Emile REYNAUD, le Théâtre Optique et les Pantomimes lumineuses
Posté par Patrice Guerin le 24 janvier 2011
En 1878, Emile REYNAUD (voir PORTRAITS) s’installe dans le IXe arrondissement de Paris où il se consacre à la construction, à la commercialisation et au développement de ses Praxinoscopes. Cet appareil est composé en son centre d’un miroir prismatique à 12 facettes qui tourne sur lui-même tandis que sur le pourtour de l’appareil se déroule une bande de papier composée de dessins décomposant les mouvements en 12 vues successives, ce qui permet de reconstituer l’illusion du mouvement. On peut observer l’animation soit en direct en regardant les miroirs tourner, soit sur un écran à l’aide de la lanterne de projection (voir chromo).
En 1892, soit trois ans avant l’invention du cinéma par les frères LUMIERE, Emile REYNAUD crée le Théâtre Optique dans les murs du musée Grévin. En octobre 1892 il projette “Pauvre Pierrot”, premier dessin animé du spectacle des “Pantomimes lumineuses” annoncé par une magnifique affiche signée Jules CHERET.
Durant 10 minutes des personnages dessinés s’animent sur l’écran, dans un décor richement coloré, accompagné par une musique de Gaston PAULIN. L’appareil qui permet d’effectuer cette projection s’appelle le “Théâtre Optique”. Il a été conçu et réalisé par Emile REYNAUD. Il se compose d’un ingénieux mécanisme permettant d’animer les images et de plusieurs lanternes de projection pour les vues et le décor. Celui-ci a aussi imaginé le scénario, peint les images et assuré les projections.
Ce tout premier spectacle de projections animées sera à l’affiche jusqu‘en 1900 et accueillera deux millions de spectateurs (dont 600 000 pour l’année de l’Exposition Universelle).
Pour le centième anniversaire de cette invention, on a pu assister au musée Grévin ainsi qu’à la Cinémathèque de Chaillot à des projections du Théâtre Optique ainsi qu’à une reconstitution de la scène de l’époque où l’on voit Emile REYNAUD en personne effectuer une projection sous les yeux médusés de Gabriel THOMAS (président du musée Grévin en 1892), des frères LUMIERE et de Georges MELIES.
Le fonctionnement du Théâtre Optique repose sur le même principe que le Praxinoscope, mais il comporte un plus grand nombre de miroirs et surtout, de très nombreux dessins décomposant des mouvements complexes afin de composer de véritables petites séquences animées. L’image projetée est « arrêtée dans sa course » par compensation optique, grâce à ce système de miroirs. Une puissante lanterne lumineuse envoie l’image de chaque dessin sur le prisme central puis ces images sont projetées sur un écran à l’aide d’un objectif condensateur et de miroirs. C’est ainsi qu’elles sont vues par les spectateurs surpris de découvrir des scènes animées sur un écran qui cache le mécanisme qui les met en œuvre.
Pour plus d’informations, voir Emile Reynaud – Praximage
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