Plaques photographiques pour la projection

Posté par Patrice Guerin le 4 janvier 2012

Vers 1848, les frères Frederick et William LANGENHEIM de Philadelphie (Etats-Unis), réalisent pour la première fois des photographies positives sur plaque de verre. Pour cela ils appliquent le procédé à l’albumine mis au point peu avant par NIEPCE DE SAINT-VICTOR (voir PORTRAITS) pour la fabrication de plaques de verre négatives destinées à la prise de vues photographiques. Ces vues positives sur verre pouvant être utilisées en projection, les premières épreuves sont présentées en 1851 à l’Exposition Universelle de Londres puis projetées à Paris en 1853 par DUBOSCQ.

Voir : Les opticiens SOLEIL, DUBOSCQ et PELLIN

Plaques photographiques pour la projection dans Images projetees PlaqueFoto-01-150x142PlaqueFoto-02-150x127 dans Images projetees  PlaqueFoto-03-150x127  PlaqueFoto-04-150x125  PlaqueFoto-05-150x127  PlaqueFoto-06-150x127 Série de vues sur verre datant des années 1870-1900.

PlaqueFoto-13-150x100 Cette utilisation de la photographie dans la production de vues transparentes destinées à la projection est capitale : non seulement elle permet d’obtenir des reproductions exactes des sujets photographiés, mais elle simplifie leur fabrication et facilite les copies. On obtient un tel réalisme et une telle finesse dans les détails qu’il devient possible d’effectuer des projections  de très grandes dimensions.

Voir : La collection de diapositives MOLTENI - L’enseignement par les yeux

 

PlaqueFoto-07-150x125 PlaqueFoto-08-150x124 Les nus “artistiques” sont très en vogue dès le début de la photographie et d’autant plus lors de projections privées.

Dès lors les constructeurs perfectionnent la qualité des optiques et la puissance des sources lumineuses afin de permettre une utilisation “professionnelle” des lanternes de projections qui n’étaient considérées, jusque là, que comme des sources de distraction un peu plus perfectionnées que les fameuses lanternes magiques.

Source : “La pratique des projections” par H. FOURTIER, Gauthier-Villars et fils imprimeurs libraires 1893.

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Le procédé à l’albumine est délicat à utiliser car il faut sensibiliser ses plaques juste avant la prise de vues, ce qui nécessite un matériel important. En 1871 MADDOX met au point les plaque au gélatino-bromure. L’émulsion déposée sur la plaque de verre est à base de gélatine, qui sert de liant, et de sels d’argent sensibles à la lumière. Dans les années 1880 on commence à trouver dans les boutiques spécialisées divers produits à base de gélatino-bromure d’argent beaucoup plus facile à utiliser par les “amateurs”. Les émulsions sont préparées en usine et vendues prêtes à l’emploi sur des plaques de formats différents. A partir de 1888 le support souple sur pellicule, mis au point par Kodak, remplace progressivement les plaques de verre.  elles demeurent encore employées de nos jours.

Dans son livre “Instructions Pratiques sur l’emploi des appareille projection”, 4e édition de 1892, Alfred MOLTENI précise « Lors des précédentes éditions de mon livre, les procédés en usage n’étaient guère pratiques que pour les photographes de profession. On n’avait alors à sa disposition que le collodion et l’albumine. Les amateurs ne s’occupaient guère de confectionner eux-mêmes leurs vues. Ce n’est que depuis l’apparition du gélatino bromure que l’obtention des positifs sur verre a pris un grand essor… Pour obtenir une photographie sur verre (pour projection), il faut un “phototype négatif”, qui peut être de la grandeur adoptée pour les projections ou d’une dimension différente. Dans le premier cas, on tire par contact et on obtient une “photocopie” sur verre. Dans le second cas, le tirage se fait à la chambre noire par reproduction, et l’on obtient un “phototype positif”, suivant les désignations adoptées par le Congrès de 1889 ».

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En 1893, René GUILLEMINOT, fils de Gustave, fondateur de la société en 1858, implante une toute nouvelle usine située à Chantilly (60) pour produire les nouvelles plaques au lactate d’argent pour “positifs sur verre et projections” qui connaissent rapidement un grand succès.

Deux ans plus tard, en 1895, l’américain IVES commercialise les premiers appareils permettant de faire de la photographie en couleurs par le procédé trichrome, puis en 1905, les frères LUMIERE déposent un brevet pour les plaques “autochromes”.

Voir : Montage des vues sur verreColorisation des plaques de verreLa projection de photographies en couleurs, procédé TRICHROME

 

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