Lampes à alcool SOL de l’ingénieur DILLEMANN
Posté par Patrice Guerin le 9 janvier 2011
Le 9 juillet 1902, l’ingénieur Paul Albert DILLEMANN (voir PORTRAITS) dépose un brevet (n°323.872) pour « une lampe à incandescence à l’alcool pour projections ». Elle est composée d’un brûleur Bunsen avec bac vaporisateur alimenté par gravité avec de l’alcool dénaturé provenant d’un réservoir placé en hauteur et à une distance suffisamment éloignée du brûleur pour éviter tout danger, car le réservoir reste froid en permanence.
Cette lampe à incandescence par l’alcool offre « le plus fort pouvoir éclairant » du moment. Elle consomme 33 grammes environ par heure pour une intensité lumineuse de 100 bougies. L’appareil obtient diverses récompenses dont une médaille d’argent à Conegliano-Venise en 1902 et une médaille d’or à Reims en 1903. Il est entièrement construit en cuivre jaune, nickelé pour certaines pièces, le vaporisateur est en cuivre rouge serti et le socle est en fonte moulée avec l’empreinte du brevet Dillemann.
Le fonctionnement de la lampe Sol est très simple, il suffit d’ouvrir le robinet S pour que l’alcool contenu dans le réservoir surélevé R s’écoule par le tube en caoutchouc C dans le compartiment métallique E où il est transformé en vapeur par la chaleur d’une veilleuse V. Un tube rigide F amène ensuite le gaz dans le brûleur B surmonté d’un manchon Auer M.
En élevant le réservoir R le long de la tige rigide T, l’alcool arrive au brûleur avec « une vaporisation plus active », ce qui permet d’accroitre l’intensité lumineuse. Par contre si l’on n’attends pas, pour élever le récipient, que les vapeurs d’alcool se forment en E, un jet d’alcool pourrait jaillir du brûleur Bunsen et s’enflammer au contact de la veilleuse.
Le 20 avril 1903, DILLEMANN dépose un nouveau brevet (n°331.350) pour une « Lampe à incandescence ». Celle-ci permet, avec une pression relativement faible, d’obtenir une intensité lumineuse très grande et constante pendant toute la durée de l’éclairage. Le compartiment E disparaît au profit d’un tube rigide “vaporisateur” qui passe au dessus du manchon pour faciliter l’évaporation et simplifier le fonctionnement. La veilleuse V disparaît aussi, elle est remplacée par un accessoire mobile qui se fixe sur le brûleur pour démarrer la vaporisation et la combustion.
Ce procédé peut être appliqué à des lampes utilisées pour la projection (Sol) ou pour l’éclairage domestique (Lux-Sol).
Cette lampe Sol B est parfaitement adaptée aux lanternes courantes, ainsi qu’à la nouvelle lanterne de projection brevetée par DILLEMANN en 1906.
Voir : Lanterne “Tournesol” de l’ingénieur DILLEMANN
Au recto : lampe Sol B et lanterne TaxiSol – Au verso : écran et lampe domestique Lux-Sol
Les appareils fabriqués par DILLEMANN sont distribués par E. BRINKMAN, situé tout d’abord au 132 faubourg saint Denis puis au 40 rue Louis Blanc à Paris Xe.
VOIR : Intensités des sources lumineuses et photomètres
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