1 – Jeunesse de Geneviève de Brabant / 2 – Geneviève de Brabant épouse le seigneur Siffroy
3 – Départ de Siffroy pour la guerre / 4 – Geneviève reçoit des nouvelles de son époux
5 – Golo intendant du comte se jette aux genoux de Geneviève et lui déclare son amour / 6 – Golo fait mettre en prison Geneviève qui donne le jour à un fils dans son cachot
Geneviève de BRABANT, est une héroïne légendaire du Moyen-Age qui a parfois été considérée comme une sainte. Accusée d’adultère après le départ de son mari parti en croisade contre les Sarrasins, l’intendant GOLO la confie à des domestiques pour être mise à mort dans la forêt. Emus par sa grâce et sa maternité, ceux-ci l’abandonnent avec son enfant dans ce lieu sauvage où elle survit pendant de nombreuses années grâce au lait d’une biche qui les prit sous sa protection. De nombreuses années plus tard lors d’une chasse, son mari SIFFROY les retrouve blottis au fond d’une grotte. Reconnaissant le caractère miraculeux de cette rencontre, il rentre triomphalement à la cour et fait exécuter le coupable. Epuisée par des années de privation, la princesse meurt peu de temps après.
7 – Le comte Siffroy est poursuivi par des remords / 8 – Les serviteurs chargés par Golo de faire mourir Geneviève et son enfant lui laissent la vie
9 – Geneviève apprivoise une biche qui sert de nourrice à son enfant / 10 – Siffroy en poursuivant une biche retrouve Geneviève au fond d’une grotte et reconnaît son innocence
11 – Siffroy ramène Geneviève dans son palais / 12 – Mort de Geneviève, Siffroy est dans une grande douleur
Dans son livre Du côté de chez Swan, Marcel PROUST raconte ce souvenir d’enfance : « À Combray, tous les jours dès la fin de l’après-midi, longtemps avant le moment où il faudrait me mettre au lit et rester, sans dormir, loin de ma mère et de ma grand’mère, ma chambre à coucher redevenait le point fixe et douloureux de mes préoccupations. On avait bien inventé, pour me distraire les soirs où on me trouvait l’air trop malheureux, de me donner une lanterne magique, dont, en attendant l’heure du dîner, on coiffait ma lampe… Au pas saccadé de son cheval, Golo, plein d’un affreux dessein, sortait de la petite forêt triangulaire qui veloutait d’un vert sombre la pente d’une colline, et s’avançait en tressautant vers le château de la pauvre Geneviève de Brabant. »
Pour consulter le livre, page 19, CLIQUER ICI
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* Issu de la mythologie grecque, TROPHONIOS est connu comme étant le fils d’Erginos, roi d’Orchomène, ou d’Apollon lui-même. Selon la légende il aurait fait des constructions dans le domaine de la magie, des chambres closes et secrètes, intermédiaires entre l’ici et l’au-delà. Aidé de son frère AGAMEDE, il serait aussi l’architecte du temple d’Apollon à Delphes, Héros selon les uns, brigand selon les autres, son nom est associé à la richesse, à la fécondité exceptionnelle et à la survie. Il eut droit à un oracle en Béotie. Les consultants se purifiaient dans les eaux de la rivière Hercyné et sacrifiaient au génie de Trophonios. Ils sortaient de l’épreuve tellement terrifié qu’on en a tiré l’expression : « avoir consulté l’oracle de Trophonios » pour désigner quelqu’un à l’air sombre. Selon monsieur DE FONTENELLE (1657-1757) « Combien toutes ces ablutions et ces expiations, et ces voyages nocturnes, et ces passages dans des cavernes obscures, remplissaient-elles l’esprit de superstition, de frayeur et de crainte ? »
Voir : La lanterne magique ou le spectacle amusant - Plaques de lanterne magique diableries LEFRANC
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